Agent scientifique en chef pour le Canada

Auteurs):

Tom Brzustowski

Professeur RBC à la Tefler School of Management (Université d'Ottawa), membre du conseil d'administration de l'Institut d'informatique quantique (Université de Waterloo), ancien président (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada)

Tom Brzustowski

On parle à Ottawa de nommer un conseiller scientifique en chef. C'est une bonne chose parce que le Canada en a un besoin urgent. Alors que la science commence à être vantée comme étant essentielle à la refonte de l'économie canadienne, il est important que le gouvernement ait quelqu'un avec une compétence scientifique élevée près du centre. 

Le site Web du Parti libéral dit ceci : « Nous nommerons un conseiller scientifique en chef qui veillera à ce que les données scientifiques du gouvernement soient pleinement accessibles au public, à ce que les scientifiques puissent parler librement de leurs travaux et à ce que les analyses scientifiques soient prises en compte lorsque le gouvernement fait des les décisions." Ce n'est pas ce que l'on entend généralement par le titre CSO, qui implique le contrôle des activités scientifiques d'un organisme ; ces mots témoignent du besoin d'ouverture de la science gouvernementale et de décisions gouvernementales fondées sur des données probantes. Les deux sont devenus des problèmes au cours des dernières années et les deux ont besoin d'attention. 

Mais il existe également d'autres questions importantes qui nécessitent l'attention d'une OSC. Par exemple, le gouvernement du Canada dispose d'une très bonne source de conseils sur ce qui est connu et ce qui est inconnu dans les domaines où la science empiète sur les politiques. Le Conseil des académies canadiennes procède à des évaluations par des groupes d'experts pour répondre à d'importantes questions posées au sein du gouvernement. Mais ce processus prend du temps et est plus approprié pour les problèmes à long terme. À court terme, lorsque des questions scientifiques sont déclenchées par des événements, le gouvernement a besoin d'informations et de conseils rapidement, et le public a besoin de savoir ce qui se passe et ce qui est fait. Dans ce cas, le pays a besoin d'une source d'information rapide, crédible et faisant autorité qui suit les événements en temps réel et qui est capable de communiquer efficacement avec tous les publics. Cela devrait être un rôle pour le CSO. Mais pour réussir, l'OSC doit en savoir beaucoup sur les projets scientifiques et technologiques en cours à travers le Canada, disposer d'un réseau étendu et fiable de contacts à travers le pays dans tous les secteurs, avoir le pouvoir d'accéder rapidement aux données nécessaires et posséder un haut niveau de compétence personnelle. compétences en communication. L'étalon-or du succès dans ce rôle a été établi par le conseiller scientifique britannique, Sir David King, en particulier dans ses travaux sur la fièvre aphteuse. 

La fragmentation est un grave problème canadien dans de nombreux domaines, et la science gouvernementale ne fait pas exception, tant au sein du gouvernement du Canada que dans le contexte fédéral-provincial. Le CSO serait bien placé pour commencer à passer de la fragmentation de l'activité scientifique à la coordination et à la coopération. Mais cela nécessiterait un poids politique, bien au-delà de celui d'un fonctionnaire relevant d'un ministre subalterne. De plus, un budget avec lequel semer des projets pilotes serait nécessaire pour donner à l'OSC l'influence nécessaire pour démarrer ce travail.

Il existe de nombreuses occasions dans le monde moderne où l'activité scientifique d'un pays doit être représentée dans un forum international où un travail de fond est fait pour se préparer à un éventuel rôle des gouvernements. Pour participer efficacement à de tels travaux et en tirer profit, le Canada doit être représenté par quelqu'un qui voit la science au sens large et la comprend dans le détail, qui a une réputation personnelle internationale et qui bénéficie du soutien visible du gouvernement canadien sous la forme de un poste influent de haut niveau. Le Canada a eu la chance d'avoir eu des années de service distingué à ce titre de la part des Drs. Arthur Carty et Howard Alper, et le nouveau CSO devraient recevoir un mandat officiel pour poursuivre cette tradition.

Je salue la nomination prochaine du CSO du Canada. Ce devrait être un poste prestigieux pour un candidat distingué. Le besoin est urgent.