Le Canada doit agir maintenant pour répondre à l’urgence de la santé cérébrale

Auteur:

Laura Dickson

Organismes caritatifs pour la santé neurologique du Canada

Directeur

James Reynolds, Ph. D.

Département des sciences biomédicales et moléculaires et Centre d'études en neurosciences, Université Queen's

Professeur

Réseau pour la santé du cerveau des enfants

Ancien directeur scientifique

Allison B. Sekuler, Ph. D.,

Académie Baycrest pour la recherche et l'éducation et le Centre d'innovation pour la santé du vieillissement et du cerveau

Président et scientifique en chef

Psychologie, Université de Toronto; Stratégie canadienne de recherche sur le cerveau

Professeur; Membre du Comité de pilotage

Lindsay Borthwick, Maîtrise en sciences

Stratégie canadienne de recherche sur le cerveau

Responsable des communications scientifiques

LABmedia

Fondateur et principal

Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.

Il est urgent de prendre des mesures pour lutter contre les répercussions sanitaires, sociales et économiques des troubles neurologiques et de santé mentale auxquels sont confrontés tous les Canadiens, de l’enfance à la vieillesse.

En septembre prochain, alors que les dirigeants mondiaux se réuniront pour la 79e Assemblée générale des Nations Unies (ONU), l’attention se portera de plus en plus sur un défi urgent en matière de santé mondiale : le fardeau croissant des problèmes neurologiques et de santé mentaleLa santé du cerveau est désormais considérée, au même titre que la préparation aux pandémies et le changement climatique, comme une priorité mondiale urgente, compte tenu de son impact profond sur le bien-être de la société et la stabilité économique.

À l’échelle mondiale, les troubles neurologiques touchent une personne sur trois et les troubles de santé mentale une personne sur deux au cours de la vie. Ces pathologies sont la principale cause de maladie et d’invalidité dans le monde, mais beaucoup d’entre elles ne sont pas diagnostiquées, les traitements sont limités et il n’existe pratiquement aucun remède.

Le Canada n’est pas à l’abri de cette crise. Le vieillissement de la population et les problèmes de santé mentale aggravés par la pandémie de COVID-19 nous ont amenés au bord d’une urgence en matière de santé cérébrale. Pour lutter contre cette situation, le Canada doit s’engager à assurer la santé cérébrale de notre pays en lançant une réponse nationale globale, en commençant par s’attaquer aux causes fondamentales des troubles neurologiques et de santé mentale dès leurs premiers stades.

La santé du cerveau : un enjeu qui dure toute la vie

La « santé cérébrale » englobe le bien-être émotionnel, comportemental et cognitif. Les problèmes – sous forme de troubles neurologiques, de lésions cérébrales, de maladies mentales et de dépendances – perturbent non seulement la pensée, les émotions, les mouvements et le comportement d’une personne, mais peuvent également atteindre le cœur de qui nous sommes, modifiant notre identité et notre vie sociale.

Les maladies du cerveau frappent à tous les stades de la vie. Au Canada, plus de 400,000 14 enfants de moins de 14 ans souffrent de troubles du développement neurologique, et près de la moitié des troubles graves de santé mentale commencent avant l’âge de XNUMX ans. Cela a de graves répercussions sur les soins de santé, l’éducation et la vitalité économique. Au début de l’âge adulte, des maladies comme la sclérose en plaques, qui touche de manière disproportionnée les Canadiens, et la sclérose latérale amyotrophique peut survenir et entraîner une invalidité à vie. La démence, généralement diagnostiquée après 65 ans, devrait toucher près d'un million de Canadiens d'ici 2030, une augmentation de 65% par rapport à 2020En mettant l’accent sur la santé du cerveau tout au long de la vie – du développement de l’enfant au vieillissement –, on déplace l’accent de la gestion des maladies vers la prévention de leur développement en premier lieu.

Les problèmes de santé cérébrale sont rarement isolés. Les troubles neurologiques et les troubles de santé mentale se chevauchent souvent, ce qui rend les diagnostics plus difficiles et les traitements moins efficaces. Par exemple, une personne atteinte de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer peut également souffrir de dépression ou d’anxiété, ce qui aggrave à la fois sa souffrance émotionnelle et physique. Cependant, les recherches émergentes révèlent des mécanismes communs, ce qui laisse espérer que les progrès dans la compréhension d’un trouble pourraient éclairer les traitements d’autres troubles. Pour saisir cette opportunité, il est essentiel d’unifier les efforts de recherche axés sur l’interdépendance des troubles cérébraux.

Les coûts économiques et sociaux

Les maladies cérébrales et mentales menacent la productivité du Canada, font gonfler les coûts des soins de santé et mettent à rude épreuve les systèmes de soutien social. La démence à elle seule coûté 40 milliards de dollars à l’économie canadienne en 2020, devrait atteindre 65 milliards de dollars d'ici 2030 et 110 milliards de dollars d'ici 2050. Les problèmes de santé mentale ajoutent également un autre 50 milliards de dollars par an.

L’impact sur la productivité est alarmant. L’OCDE estime que les troubles cérébraux drainer jusqu'à 8.5 billions de dollars par an de l'économie mondiale, un chiffre qui devrait augmenter avec le vieillissement de la population. En 2020, les soins prodigués aux personnes atteintes de démence au Canada ont entraîné 22 milliards de dollars de perte de productivité, alors que les problèmes de santé mentale coûtent cher aux entreprises plus de 6 milliards de dollars en 2011 seulemente.

La productivité canadienne étant déjà en déclin, il n’y a pas lieu de se reposer sur ses lauriers en ce qui concerne la santé du cerveau. Retarder l’apparition de la démence de seulement 10 ans pourrait réduire son fardeau économique de 70 %. Chaque avancée dans la compréhension du cerveau, que ce soit par la cartographie de ses complexités ou le développement de nouvelles thérapies, nous rapproche de l’allègement du fardeau énorme que les troubles cérébraux imposent aux individus, aux familles et à la nation.

Répondre à l’urgence de santé cérébrale au Canada

Comment les dirigeants canadiens devraient-ils réagir?

Tout d’abord, la réponse à cette crise doit être à la hauteur de son ampleur. Malgré l’impact généralisé des maladies cérébrales, les financements demeurent cruellement insuffisants. En moyenne, les pays n’allouent que 100 % de ces fonds à la recherche. 2 % de leur budget annuel de santé sont consacrés à la santé mentale, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Canada, la stratégie sur la démence de 2019 a mis en évidence une Objectif de financement de la recherche de 1 % des coûts des soins aux personnes atteintes de démence, une référence internationale qui n’est toujours pas atteinte. Pour répondre à la demande croissante de traitements et de soutien efficaces, le Canada doit de toute urgence accroître son financement de la recherche et de la santé du cerveau afin de garantir des solutions rapides et efficaces.

Notre gouvernement joue un rôle essentiel dans le soutien de la santé cérébrale des Canadiens en assurant un lien étroit entre la recherche et les soins de santé. Bien que les soins de santé soient gérés par les provinces, le gouvernement fédéral peut favoriser les améliorations en investissant dans la recherche — de la science fondamentale aux applications cliniques et à la mise en œuvre pratique — et en l’intégrant à chaque aspect de notre système de santé.

Par exemple, des initiatives de recherche comme Mappage des connexions ont jeté les bases de la compréhension de la prévalence et de l’impact des maladies neurologiques. Nouveaux efforts de collecte de données Il faut aller au-delà des bases et découvrir des informations supplémentaires, comme les facteurs socioéconomiques qui influencent les résultats en matière de santé cérébrale. Il ne s’agit pas seulement de recueillir des informations, mais de les appliquer pour éclairer les politiques, améliorer les soins de santé, définir de nouvelles orientations de recherche et élaborer de meilleures stratégies de prévention, de diagnostic et de traitement. L’exploitation des données peut garantir que les futures politiques en matière de santé cérébrale soient non seulement fondées sur des données probantes, mais également adaptées aux défis et aux besoins uniques de tous les Canadiens.

La recherche alimente également l’innovation et l’amélioration. À mesure que la science fait progresser notre compréhension fondamentale des maladies du cerveau, elle permet des percées qui améliorent la prévention, le diagnostic et le traitement. En investissant dans la recherche sur le cerveau, nous pouvons faire passer le Canada d’un système de « soins de santé » réactif à un modèle de soins de santé proactif axé sur la prévention, l’intervention précoce et la santé tout au long de la vie.

L’appel à un leadership audacieux en matière de santé cérébrale

Il est temps d’agir. En 2023, l’ONU et l’OMS ont déclaré la santé du cerveau et le la santé mentale Les droits fondamentaux de la personne. L’engagement du Canada envers la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, la Loi canadienne sur la santé et la récente législation nationale sur l’accessibilité exigent une action immédiate et décisive. Investir dans la recherche sur le cerveau et donner la priorité aux politiques fondées sur les données permettra non seulement de relever les défis urgents en matière de santé, mais aussi d’établir un précédent pour les générations futures. Un leadership audacieux est nécessaire, non seulement pour reconnaître ces droits, mais aussi pour les faire progresser grâce à des décisions éclairées et efficaces.

Cet éditorial reflète les idées clés et les perspectives diverses partagées au cours d'une Table ronde organisée par la Stratégie canadienne de recherche sur le cerveau, réunissant des experts en recherche sur le cerveau et en santé mentale. Le contenu est une synthèse de leurs contributions et opinions.