Comment faire du Canada une nation d'innovation en santé

Publié le: septembre 2016Catégories: CPSC 2016 Éditoriaux en vedette, Éditoriaux

Auteur:

Zayna Khayat, Ph.D.

Zaïna
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 Le gouvernement fédéral a une vision audacieuse pour rebaptiser le Canada en tant que nation d'innovation. Cependant, la réalité est que vous ne pouvez pas jouer pour gagner dans tous les secteurs économiques qui sont transformés par l'innovation. Bien que nous n'aimions généralement pas choisir les gagnants, je suggère que nous nous concentrions sur la transformation du Canada en un centre mondial d'innovation en santé.

Comme de nombreux secteurs de services en évolution rapide, les soins de santé sont au cœur d'une transformation séculaire qui englobe cinq changements critiques dans la manière dont les services de santé sont conçus, fournis et financés.

  1. Nous nous concentrons de plus en plus sur proactif et préventif actes pour créer la santé humaine, plutôt que sur des mesures réactives fournies par les hôpitaux et les professionnels de la santé pour restaurer la santé en cas de maladie.

  2. Les services de santé et les thérapies deviennent de plus en plus personnalisé, ciblé et paramétrable, plutôt que des approches à taille unique (et donc à taille unique).

  3. Activée par la technologie, la prestation de services médicaux passe d'une modalité de briques et de mortier centralisée et institutionnelle aux trois D : décentralisée, dématérialisée et déphysique.

  4. Les consommateurs tirent parti d'un sentiment croissant d'autonomisation pour réorganiser l'équilibre de pouvoir traditionnellement paternaliste qu'ils ont avec leurs prestataires de soins de santé.

  5. La structure financière passe de l'achat de produits et de services de santé à l'unité ou au volume à un paiement selon un modèle axé sur la valeur, c'est-à-dire le paiement des résultats ou des résultats.

Ces cinq changements sont des tendances mondiales. La question à laquelle les décideurs fédéraux sont actuellement confrontés est de savoir comment tirer parti de ces changements et, en fait, les devancer afin de tirer parti de nos dépenses de santé de 219 milliards de dollars pour non seulement améliorer la qualité de vie des Canadiens, mais aussi pour favoriser l'innovation, la croissance économique durable et l'activité d'exportation.

Les arguments en faveur d'un pivotement de la politique d'innovation en santé du Canada sont encore renforcés par deux observations apparemment contradictoires.

D'une part, nous sommes très bien placés pour profiter de cette transformation grâce à l'investissement soutenu du Canada dans la recherche biomédicale, à son infrastructure de prestation de soins de santé, à sa main-d'œuvre en soins de santé bien formée et hautement qualifiée et à ses vastes dépôts de données sur la santé — « de l'utérus to tomb » – que l'on retrouve dans les systèmes d'assurance provinciaux à payeur unique, tous reliés par un identifiant unique et unique.

D'un autre côté, le Canada, contrairement aux petits pays industrialisés comme le Danemark, les Pays-Bas, Israël et la Suisse, n'a pas produit une marque mondiale de l'industrie de la santé malgré son poids égal ou supérieur à notre poids dans nos investissements, la recherche et le développement biomédicaux, les infrastructures, la main-d'œuvre de la santé et soutien aux startups émergentes des technologies de la santé.

En effet, si le Canada aspire à devenir une nation innovatrice, les entreprises canadiennes novatrices du secteur de la santé devront émerger en tant que pionniers mondiaux de la nouvelle économie de la santé. Les décideurs politiques (à la fois les décideurs en matière de santé et les décideurs en matière de politique économique) seraient bien avisés de détourner leur attention de la tentative de gagner dans les catégories de produits traditionnelles (comme les médicaments ou les dispositifs médicaux, dont les frontières de l'industrie s'estompent déjà) et de cultiver la prochaine génération d'entreprises à forte croissance dans une poignée d'espaces émergents au frontières des secteurs verticaux traditionnels de l'industrie de la santé.

  • Santé proactive : Des investissements devraient être faits dans les initiatives de santé publique, ainsi que dans les entreprises dont les produits ou services visent à maintenir les gens en bonne santé en tirant parti des progrès de l'économie comportementale, de l'exploration de données, des appareils portables et des capteurs, des médias sociaux et de l'intelligence artificielle. Cela comprend les technologies à domicile, telles que Cogniciti, un outil d'auto-évaluation qui détecte les signaux précoces très faibles de déclin cognitif, et LEAGUE, une entreprise de Toronto qui remet en question le modèle commercial actuel de l'assurance maladie parrainée par les employés.

  • Personnalisation: La demande de soins de santé plus adaptés à l'individu est un moteur d'innovation avec des opportunités potentielles dans les contextes biomédicaux/thérapeutiques et sociaux. Par exemple, GeneYouIn est une entreprise ontarienne qui permet aux pharmaciens de s'appuyer sur des données génomiques pour évaluer si les individus sont capables de métaboliser plus de 60 médicaments couramment utilisés et approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis, ce qui se traduit par des profils de réponse aux médicaments individualisés pour les patients.

  • Santé virtuelle : Les responsables de Kaiser Permanente, l'un des meilleurs systèmes de santé au monde, ont récemment annoncé que plus de 60 % de toutes les interactions avec les patients se dérouleraient virtuellement d'ici 2018, créant des économies associées dans les infrastructures physiques (hôpitaux, cliniques, etc.), ainsi qu'une amélioration d'accès et d'expériences pour les membres de son régime. Ici en Ontario, moins de 10 % des consultations en soins primaires se font virtuellement. Une gamme de solutions émerge de fondateurs de startups passionnés (dont beaucoup sont eux-mêmes des cliniciens) qui visent à permettre des interactions virtuelles plus importantes et améliorées entre les consommateurs et les fournisseurs. Akira et Ask The Doctor, par exemple, proposent tous deux des services de consultation médicale en ligne payants.

  • Désintermédiation: Au fur et à mesure que les ressources de santé s'orienteront vers la prévention et la gestion des maladies chroniques, les diverses facettes de la prestation des services de santé seront de plus en plus réduites à l'individu, à sa famille et à sa communauté, avec un rôle de contrôle réduit pour les cliniciens hautement qualifiés et les institutions à forte intensité de capital. Les entreprises innovantes stimulent l'innovation dans ce domaine en développant des solutions pour fournir des services spécifiques - tels que les contrôles de la tension artérielle ou du diabète, les vaccins contre la grippe, etc. - soit à domicile, soit dans les pharmacies locales. Self Care Catalysts est l'une de ces entreprises. Il fournit des outils d'autogestion des maladies chroniques pour suivre les paramètres de santé et surveiller les comportements.

  • Innovation du modèle d'entreprise : Le passage à des patients plus autonomes qui interagissent avec les services de santé via des réseaux numériques et des appareils portables crée une opportunité de repenser le système de paiement de la santé et d'améliorer l'alignement entre le paiement et les résultats. InputHealth offre une suite de services de gestion de cabinet et d'interface patient qui mesurent les résultats au lieu de se limiter aux intrants, ce qui permet de savoir facilement si ce dans quoi vous investissez fonctionne.

L'offre d'innovation ne suffit pas pour gagner dans la nouvelle économie de la santé : l'innovation gouvernementale

Si les entrepreneurs, les investisseurs et les consommateurs canadiens du secteur de la santé veulent profiter des points chauds émergents qui font entrer les soins de santé mondiaux dans le 21e siècle, nos gouvernements devront également innover dans leurs structures gouvernementales et leurs cadres stratégiques existants pour permettre à ces nouvelles industries de décoller.

Par exemple, les agences de santé fédérales et provinciales/régionales pourraient chercher à innover sur les modèles commerciaux actuels pour l'achat de services et de produits de santé. Un instrument du marché qui commence à gagner du terrain est l'utilisation des obligations à impact social comme moyen de favoriser la prévention et d'améliorer les déterminants sociaux de la santé. Une autre innovation du modèle d'entreprise consiste à structurer des accords de partage des risques avec des innovateurs de l'industrie. Il est temps pour les payeurs de soins de santé de redoubler d'efforts pour réorganiser les modèles commerciaux afin d'acheter les résultats plutôt que les intrants.

Nous devons également trouver des moyens de libérer une plus grande valeur des données incroyablement riches qui résident dans le système de santé en leur permettant de circuler vers les patients et de servir de moteur à la fois à l'innovation et à l'amélioration de l'autogestion de la santé.

Enfin, tous les ordres de gouvernement devraient s'unir pour élaborer des stratégies d'approvisionnement qui non seulement fournissent des biens et des services aux établissements de santé, mais qui font également des quelque 219 milliards de dollars dépensés en soins de santé un moteur économique, propulsant les jeunes entreprises locales et régionales sur le marché mondial. marchés.

En fin de compte, les arguments en faveur de tels changements reviennent à la qualité de vie des Canadiens. Cultiver des entreprises canadiennes compétitives à l'échelle mondiale dans ces secteurs d'innovation émergents se traduira par une meilleure santé de la société civile, une augmentation des nouveaux emplois dans l'économie de la santé et une plus grande richesse et productivité, qui sont tous des facteurs qui contribuent à la prospérité de la société canadienne. Ces stratégies, bien que stimulantes, produiront le genre de cercle vertueux que nous devrions tous exiger de notre investissement collectif dans notre propre santé. Le moment est venu de commencer à forger cette dynamique.