Comment l'agriculture peut réussir à mesure que le climat change

Auteur:

Stephen Yarrow

CropLife Canada

Vice-président de la biotechnologie végétale

Achillée

Le changement climatique est susceptible d'affecter presque toutes les industries, mais rares sont celles qui seront autant touchées que l'agriculture. Avec des températures qui devraient augmenter de plusieurs degrés au cours des 50 prochaines années, l'agriculture devra s'adapter et trouver des moyens de continuer à produire plus de nourriture sur des quantités limitées de terres dans des conditions climatiques changeantes.

Le changement climatique s'accompagne à la fois de défis et d'opportunités pour la production agricole. La hausse des températures peut signifier des saisons de croissance plus longues dans certaines régions du Canada, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la productivité et ouvrir la porte à la culture de nouvelles variétés de cultures. Cependant, il existe également la possibilité d'événements météorologiques plus extrêmes comme les sécheresses et les inondations, qui peuvent être dévastateurs pour la production agricole.

Heureusement, l'industrie agricole canadienne est sur le point de jouer un rôle important en aidant à ralentir la vitesse des changements climatiques et à en atténuer les effets tout en continuant à produire des aliments, des aliments pour animaux et des fibres pour répondre aux demandes des Canadiens et du monde entier.

Les innovations en matière de sélection végétale, telles que les cultures tolérantes aux herbicides, contribuent déjà à réduire l'impact de l'agriculture sur l'environnement et à atténuer les effets du changement climatique. Grâce en partie à l'utilisation par les agriculteurs d'outils tels que les pesticides et les cultures biotechnologiques, les agriculteurs produisent plus par acre qu'à tout autre moment de l'histoire. Ce n'est pas seulement bon pour l'agriculteur, c'est bon pour l'environnement et c'est bon pour les Canadiens.

Une étude menée par RIAS Inc. sur les contributions des technologies des sciences végétales au Canada a révélé que sans les pesticides et les cultures résistantes aux insectes et tolérantes aux herbicides développées grâce à des techniques modernes de sélection végétale telles que le génie génétique et la mutagenèse, nous aurions besoin de transformer 35 millions plus d'acres en terres agricoles pour produire ce que nous faisons aujourd'hui au Canada. C'est une quantité importante de forêts, de prairies indigènes et de zones humides qui sont préservées, qui séquestrent le carbone et protègent la biodiversité.

Les cultures tolérantes aux herbicides ont été l'une des principales innovations qui ont aidé les agriculteurs à adopter des pratiques de travail du sol de conservation, offrant une nouvelle ère de contrôle des mauvaises herbes, permettant aux agriculteurs d'éliminer les mauvaises herbes avec moins d'intrants de culture plutôt que de compter sur l'ancienne pratique de labourer le sol, connue sous le nom de travail du sol, extrêmement dur pour le sol. En réduisant le travail du sol, les agriculteurs ont pu améliorer la santé de leurs sols tout en limitant le nombre de passages sur leurs champs avec des tracteurs, ce qui permet d'économiser d'énormes quantités de carburant diesel et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 30 millions de tonnes. une année.

Il est clair que l'innovation en matière de sélection végétale a un rôle essentiel à jouer pour aider les agriculteurs à augmenter leur production tout en réduisant leur impact sur l'environnement. Mais il propose également des solutions pour aider les agriculteurs à continuer à produire un approvisionnement alimentaire stable face à des conditions météorologiques extrêmes.

Selon les Nations Unies, au cours des 30 dernières années, il y a eu environ 470 catastrophes liées à la sécheresse dans le monde. Les scientifiques ont développé de nouvelles variétés de cultures plus tolérantes à la sécheresse. Le maïs tolérant à la sécheresse développé grâce à la biotechnologie a déjà eu un impact positif en Amérique du Nord et des chercheurs du monde entier travaillent sur des variétés tolérantes à la sécheresse d'autres cultures de base.

La recherche est bien avancée sur les cultures tolérantes au sel et les cultures avec une meilleure efficacité d'utilisation de l'azote, qui devraient aider les agriculteurs à s'adapter et à prospérer face à des conditions météorologiques nouvelles et difficiles.

Mais bien sûr, rien de tout cela n'a d'importance si ces cultures ne sont pas sûres. Heureusement, au cours des 20 dernières années, le Canada a bénéficié d'un système de réglementation de classe mondiale, qui garantit que toutes les nouvelles cultures biotechnologiques sont tout aussi sûres que les variétés conventionnelles. Et il y a probablement peu d'autres aliments dans l'histoire de l'humanité qui ont fait leurs preuves en matière de sécurité en tant que cultures biotechnologiques. Il y a eu des billions de repas consommés contenant des ingrédients issus de cultures biotechnologiques au cours des deux dernières décennies sans un seul cas crédible de préjudice.

Pour que les agriculteurs canadiens puissent accéder aux dernières avancées en matière de sélection végétale qui seront si essentielles pour aider l'agriculture à lutter contre le changement climatique et à gérer ses impacts, il est impératif que le système de réglementation canadien demeure fondé sur une approche scientifique et se modernise. pour soutenir et permettre ce type d'innovation.

En moyenne, il faut plus d'une décennie et un investissement financier important pour mettre une nouvelle culture biotechnologique sur le marché et entre les mains des agriculteurs. Le temps nécessaire pour mettre un nouveau produit sur le marché augmente et le système de réglementation sera soumis à une pression encore plus grande à mesure que le rythme de l'innovation augmente de façon exponentielle, apportant plus de nouveaux produits que jamais.

De nouveaux types d'innovations en matière de sélection végétale au-delà des cultures biotechnologiques d'aujourd'hui ouvrent un tout nouveau monde de possibilités, mais soulèvent également des questions quant à savoir si et comment elles doivent et seront réglementées. Le système de réglementation canadien doit s'adapter au rythme de l'innovation et assurer un processus de réglementation plus opportun, prévisible et transparent pour les innovations en matière de sélection végétale afin de soutenir l'innovation au Canada qui stimulera les investissements et assurera le succès de l'agriculture dans l'avenir.