Les découvertes révolutionnaires dans le domaine de la santé nécessitent un investissement dans les idées audacieuses des jeunes chercheurs
Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.

Catherine Whiteside
Présidente
Conseil d'administration de la Fondation Banting Discovery

Alain Beaudet
Vice-président
Conseil d'administration de la Fondation Banting Discovery
L’innovation qui mène à des découvertes révolutionnaires pour améliorer la santé exige un investissement délibéré dans nos jeunes chercheurs les plus prometteurs. La découverte de l’insuline au Canada il y a plus de 100 ans a sauvé des millions de vies. Le résultat de cette recherche extraordinaire menée par Frederick Banting, un jeune chercheur animé d’une idée audacieuse, a été rapidement transformé en un produit salvateur grâce à une collaboration scientifique et industrielle stratégique appropriée. C’était le cadeau du Canada au monde. Aujourd’hui, il existe de nombreuses formes de maladies débilitantes, comme l’arthrite, les maladies cardiaques, le cancer, sans parler des pandémies, pour lesquelles il reste encore à découvrir des moyens de prévention et de traitement. Comment pouvons-nous accélérer la recherche créative et la commercialisation nécessaires à ces découvertes ? Qui mènera la charge en matière de percées pour la prévention et le traitement de nos problèmes de santé les plus urgents ?
Les idées audacieuses, la passion et l’engagement nécessaires à des découvertes comme l’insuline sont inscrits dans l’ADN de nos jeunes chercheurs canadiens en santé et en biomédecine. Après des années de formation rigoureuse, ils en ressortent prêts à entamer leur carrière de découverte. Mais ils doivent d’abord concourir pour des postes de professeurs dans nos universités et instituts. Ensuite, ils doivent trouver un équilibre entre l’enseignement et l’administration tout en établissant leurs programmes de recherche. Le plus grand défi consiste à obtenir les fonds nécessaires pour lancer leurs programmes de recherche indépendants. Comme Banting, qui a cherché sans relâche des fonds jusqu’à ce que sa troisième tentative soit couronnée de succès avec JJR Macleod, titulaire de la chaire de physiologie à l’Université de Toronto, tous les jeunes chercheurs canadiens ont du mal à obtenir leur première subvention.
Chaque année au Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), seulement environ 17 % des projets obtiennent du financement, ce qui souligne les formidables défis auxquels sont confrontés même les chercheurs chevronnés. Pour les chercheurs en début de carrière, le taux de réussite a chuté jusqu’à 14 % au cours de la dernière décennie. (1) Malgré l’injection récente de fonds des IRSC annoncée dans le budget 2024 et ses initiatives visant à ajuster les critères de notation en faveur des jeunes chercheurs, l’amélioration prévue des taux de financement reste marginale pour nos talents scientifiques émergents.
Les organismes de bienfaisance canadiens du secteur de la santé contribuent à combler une partie de cette lacune. Les premières subventions proviennent souvent de Cœur + AVC, de la Société canadienne du cancer, de Diabète Canada, de la Fondation canadienne du rein et d’autres organismes qui dépendent du soutien philanthropique. Mais ce financement concurrentiel est souvent très ciblé et comporte généralement des risques négatifs.
C’est là que réside le problème fondamental : les idées audacieuses qui mènent à des découvertes révolutionnaires comportent des risques. Mais quel organisme subventionnaire est prêt à financer des projets risqués, en particulier ceux proposés par des chercheurs en début de carrière ?
Au Royaume-Uni, la Wellcome Trust a mis en place un important concours de financement exclusivement destiné aux chercheurs en début de carrière dans le domaine de la santé et des sciences biomédicales. (2) Aux États-Unis, le Institut médical Howard Hughes Le Canada a un programme similaire. (3) L’admissibilité au financement de ces programmes repose sur un solide bilan en matière de réalisation de travaux scientifiques de grande qualité et sur un plan de recherche ambitieux. Le Canada n’a pas de programme de ce type. Le plus proche est le petit investissement de la Fondation Banting Discovery dans les idées audacieuses de jeunes chercheurs talentueux dans n’importe quel domaine de la santé ou des sciences biomédicales, qui a suscité des découvertes et contribué à lancer la carrière de nombreux chercheurs canadiens de premier plan au cours des 100 dernières années. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan par rapport à nos concurrents mondiaux. Nous devons faire davantage pour soutenir et encadrer nos jeunes scientifiques dans leur quête d’amélioration de la santé, sinon nous continuerons d’étouffer la carrière de nos esprits les plus créatifs.
Une priorité absolue pour le nouveau La gouvernance de pointe des trois conseils (4) et d'autres organismes fédéraux de recherche pourraient établir une alliance entre les secteurs public et privé pour créer de nouveaux investissements destinés uniquement aux chercheurs en début de carrière. L'objectif serait de reconnaître nos jeunes esprits les plus talentueux et de catalyser leurs idées audacieuses en découvertes révolutionnaires en réduisant la lutte pour survivre en tant que chercheurs indépendants dans l'environnement hautement compétitif et aux ressources limitées d'aujourd'hui.
Dans son récent article « Pourquoi la productivité du Canada est-elle à la traîne? … », Patrick Luciani affirme que les économistes canadiens sont constamment déconcertés par la faible productivité de notre pays. Les subventions et les mesures incitatives accordées aux entreprises n'ont pas permis d'innover suffisamment pour rattraper les Américains. (5) Que pouvons-nous donc faire de plus ?
Pour créer une culture de l’innovation chez nos jeunes chercheurs en santé et en biomédecine, il faut les encourager et les soutenir non seulement pour qu’ils prennent des risques, mais aussi pour qu’ils établissent des liens et communiquent avec les bons investisseurs. Banting savait où trouver le financement et les ressources nécessaires pour concrétiser son idée audacieuse. Aujourd’hui, nos jeunes chercheurs sortent d’une formation postdoctorale approfondie pour produire d’excellentes recherches, mais la plupart ne sont pas dotés des compétences stratégiques en marketing et en entrepreneuriat nécessaires pour transformer les découvertes en produits et en pratiques. Nos jeunes chercheurs ont besoin d’être encadrés par des personnes qui ont les connaissances empiriques nécessaires pour réussir dans notre environnement de recherche hautement compétitif. Cela doit inclure la compréhension de l’endroit et de la manière d’attirer le financement nécessaire à leurs projets et de poursuivre la traduction efficace de leurs découvertes en applications pratiques pour améliorer la santé.
À seulement 32 ans, Banting a remporté le seul prix Nobel de physiologie ou de médecine décerné au Canada pour des recherches menées au pays. Si nous ne donnons pas la priorité à l’investissement stratégique et à une culture de mentorat des compétences entrepreneuriales, nous étouffons le potentiel des jeunes innovateurs et nous empêchons le Canada de se positionner en tête des découvertes scientifiques mondiales. Notre santé et notre prospérité futures dépendent du mentorat et du financement adéquat de notre prochaine génération de chercheurs.
Références:
- https://www.canada.ca/en/research-coordinating-committee/services/publications/progress-reports/progress-report-2021-2022/annex-2.html (consulté le 5 août 2024)
- https://wellcome.org/grant-funding/schemes/early-career-awards
(consulté le 5 août 2024)
(consulté le 5 août 2024)
- https://www.canada.ca/en/innovation-science-economic-development/news/2024/06/statement-from-minister-champagne-and-minister-holland-on-strengthening-canadas-research-support-system.html (consulté le 12 août 2024)
- https://thehub.ca/2023/07/24/patrick-luciani-why-does-canadas-productivity-lag-its-the-culture-stupid (consulté le 5 août 2024)