Budget 2018 et changements historiques

Auteur:

Mehrdad Hariri et Janet Halliwell

Mehrdad Hariri et Janet Halliwell
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Après beaucoup d'anticipation, la communauté scientifique canadienne a de quoi se réjouir du budget fédéral 2018 pour deux changements historiques ; premièrement un investissement record dans la science, et deuxièmement un nouveau niveau d'engagement et de participation active de la communauté scientifique dans la société et la politique.

Le budget de 2018 a donné de l'espoir pour l'avenir de la science au Canada. Dans une projection sur cinq ans, le budget de 2018 proposait un financement supplémentaire de 3.5 milliards de dollars pour la science, dont 1,431 950 millions de dollars et XNUMX millions de dollars sont dirigés vers les conseils subventionnaires. Parmi les nombreux autres éléments axés sur la science figurent un financement supplémentaire pour les coûts indirects, un financement substantiel pour la FCI, un investissement important dans le Conseil national de recherches et des dispositions et un financement importants pour l'équité et la diversité en science.

L'investissement du budget 2018 représente une augmentation de près de 35 % (7 % par an) de l'investissement du gouvernement fédéral dans la science, actuellement de l'ordre de 10 à 11 milliards de dollars par an. L'investissement en R&D du Canada en pourcentage du PIB est de 1.6 %, bien en deçà de la moyenne des pays de l'OCDE (2.5 %). Bien qu'une grande partie de cela soit due à l'insuffisance des investissements des entreprises dans la R&D, les investissements publics dans la R&D restent inférieurs à la moyenne des pays de l'OCDE. Le rapport très attendu du Conseil des académies canadiennes sur l'état de la S&T et de la R&D au Canada sera bientôt publié et fournira une image précise et claire de la question.
Le budget de 2018 envoie un signal fort indiquant que la tendance a changé et que la science, et en général la RD, sont considérées comme des forces centrales dans la construction d'une économie et d'une société axées sur le savoir. Cela implique un engagement soutenu envers notre établissement scientifique.

Le deuxième changement historique a été la maturité et l'engagement croissants de la communauté scientifique dans le processus social et politique. Cela ne s'est pas produit en quelques mois sur une seule année. Le désir croissant ainsi que la capacité de la communauté scientifique à s'engager plus activement dans les questions de société, est un processus long d'une décennie.

En fait, l'un des premiers signes de ce processus a été la création de la Conférence sur la politique scientifique canadienne (CSPC) et, plus tard, du Centre canadien de la politique scientifique. Depuis sa création en 2009, en tant qu'initiative populaire menée principalement par de jeunes chercheurs et décideurs, la CSPC a fourni un forum national et percutant pour des discussions inclusives sur la science et la politique d'innovation. Il a catalysé la discussion sur les liens entre la science et la société et le rôle des données probantes dans l'élaboration des politiques. La CSPC a joué un rôle central dans le renforcement de la capacité de la communauté scientifique à s'engager dans le dialogue national plus large sur la science, la technologie et l'innovation qui a conduit à cette remarquable fonction d'étape dans le soutien public à la science.

Il y a eu d'autres événements cruciaux dans la maturité politique de la communauté scientifique, notamment l'élection fédérale de 2015, l'expansion massive des médias sociaux et de la connectivité de la communauté, la Marche pour la science, pour ne citer que quelques exemples. L'année dernière, en réponse au rapport et aux recommandations du Comité d'examen des sciences fondamentales, nous avons observé un point culminant de ces activités reflété dans une réponse concertée de la communauté. La communauté a parlé fort et d'une seule voix unie ; à travers toutes les générations, régions et domaines d'activité, les thèmes centraux du rapport ont été soutenus.

Si nous proposons une leçon et une expérience solides à répéter et à développer, c'est cette participation audacieuse de la communauté scientifique aux efforts de la société. Cela signifie plus que des appels à des financements supplémentaires ; nous devons nous concentrer sur la manière dont nous pouvons garantir que les preuves scientifiques et leur rôle essentiel dans l'élaboration des politiques restent solides, et une appréciation plus approfondie de la raison pour laquelle cela est crucial pour une démocratie saine et l'amélioration de nos citoyens. Démontrer le rôle de la science dans le développement économique et le bien-être social est une tâche qui doit être poursuivie.

Oui, il y a de quoi se réjouir, non pas à cause de ce que nous avons accompli dans le budget, mais aussi de ce que nous pouvons et devons accomplir à l'avenir.