Générer des connaissances pour éclairer les pratiques et les politiques fondées sur des données probantes dans la préparation aux urgences de santé publique

Publié le: novembre 2019Catégories: Panels et conférenciers du CSPC 2019, ÉditoriauxMots clés:

Auteurs):

Yasmine Khan

Santé publique Ontario

Médecin consultant

Réseau universitaire de santé

Médecin d'urgence

Université de Toronto

Maître assistant

Yasmin

Les risques d'urgences infectieuses et non infectieuses augmentent dans les communautés du monde entier, influencés par les maladies infectieuses émergentes, les conditions météorologiques extrêmes et les changements climatiques, ainsi que la complexité de nos communautés. En tant que clinicien travaillant dans un service d'urgence du centre-ville de Toronto au début de la pandémie de grippe de 2009, il y avait encore beaucoup d'incertitude autour du virus et des risques. J'ai vu un patient aux urgences pendant cette période avec des antécédents de voyage vers le lieu d'intérêt et des signes de grippe. Même en tant que clinicien intéressé par la santé publique, il était difficile de se souvenir des informations clés telles que le masque que je devais porter ; quelles étaient les instructions de laboratoire pour les tests ; et quelles autres informations clés étaient importantes pour me protéger et protéger les autres patients. La communication intégrée et le flux d'informations pendant une urgence sont un défi universel pour les systèmes de santé, et les systèmes qui soutiennent les lignes de front sont essentiels.

Les leçons tirées du point de vue du système de santé après l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) de 2003 ont été bien documentées et les défis au niveau du système figuraient en bonne place à l'époque. Le rapport du Dr Naylor a souligné un manque de capacité de pointe dans les systèmes cliniques et de santé publique, des difficultés d'accès en temps opportun aux tests et aux résultats de laboratoire, et des liens faibles entre la santé publique et le système de services de santé personnels. Même ces dernières années, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît les défis au niveau du système auxquels nous sommes confrontés dans le monde autour des urgences de santé publique. Dans le contexte des épidémies de maladie à virus Ebola, l'OMS appelle les pays « à créer des systèmes intégrés résilients qui peuvent être réactifs et proactifs face à toute menace future ». Il est crucial que les leçons éclairent l'apprentissage et l'amélioration en vue de renforcer la résilience. En fin de compte, la résilience du système de santé soutient sa capacité à protéger et à promouvoir la santé de nos citoyens.

Le secteur de la santé publique, distinct des soins cliniques ou hospitaliers, joue un rôle crucial dans la préparation aux situations d'urgence qui se produit en grande partie en arrière-plan jusqu'à ce qu'un événement comme le SRAS rehausse le profil. La santé publique joue un rôle diversifié dans la protection de la santé de la population pour les urgences infectieuses et non infectieuses. Les activités comprennent la surveillance; enquête épidémiologique; mettre en œuvre des mesures préventives; l'élaboration de politiques et d'orientations pour le public, les partenaires du système de santé et les professionnels de la santé; et communiquer les risques au public et aux autres parties prenantes. Malgré les leçons tirées du SRAS, un défi persistant pour les agents de santé publique de première ligne consiste à définir ce que signifie être préparé et à évaluer la performance du système en matière de préparation aux urgences de santé publique (PHEP). La littérature indique qu'il s'agit d'une lacune dans les connaissances à l'échelle mondiale et cela a été confirmé lorsque nous avons rencontré des intervenants travaillant dans le domaine partout au Canada. L'idée de « comment savons-nous si nous sommes prêts ? » et « comment le mesurons-nous » étaient les principales priorités de la recherche dans le domaine lorsque nous avons organisé une réunion d'établissement des priorités. Répondre à ces questions est pertinent pour la pratique et les politiques et soutient de manière importante l'apprentissage et l'amélioration pour favoriser la résilience du système.

Au Canada, nous avons fait des progrès initiaux pour répondre à ces questions dans notre contexte. Grâce au financement des Instituts de recherche en santé du Canada, notre équipe a élaboré un cadre et un ensemble d'indicateurs qui visent à mesurer l'état de préparation au niveau des agences de santé publique locales/régionales. Nous avons constaté qu'assurer la résilience du système en cas d'urgence implique de travailler comme un système complexe pour traiter onze éléments essentiels, notamment la gouvernance et le leadership, la collaboration, la capacité de la main-d'œuvre, l'apprentissage et l'engagement avec nos communautés. L'élaboration d'indicateurs représente une étape importante vers la mesure de la préparation qui peut éclairer l'apprentissage, l'amélioration des pratiques et les politiques fondées sur des données probantes. La nature complexe du système de santé et les éléments essentiels du PHEP nécessitent une mise en œuvre réfléchie grâce à une approche collaborative d'amélioration continue qui est pertinente à l'échelle du Canada. Des travaux futurs sont nécessaires pour s'assurer que les lacunes dans les données et le fardeau de déclaration sont évalués pour les agences de santé publique locales/régionales et les décideurs concernés. Les progrès dans la mise en œuvre des indicateurs de préparation sont de plus en plus importants pour la pratique et la politique à venir, compte tenu des ressources limitées du secteur public, de l'accent mis sur la responsabilité et des risques croissants de catastrophes et d'urgences.