Relier les systèmes de connaissances dans la recherche réglementaire – Créer les conditions du changement
Auteur:
Emily McAuley
Kyle Bobiwash
Samantha David
Paul H MacDonald
Jean Kim
Christina Mulvena
Hasu Gosh

Avertissement : La version française de ce texte a été traduite automatiquement et n'a pas été approuvée par l'auteur.
L’état actuel des discussions au sein de la fonction publique fédérale tend à se demander comment intégrer le savoir autochtone à la science occidentale. Dans les contextes réglementaires, cette question porte généralement sur la façon d’intégrer les perspectives scientifiques autochtones à la prise de décision. Bien que courante, cette position suppose qu’il serait éthique, possible et efficace d’extraire des éléments ou des projections – des instantanés dans l’espace et le temps avec une dimensionnalité réduite – de systèmes de savoir autochtones vivants, dynamiques et relationnels et de les intégrer dans un cadre scientifique singulier, « objectif » et « véritable ». Cependant, lorsque nous parlons plus précisément de rapprochement des systèmes de savoir – et du tressage subséquent, menant finalement au tissage, sur des périodes plus longues et à travers de multiples relations – nous décrivons des systèmes de savoir parallèles (plus que deux, en plus) qui sont dotés de ressources équitables et qui s’engagent dans un espace éthique pour échanger des connaissances, des approches et même des praticiens afin de cocréer de nouvelles connaissances qui formeront la base de données probantes la plus solide pour la prise de décision.
Au Canada, la science réglementaire, la science de la découverte et l’innovation jouent des rôles complémentaires dans l’avancement des connaissances scientifiques et l’amélioration de la mise en œuvre de processus décisionnels scientifiques ou fondés sur des données probantes dans l’ensemble des disciplines et des secteurs économiques. Une véritable mise en relation des systèmes de connaissances exige une représentation, un leadership et une participation parallèles à toutes les étapes du processus de création des connaissances et de prise de décision, depuis la formulation des questions de recherche et la conception des études jusqu’à l’interprétation et la diffusion des résultats. L’évaluation de la mobilisation des connaissances à travers le prisme des cadres réglementaires offre l’occasion d’évaluer la capacité actuelle de l’écosystème scientifique canadien à tisser des systèmes de connaissances.
L’objectif ultime de la recherche en réglementation est de générer la meilleure base de données probantes pour la prise de décisions qui protègent la santé publique, l’environnement et la société, tout en favorisant l’innovation. Elle vise à préserver le bien-être des générations futures, à l’instar des approches autochtones telles que le principe des sept générations : les décisions prises aujourd’hui doivent tenir compte de leur impact dans sept générations. La communauté scientifique doit reconnaître que les cadres réglementaires occidentaux ont échoué à certains égards, notamment en ce qui concerne la durabilité à long terme. On pense souvent à tort que les cadres scientifiques occidentaux sont objectifs et neutres en termes de valeurs, mais l’histoire montre que c’est loin d’être le cas. Les priorités de la recherche en réglementation ont souvent été dictées par des intérêts économiques à court terme et des agendas politiques. En revanche, les systèmes de connaissances autochtones valorisent et cherchent à comprendre les relations étroitement interconnectées entre l’eau, les terres, les animaux et les humains – la science occidentale ne fait que rattraper ce retard avec le concept de Une santé.
Les systèmes de connaissances autochtones, dont les sciences autochtones sont un sous-ensemble, ne sont pas simplement un complément destiné à améliorer ou à enrichir nos pratiques et résultats réglementaires actuels ; ils offrent des approches tout aussi sophistiquées et robustes à la fois pour la création de connaissances et la prise de décision et peuvent offrir de nouvelles perspectives et solutions à certains de nos défis les plus urgents. Lorsque la recherche réglementaire n’intègre pas ces perspectives, elle perpétue non seulement les attitudes coloniales, mais met également en danger les systèmes, humains et écologiques, qu’elle cherche à protéger. Les sciences autochtones offrent des cadres alternatifs pour relever les défis sociétaux systémiques, tels que l’adaptation au climat, qui nécessitent une collaboration, une coordination et des approches transdisciplinaires intenses. En repensant les processus actuels de la science à l’action politique, en identifiant et en surmontant les obstacles systémiques et en cocréant des espaces au sein de nos systèmes réglementaires pour inclure les peuples autochtones et leurs systèmes de connaissances, nous pouvons introduire davantage de flexibilité, de réactivité, d’inclusion, de compréhension et de conduite éthique dans le système scientifique réglementaire. Cependant, ce processus n’est pas sans défis. Les considérations juridiques, les influences politiques et les cycles d’examen réglementaire caractérisent les obstacles structurels dans les systèmes de science réglementaire et doivent être abordés avec prudence pour garantir que cette inclusion soit à la fois significative et efficace.
La mobilisation des systèmes scientifiques autochtones dans les perspectives réglementaires fédérales au Canada nécessitera un effort concerté de tous les partenaires. Pour parvenir à un avenir où les sciences autochtones et occidentales seront équitablement incluses dans les processus décisionnels réglementaires, nous devons envisager les étapes nécessaires pour nous préparer à un tel environnement collaboratif, comme le démontrent diverses séances d’apprentissage dirigées ou coordonnées par le groupe fédéral des STIM autochtones (I-STEM), qui conduisent à de meilleures prises de décisions et à de meilleurs résultats pour tous les Canadiens. Cela signifie élaborer des stratégies pour éliminer les obstacles systémiques qui peuvent entraver le processus, en mettant l’accent sur la formation des fonctionnaires et des scientifiques aux compétences nécessaires pour établir des relations efficaces avec les peuples autochtones et leur fournir les compétences et les outils nécessaires pour reconnaître, protéger et inclure les connaissances autochtones dans les processus réglementaires et les livrables, ainsi qu’en créant des espaces de dialogue ouvert et constructif. Des études de cas exemplaires portant sur les processus réglementaires et la collaboration communautaire peuvent servir d’exemple puissant de ce qui est possible lorsque nous acceptons et créons un espace pour les peuples autochtones et leurs systèmes de connaissances et de sciences.
Les décideurs politiques, les chercheurs et les organismes de réglementation doivent travailler en collaboration avec les peuples autochtones pour créer des systèmes et des processus inclusifs et équitables. Ces voix ne sont pas seulement importantes, elles sont vitales. Veiller à ce que les peuples autochtones soient inclus de manière significative peut conduire à des processus et des résultats réglementaires plus robustes, résilients et fondés sur des données probantes. Les processus réglementaires qui reflètent un éventail plus large de perspectives et de valeurs sont plus à même de combler les écarts entre les différents systèmes de connaissances et de développer les solutions novatrices dont nous avons besoin pour aller de l'avant. En adoptant ces mesures, nous pouvons évoluer vers un environnement réglementaire qui non seulement reconnaît les contributions des connaissances autochtones, mais remodèle également les processus d'une manière qui valorise et s'aligne sur la souveraineté et les modes de connaissance autochtones. Cela créera un environnement dans lequel les peuples autochtones et leurs systèmes scientifiques sont des partenaires clés d'un système canadien de réglementation scientifique renforcé qui améliore le bien-être et la résilience de toutes les communautés et de tous les citoyens du Canada.
À mesure que nous progressons, nous devons continuer de nous poser les questions importantes suivantes : Sommes-nous prêts à faciliter ce type d’environnement? Quelles mesures devons-nous prendre pour nous préparer à cette avancée? Et comment pouvons-nous nous assurer que le dialogue demeure ouvert, constructif et tourné vers l’avenir? Les réponses à ces questions façonneront l’avenir de la science réglementaire au Canada et, par là même, le potentiel d’une approche plus inclusive et novatrice de la gouvernance.