Tirer parti des atouts du Canada en recherche

Une bannière avec le titre « Capitaliser sur les forces de recherche du Canada » à côté du portrait d'un homme blanc et d'une tête d'androïde stylisée

Auteurs):

Simon Kennedy

Gouvernement du Canada

Sous-ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique

À mesure que l'économie mondiale évolue, le Canada possède tous les ingrédients nécessaires pour prospérer. Notre main-d'œuvre est l'une des plus instruites au monde. Nous avons des institutions de recherche de classe mondiale et des sources abondantes d'énergie propre. Nous sommes le seul pays au monde à bénéficier d'un accès libre-échange à l'ensemble du G7 et à l'Union européenne. Dans cette course internationale à l'investissement et à l'innovation, cependant, nos concurrents avancent vite. Nous devons agir de façon stratégique et décisive pour positionner le Canada comme un chef de file économique pour les décennies à venir. L'une des façons dont le Canada s'attaque à ce défi est de concentrer son soutien dans trois domaines clés de la recherche et du développement où nous avons déjà des forces établies et reconnues sur la scène mondiale. 

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA)

L'intelligence artificielle est l'une des plus grandes transformations technologiques de notre époque ; c'est aussi un domaine de recherche où le Canada est un chef de file mondial. Le Canada se classe au quatrième rang de l'indice Tortoise Global AI et au cinquième rang de l'indice Stanford Global AI Vibrancy Tool. Pour faire fond sur cette position, en juin de cette année, le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie a lancé la deuxième phase de la Stratégie pancanadienne sur l'intelligence artificielle, appuyée par un investissement de 443 millions de dollars pour faire progresser la commercialisation, la normalisation, le talent et la recherche dans ce champ. 

Cet investissement vise à tirer parti du potentiel de l'intelligence artificielle pour faire croître notre économie et améliorer notre niveau de vie, tout en continuant à développer, retenir et attirer des talents universitaires et à approfondir la base de recherche du Canada. Entre autres mesures, cela comprend un nouveau financement pour les instituts nationaux d'intelligence artificielle du Canada, à savoir Amii (Alberta Machine Intelligence Institute), Mila-Québec AI Institute et l'Institut Vecteur. Ce financement aide spécifiquement les entreprises à utiliser l'intelligence artificielle, soutient la traduction de la recherche de pointe en applications utiles et aide la recherche à être développée et utilisée ici, au Canada. Ces instituts visent à développer le vivier de talents canadiens et à former des milliers d'étudiants diplômés et de boursiers postdoctoraux, dont beaucoup sont des étudiants internationaux venus au Canada en raison des forces reconnues de chaque institut.

Depuis 2017, la Stratégie pancanadienne sur l'intelligence artificielle vise à tirer parti des atouts du Canada en matière de recherche. Lancée en partenariat avec l'Institut canadien de recherches avancées (ICRA), la première phase de la stratégie a aidé le Canada à se doter d'une base croissante de talents universitaires et à maintenir une position concurrentielle à l'échelle mondiale dans le domaine de la recherche dans ce domaine. Il y a maintenant plus de 110 chaires Canada-CIFAR en IA financées par cette stratégie dans des universités partout au Canada, dont plus de 50 chercheurs internationaux de premier plan attirés au Canada par cette stratégie et ses investissements. 

SCIENCES QUANTIQUES

La Stratégie quantique nationale représente les aspirations du Canada en matière d'innovation en matière de technologies quantiques. Au cours des deux dernières décennies, l'informatique quantique est passée de la théorie à la pratique. Aujourd'hui, nous sommes capables de créer des machines qui exploitent les lois de la mécanique quantique et sont sur le point de résoudre des problèmes beaucoup plus rapidement que ce qui était traditionnellement possible. Qu'il s'agisse d'accélérer la conception de médicaments plus efficaces et le développement de nouveaux dispositifs de diagnostic, d'améliorer les prévisions climatiques et la navigation terrestre, maritime et aérienne, les technologies quantiques devraient apporter des améliorations significatives dans nos vies. 

Là encore, le Canada est un chef de file mondial, ayant investi plus d'un milliard de dollars depuis 1, notamment dans plusieurs universités et entreprises qui ont été les pionnières des premières mondiales. Les principales grappes d'activités sont situées dans le Grand Vancouver, Calgary-Edmonton, Toronto-Waterloo, le Grand Montréal, Sherbrooke et Québec. À l'échelle mondiale, le Canada se classe parmi les trois premiers pour sa part de chercheurs quantiques les plus cités. De plus, les technologies quantiques ont le potentiel de faire croître l'économie et de créer des emplois. Une étude commandée par le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) en 2012 estime que d'ici 2020, la technologie quantique pourrait être une industrie de 2045 milliards de dollars avec plus de 139 200,000 emplois au Canada. Si le Canada maintient sa position de chef de file, le pays pourrait capturer jusqu'à 8 % de la part du marché mondial des technologies quantiques, doublant presque notre part actuelle des revenus mondiaux de la technologie.

GÉNOMIQUE

La génomique est la science qui vise à déchiffrer et à comprendre toute l'information génétique d'un organisme codée dans l'ADN et les molécules apparentées. Les progrès de la recherche en génomique ont conduit au développement de technologies et d'innovations de pointe applicables dans un certain nombre de secteurs, notamment la santé publique, l'alimentation et les ressources naturelles. Le Canada se classe actuellement au deuxième rang mondial pour les brevets en génomique et est un chef de file international dans l'application de la génomique dans divers secteurs, en particulier dans la foresterie, les pêches, l'agriculture et l'exploitation minière. Plus particulièrement, la recherche en génomique a joué un rôle important dans la capacité du Canada à suivre et à combattre la COVID-19. 

En reconnaissance de la force de classe mondiale du Canada dans le domaine de la recherche en génomique, le gouvernement du Canada est en train de créer une stratégie pancanadienne en génomique. Des consultations publiques sur la Stratégie ont été lancées en mai. Ils consistaient en une série de six tables rondes thématiques, cinq avec des intervenants ciblés en génomique de l'industrie, du milieu universitaire et d'organismes sans but lucratif et une table ronde distincte avec des représentants provinciaux et territoriaux. Une enquête Web en ligne a été lancée en parallèle et mise à la disposition des principales parties prenantes ainsi que du grand public. Cette stratégie a été conçue pour tirer parti de l'excellence de la recherche en génomique au Canada afin de stimuler l'innovation en génomique par la commercialisation et l'adoption, de créer une croissance socioéconomique et de consolider la position du Canada en tant que chef de file mondial en recherche et en innovation. J'invite les lecteurs de Canadian Science Policy Magazine à surveiller le lancement officiel de la Stratégie pancanadienne en génomique dans les mois à venir. 

Investir dans ces trois secteurs clés de la force canadienne vise à renforcer la durabilité de la croissance économique de ce pays. À une époque où des pays du monde entier font des investissements importants pour consolider leur propre avenir économique, le gouvernement du Canada cible des investissements dans des domaines clés de l'innovation, de la recherche et du développement et vise l'envergure et l'ambition nécessaires pour faire du Canada un acteur mondial chef.