Budget 2019-20 : qu'y a-t-il pour la science publique ?

Publié le: mars 2019Catégories: Éditoriaux, Éditoriaux en vedette 2019Mots clés:

Auteurs):

Maxime Gingras

IPFPC

Agent de recherche

Maxime Gingras

Les budgets sont une question de choix. Le budget de 2019 a choisi de poursuivre le sous-financement de la capacité scientifique publique au Canada. Alors que le budget de 2018 avait annoncé un nouveau financement de 1.7 milliard de dollars pour la recherche scientifique, les scientifiques fédéraux ne se sont pas empressés de se réjouir, car une grande partie de l'argent alloué était en réponse directe aux conclusions de l'examen des sciences fondamentales du Canada qui a complètement ignoré la science gouvernementale et son bassin d'études publiques. talents scientifiques. Encore une fois, le budget 2019-20 n'est pas différent du précédent en ce qui concerne le nouveau financement important pour la science publique.

Les Canadiens qui se soucient de la science publique ont eu de bonnes nouvelles à célébrer depuis l'élection du gouvernement Trudeau. Cela a commencé par des protections pour l'intégrité scientifique et l'accord du gouvernement avec l'IPFPC, le syndicat représentant ses scientifiques, pour enchâsser ces droits dans les conventions collectives et les politiques gouvernementales. Il a continué de s'engager à reconstituer les rangs des scientifiques, ingénieurs et chercheurs fédéraux au cours des trois dernières années en embauchant 1,500 XNUMX postes dans le but de combler le vide scientifique laissé par les vagues de compressions du gouvernement précédent.

En ce qui concerne les questions scientifiques plus larges, l'IPFPC salue le fait que le budget de 2019 va également dans la bonne direction pour les étudiants en sciences. Les étudiants qui reçoivent des bourses de recherche fédérales pourront désormais bénéficier d'un congé parental dans le cadre de l'assurance-emploi. Les conseils subventionnaires fédéraux pourront également étendre la couverture du congé parental de 6 à 12 mois pour les boursiers et les post-doctorants.

Mais la plupart des Canadiens seraient déçus d'apprendre que les dépenses réelles du gouvernement en recherche et développement (RD) sont inférieures aujourd'hui à ce qu'elles étaient sous le gouvernement Harper. Alors que le financement global de la science est passé de 10.4 milliards de dollars en 2015-16 à 11.3 milliards de dollars en 2018-19,1 les dépenses réelles en sciences du gouvernement fédéral devraient être inférieures de 112 millions de dollars en 2018-19 à celles de 2014-15.2 Les dépenses en R&D des scientifiques du gouvernement ont diminué de 891 millions de dollars par rapport à 2010-11 sous le gouvernement Harper.3

Les actions du gouvernement fédéral au cours des dernières années impliquent que son rôle consiste moins à participer à la recherche fondamentale et à la science réglementaire, et davantage à canaliser les fonds scientifiques fédéraux vers le secteur privé et les universités dans l'espoir de stimuler l'innovation.

Cette stratégie passe à côté de la plaque.

Pensez à certains des besoins les plus fondamentaux des Canadiens et de notre économie. Nous comptons sur les scientifiques publics pour assurer la sécurité de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons et des aliments que nous consommons. Alors que nos communautés sont aux prises avec l'impact du changement climatique, l'importance de la capacité scientifique publique ne peut être surestimée. Et pourtant, à quelques petites exceptions près, la recherche fondamentale et la science réglementaire gouvernementale sont pour la plupart absentes du budget 2019.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), Santé Canada et Transports Canada reçoivent un total de 219.1 millions de dollars sur cinq ans pour la feuille de route réglementaire consolidée, bien que l'annonce demeure vague. De nouveaux processus impliquant la numérisation du travail de réglementation et des normes de l'ACIA pourraient avoir une incidence sur le travail de nos scientifiques en salubrité des aliments. Ils devraient être consultés sur ces changements afin que leur important service aux Canadiens ne soit pas perturbé.

Une autre lueur d'espoir est la création d'un nouveau Fonds scientifique stratégique, prévu pour 2022-23 après de longues consultations avec des organisations de recherche tierces et des organisations scientifiques non gouvernementales. L'engagement reste vulnérable aux résultats des prochaines élections. Si le gouvernement devait aller de l'avant avec un programme de financement stratégique dans les années à venir, les scientifiques publics devraient être au centre de ces consultations.

Qu'il s'agisse de R et D ou de réglementation fondée sur la science, l'IPFPC croit qu'il est nécessaire que les Canadiens aient un meilleur accès à la science publique. La tendance dangereuse au sous-financement de la science publique devrait être et peut être renversée. Le conseiller scientifique en chef doit élaborer des mesures pour évaluer et rendre compte de la capacité scientifique du gouvernement.

En tant que syndicat représentant 15,000 XNUMX scientifiques de la fonction publique, l'IPFPC est prêt à aider.

1Statistique Canada. Tableau 27-10-0026-01 Dépenses fédérales en sciences et technologie, par principaux ministères et organismes – Intentions (x 1,000,000 XNUMX XNUMX).

2Statistique Canada. Tableau 27-10-0006-01 Dépenses fédérales en sciences et technologie et leurs composantes, par type de science et secteur d'exécution – Intentions (x 1,000,000 XNUMX XNUMX) – Fichier électronique de l'IPFPC dépenses intra-muros par gouvernement fédéral global et type de science.

3Statistique Canada. Tableau 27-10-0026-01 Dépenses fédérales en sciences et technologie, par principaux ministères et organismes – Intentions (x 1,000,000 2010 2019). Calculs des auteurs. Voir le dossier de l'IPFPC Dépenses ministérielles intra-muros en RD et RSA XNUMX-XNUMX.