L’innovation peut sauver des vies

Publié le: octobre 2024Catégories: Stratégie d'innovation du Canada 2024, Éditoriaux
Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.
Dr Pascal Michel

Michel Pascal

Gestionnaire principal, Engagement scientifique

Rothmans, Benson & Hedges Inc

ancien directeur scientifique

Agence de la santé publique du Canada

L’innovation est le moteur du progrès sociétal.

Depuis le début de l’humanité, l’innovation a été un moteur du progrès sociétal. En bref, nous sommes là parce que nous avons innové. Dans notre monde en évolution rapide, l’innovation transforme non seulement notre façon de vivre et d’interagir avec les autres, mais stimule également la croissance économique et nous permet de relever les défis les plus urgents auxquels nous sommes confrontés, ouvrant la voie à un avenir plus durable pour tous. L’un des problèmes les plus importants de notre époque, la recherche de moyens de réduire et, à terme, de mettre fin aux effets dévastateurs du tabagisme doit rester une priorité pour la mise en œuvre de politiques innovantes dans le monde entier.

Il y a environ un milliard de fumeurs dans le monde.1 Au Canada, plus de 3.8 millions de personnes fument, quotidiennement ou occasionnellement.2 Bien que la consommation de tabac ait diminué au cours des dernières années, on estime que le tabagisme tue environ 46,000 XNUMX Canadiens chaque année.3 L’innovation est au cœur de la réduction des méfaits du tabac. Elle consiste à réduire les méfaits du tabagisme sur la population en développant de nouveaux produits et en adoptant largement des réglementations permettant aux fumeurs adultes qui n’arrêtent pas de fumer d’avoir accès à des alternatives scientifiquement fondées.

Tendances en matière de politique de lutte antitabac.

Les réglementations sur les produits sans fumée tels que les produits à base de tabac chauffé, les produits à base de vapotage ou de cigarettes électroniques, le snus et les sachets de nicotine orale varient considérablement à travers le monde, reflétant les diverses approches adoptées par les gouvernements pour relever les défis sanitaires et sociétaux complexes associés à leur utilisation. Si l’on examine la manière dont les gouvernements ont abordé la question du tabagisme, on constate que l’accent a principalement été mis sur les stratégies traditionnelles de prévention et de sevrage tabagique. Bien que l’idée de réglementer les produits du tabac soit née dans les années 1960, les politiques réglementaires ont depuis lors suivi des tendances identifiables, notamment les restrictions publicitaires, la limitation des zones où l’on peut utiliser ces produits, les avertissements sanitaires, la taxation, etc. À la fin des années 1990, un groupe d’experts mondiaux de la lutte antitabac a été réuni par l’OMS et chargé d’étudier les moyens de renforcer les efforts visant à réduire les dommages causés par le tabagisme. Ce groupe a recommandé que compléter les mesures de prévention et les programmes de soutien au sevrage par une approche de réduction des risques réduirait considérablement les dommages liés au tabagisme pour les générations futures.

De plus en plus de gouvernements à travers le monde ont adopté les principes de réduction des risques dans leurs politiques antitabac et ont reconnu que les produits sans fumée peuvent jouer un rôle dans la réduction des dommages causés par le tabagisme. Ces gouvernements complètent les mesures traditionnelles de lutte antitabac, telles que celles destinées à décourager l’initiation au tabac et à encourager l’arrêt du tabac, par des approches de réduction des risques consistant notamment à fournir aux fumeurs adultes qui n’arrêtent pas de fumer des informations et un accès à des produits sans fumée scientifiquement prouvés afin d’accélérer l’abandon de la cigarette. Des pays comme la Nouvelle-Zélande et la Tchéquie ont officiellement adopté une approche de réduction des risques comme politique complémentaire pour traiter le problème du tabagisme et accélérer son déclin. Aux États-Unis, en Italie, en Bulgarie, à Chypre, au Portugal et en Grèce, les régulateurs ont adopté des cadres réglementaires définissant les exigences scientifiques pour la communication aux consommateurs sur les effets à risque réduit ou à risque réduit des produits du tabac innovants par rapport au tabagisme.

D’un autre côté, certains pays ont adopté la même approche que celle qui s’applique aux cigarettes pour réglementer les produits sans fumée. Cette approche consiste souvent à limiter ou à interdire purement et simplement la communication avec les fumeurs adultes, ce qui rend difficile pour ces derniers de prendre des décisions éclairées. Ces approches ne tiennent pas compte du rôle potentiel que les produits sans fumée scientifiquement prouvés peuvent jouer pour inciter les fumeurs adultes à abandonner la cigarette, qui constitue le moyen le plus nocif de consommer de la nicotine.

Un paysage réglementaire en évolution.

De nouvelles technologies continueront d’émerger et les réglementations devront continuer à s’adapter à un rythme rapide. De nombreux pays ont mis à jour leurs cadres réglementaires existants pour réglementer les nouveaux produits sans fumée dans des catégories de produits uniques ou dédiées. Ces catégories comprennent un niveau de différenciation par rapport aux produits du tabac combustibles, notamment des avertissements sanitaires différenciés, des exigences en matière de saveur et d’emballage, etc. Cette approche reconnaît que tous les produits du tabac ne sont pas également nocifs. En effet, les produits contenant de la nicotine s’inscrivent dans un continuum de risques, les cigarettes étant celles qui présentent le risque le plus élevé. Les produits du tabac chauffés (HTP) ont un potentiel important pour servir d’alternative acceptable pour les adultes qui continueraient autrement à fumer. Cette catégorie innovante et évolutive comprend des produits qui varient en termes de température, de source de chauffage ou de mode de traitement du tabac. Suivant une tendance similaire, les produits de vapotage électronique sont également classés comme des produits uniques dans de nombreux pays et régions. La Nouvelle-Zélande ou l’UE, qui a mis en œuvre la directive sur les produits du tabac, sont des exemples de pays ou de régions qui reconnaissent que les produits du tabac chauffés et les produits de vapotage électronique sont différents des cigarettes.

Une politique fondée sur la science.

Dans un contexte de réglementation de la lutte antitabac en constante évolution au Canada, le rôle premier de la réglementation demeure le même : protéger la santé de la population sans laisser personne de côté. Le recours aux données et aux preuves scientifiques pour prendre des décisions politiques éclairées et une approche de réduction des méfaits qui soumet les produits les plus nocifs aux réglementations les plus restrictives sont susceptibles d’avoir le plus grand impact pour tous les Canadiens. En nous appuyant sur nos succès passés, est-il temps d’adopter l’innovation dans le cadre d’un programme efficace de lutte antitabac pour un avenir durable ?

Références

1. Reitsma MB, Flor LS, Mullany EC, Gupta V, Hay SI, Gakidou E. Schémas spatiaux, temporels et démographiques de la prévalence de la consommation de tabac et de l'initiation au tabagisme chez les jeunes dans 204 pays et territoires, 1990-2019. Lancet Public Health 2021 ; publié en ligne le 27 mai

2. Rapport du deuxième examen législatif de la Loi sur le tabac et les produits de vapotage – Gouvernement du Canada

3. Rapport du deuxième examen législatif de la Loi sur le tabac et les produits de vapotage – Gouvernement du Canada