Combler l'écart : tirer parti des forces existantes des universités pour maximiser l'impact de CIC

Auteurs):

Karim Sallaudin Karim

Génie électrique et informatique

Professeur

Commercialisation et entrepreneuriat

Vice-président associé

Université de Waterloo

Une photo d'un homme en costume bleu souriant à côté d'une grande boîte noire
Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.

L'annonce récente par le gouvernement fédéral de la Société canadienne de l'innovation (CIC) représente une occasion générationnelle de combler l'écart en matière d'innovation et de productivité au Canada. Avec une solide communauté de recherche nationale, un secteur manufacturier sain et certains des écosystèmes technologiques les plus dynamiques au monde, il n'y a aucune raison pour que le Canada continue d'être à la traîne de ses pairs dans la transformation de la recherche et du développement (R et D) en entreprises prospères ici même au pays. Je crois que l'approche unique de l'Université de Waterloo en matière de commercialisation et d'entrepreneuriat contient des leçons importantes sur la façon dont le gouvernement peut tirer le meilleur parti des investissements stratégiques pour la création d'entreprises.

Le secteur universitaire a énormément profité des investissements gouvernementaux en R&D. Cet investissement est un élément clé de nos institutions de recherche de renommée mondiale et une grande partie de la raison pour laquelle les universités canadiennes sont des chefs de file dans des domaines émergents comme l'intelligence artificielle et l'informatique quantique. Nous avons été de sages intendants de ce financement et ces investissements continuent de rapporter d'innombrables dividendes. 

Le manque à gagner réside dans les faibles niveaux d'investissement des entreprises en R&D. Ce manque d'investissement nuit à la capacité du Canada de tirer le meilleur parti du développement de la propriété intellectuelle et nuit également à notre capacité de la protéger. Cela signifie également que d'autres pays sont souvent mieux placés pour exploiter les découvertes et les inventions canadiennes. Les arguments en faveur d'une intervention gouvernementale ciblée et agile sont évidents. La question devient à quoi cela ressemblera. Je comprends que le gouvernement ait défini un mandat clair pour CIC tout en permettant la flexibilité et l'expérimentation nécessaires pour évoluer au rythme des affaires. L'intégration du Programme d'aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada à CIC contribuera également à rationaliser les processus. Cependant, j'aimerais que les établissements d'enseignement postsecondaire soient davantage intégrés au modèle de CIC.

Des universités comme Waterloo génèrent des étudiants très entreprenants avec une vaste expérience de l'enseignement coopératif qui sont ambitieux et motivés, et capables de mettre rapidement des innovations sur le marché. Ces étudiants et diplômés y parviennent plus rapidement que les entreprises plus établies, car ils ne sont pas contraints par un modèle commercial particulier.

Avec le bon soutien, comme le programme d'incubateur de Velocity, ces étudiants obtiennent leur diplôme entièrement équipés pour réussir en affaires. Beaucoup ont établi des startups prospères au Canada, y compris des entreprises comme ApplyBoard et Faire, évaluées à plus d'un milliard de dollars. D'autres sont derrière des entreprises émergentes comme Avidbots et Vena Medical.

Ce qui distingue Waterloo, c'est notre politique sur les droits de propriété intellectuelle appartenant au créateur, qui accorde la pleine propriété à l'inventeur et a alimenté une culture universitaire qui, à son tour, a propulsé la commercialisation et l'innovation réussie dirigée par les étudiants et basée sur la recherche.

Les startups de haute technologie entraînent des perturbations importantes grâce aux avancées scientifiques et à l'innovation technique comme les appareils photo numériques et les moteurs de recherche en ligne, qui ont rendu les innovations précédentes de Kodak et Yellow Pages redondantes. Contrairement aux États-Unis, les établissements d'enseignement postsecondaire au Canada génèrent bon nombre des découvertes technologiques profondes uniques basées sur la recherche et le développement, plutôt que des entreprises, car le Canada n'abrite pas de géants de la technologie comme Apple, Google, Microsoft, IBM et Intel.

La commercialisation de la technologie profonde par le biais de startups universitaires est une approche intelligente et éprouvée, car la technologie profonde nécessite des capitaux et une main-d'œuvre technique spécialisée, mais la plupart des petites ou moyennes entreprises canadiennes ne sont pas en mesure d'allouer les ressources nécessaires. Ces startups engagent l'inventeur universitaire en tant que principal dépositaire de connaissances techniques approfondies et bénéficient d'une offre d'étudiants diplômés compétents possédant les connaissances technologiques approfondies requises. De plus, ces étudiants assument souvent des rôles de leadership au sein des startups au lieu de se rendre aux États-Unis pour des opportunités potentiellement plus lucratives.  

Accueillir les universités à la table contribuerait à favoriser et à réaliser une économie florissante et riche en esprit d'entreprise pour le Canada. Le gouvernement canadien doit engager les universités de cette manière pour s'assurer que la recherche, l'innovation et la commercialisation sont tout aussi vitales plutôt que mutuellement exclusives. Contraindre une partie du pipeline d'innovation en faveur d'une autre mènera à un résultat : l'ensemble de l'écosystème et la société canadienne seront désavantagés.

L'utilisation d'une approche intégrative de partenariat et d'engagement avec les universités est la clé du succès entrepreneurial. Un plus grand soutien de programmes comme CIC permettra aux universités de faire progresser la préparation commerciale des nouvelles technologies pour le développement des startups et l'utilisation par le secteur privé.

Les universités et les incubateurs ont fait leurs preuves en tirant parti des investissements gouvernementaux pour créer des idées et des produits transformateurs. À Waterloo, Velocity et d'autres institutions, nous avons également développé un cadre éprouvé qui transforme ces innovations en entreprises canadiennes prospères. Nous encourageons CIC à puiser plus profondément dans nos connaissances en commercialisation de technologies spécialisées, car c'est la voie la plus claire et la plus rentable pour combler l'écart.