Cultiver le changement : libérer le potentiel agroalimentaire du Canada

Publié le: octobre 2024Catégories: Stratégie d'innovation du Canada 2024, Éditoriaux
Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.
Portrait de Sylvain

Sylvain Charlebois

Professeur, Faculté de gestion, École d'études sur les ressources et l'environnement

Université de Dalhousie

Directeur

Laboratoire d'analyse agroalimentaire

Evan-Tête de mort

Evan Fraser

Directeur

Arrell Food Institute à l'Université de Guelph

Chaire de recherche du Canada

Université de Guelph

Lenore-Portrait

Lénore Newman

Directeur de l'Institut de l'alimentation et de l'agriculture

Université de la vallée du Fraser

Chaire de recherche

Innovation en matière d'alimentation et d'agriculture à l'Université de Fraser Valley

Amy Proulx

Professeur et coordonnateur du programme académique d'innovation culinaire et de technologie alimentaire

Niagara College

« Pour exploiter pleinement le potentiel économique et environnemental de notre secteur agroalimentaire, le réseau d’enseignement supérieur du Canada doit prendre les devants et transformer l’innovation en action et la théorie en pratique. Notre avenir en dépend. »

Cultiver le changement : libérer le potentiel agroalimentaire du Canada

Le secteur agricole canadien, pierre angulaire de notre économie nationale, est confronté à un double défi : accroître la productivité tout en réduisant considérablement les impacts environnementaux. Malgré les contributions importantes du secteur, qui soutient un emploi sur neuf et contribue de manière substantielle à notre PIB, il existe un besoin crucial de réforme innovante. Cette réforme ne doit pas seulement être une priorité, mais un impératif stratégique impulsé par les établissements d'enseignement supérieur du Canada.

L’industrie agroalimentaire canadienne contribue pour plus de 150 milliards de dollars au PIB national. Pourtant, elle est également le secteur qui recèle un potentiel inexploité de 30 milliards de dollars supplémentaires en matière d’opportunités économiques si l’innovation est bien exploitée. Cet écart représente non seulement une perte en termes économiques, mais aussi une occasion manquée de devenir un chef de file mondial de l’innovation alimentaire.

Notre secteur agricole se trouve à un moment où l’innovation peut redéfinir son avenir. Avec des opportunités économiques potentielles évaluées à des milliards de dollars et un besoin urgent d’atténuer la dégradation de l’environnement, la nécessité d’une plateforme nationale pour intégrer les efforts de l’éducation, de la recherche et de l’industrie dans l’innovation alimentaire n’a jamais été aussi évidente.

Les universités et collèges canadiens disposent des connaissances et de l’expertise nécessaires pour mener à bien cette transformation. Il nous manque cependant une stratégie nationale cohérente qui harmonise ces ressources avec les besoins de l’industrie agroalimentaire. Le secteur est responsable d’environ 10 % de nos émissions totales de gaz à effet de serre. En favorisant des pratiques agricoles novatrices, nous pouvons transformer la façon dont les aliments sont produits, faisant de l’agriculture non seulement une activité durable, mais aussi un puits de carbone potentiel.

Le Canada a besoin d’une plateforme unifiée et inclusive qui regroupe tous les établissements d’enseignement dotés de facultés d’agriculture et de médecine vétérinaire, les collèges communautaires dotés de programmes de formation pratique et les accélérateurs et incubateurs axés sur l’agroalimentaire. Cette plateforme favoriserait un écosystème d’innovation robuste, où les idées issues des laboratoires universitaires peuvent être efficacement commercialisées et où les voix diverses, y compris celles des communautés autochtones et des groupes sous-représentés, sont entendues et intégrées.

Une telle initiative devrait prévoir trois initiatives clés : un système de formation avancé qui offre des micro-certifications en pratiques agricoles durables ; un réseau de mentorat qui comble le fossé entre les experts chevronnés et les innovateurs émergents ; et une série d’événements de réseautage conçus pour favoriser la collaboration et l’idéation entre les disciplines et les secteurs.

Toutefois, des obstacles importants entravent cette vision. Tout d’abord, la communication entre les universités et les collèges canadiens en matière d’innovation agroalimentaire est fragmentée. Sans une approche rationalisée de partage de la recherche et des ressources, une grande partie du potentiel demeure cloisonnée. Ensuite, la commercialisation de la propriété intellectuelle au sein du milieu universitaire est notoirement inefficace au Canada. Nous devons renforcer notre capacité à transformer les percées scientifiques en produits et services viables qui profitent à notre économie et à notre environnement.

De plus, nos établissements d’enseignement doivent privilégier l’inclusion et la diversité dans leurs programmes. Ce faisant, ils enrichissent l’environnement d’apprentissage et garantissent qu’un large éventail de perspectives contribuent à résoudre les défis complexes de la durabilité alimentaire. Impliquer tous les secteurs de la société dans cette initiative est non seulement bénéfique, mais nécessaire à son succès.

L’appel à l’action lancé aux établissements d’enseignement canadiens est clair : ils doivent non seulement participer à la transformation vers un système agroalimentaire durable, mais aussi en être les chefs de file. Cela nécessite un niveau de collaboration sans précédent entre le milieu universitaire, l’industrie et le gouvernement pour créer un écosystème national d’innovation aussi robuste qu’inclusif.

À mesure que nous avançons, l’impératif d’agir devient plus urgent. Nos établissements d’enseignement supérieur ne sont pas seulement des dépositaires de connaissances, mais doivent participer activement au creuset de l’innovation. Exploitons leur potentiel pour mener le Canada vers un avenir agroalimentaire durable, productif et respectueux de l’environnement.