L'essor de la culture plastique jetable de l'ère COVID-19

Publié le: mars 2022Catégories: Série éditoriale 2022, Éditoriaux, En vedette

Auteurs):

Justine Ammendolia (elle)

Université Dalhousie, Halifax, Nouvelle-Écosse, Canada

Doctorant

Twitter : @ Jamendo1

Tir à la tête d'Ammendolia

Le plastique et la pandémie

Les masques jetables bleu clair, les gants jetables et les contenants de lingettes humides jetables sont devenus des symboles de la pandémie de COVID-19 depuis qu'ils ont joué un rôle important dans la protection contre la transmission du virus SARS-CoV-2. Malgré l'importance incontestable de ces articles dans la protection de la société, et notamment de notre secteur de la santé, la consommation généralisée et le caractère jetable des équipements de protection individuelle (EPI) ont entraîné des volumes de déchets stupéfiants pendant la pandémie. Les déchets plastiques ont également été générés par l'augmentation de la consommation de plastique à usage unique (SUP) résultant des plats à emporter des restaurants (c. ,1,2). Les quantités exactes de déchets plastiques produits pendant la pandémie, tant dans le monde qu'au Canada, sont inconnues.

L'essor des plastiques jetables pendant la pandémie

Les déchets plastiques sont présentés dans différents panneaux, notamment des masques, des gants et d'autres plastiques divers.

Figure 1. Les débris d'équipements de protection individuelle (EPI) se sont répandus dans différents environnements à travers le monde. Les débris peuvent comprendre des masques jetables, des masques réutilisables, des respirateurs et des gants jetables. Les images ont été prises à Toronto, en Ontario, par Justine Ammendolia.

Le marché mondial des EPI est passé de la valeur pré-pandémique de 2019 de 800 millions de dollars (USD) à plus de 166 milliards de dollars (USD) au premier année de la pandémie (3,4). Il a été estimé que dans le monde par mois, 129 milliards de masques faciaux et 65 milliards de gants étaient utilisés2. À l'échelle nationale, Santé Canada a estimé que 63,000 2020 tonnes de déchets d'EPI seraient produites par le secteur médical en 5 (19). Comme il y a eu différents pics de cas de COVID-XNUMX et une disponibilité variable des EPI, les estimations de la production de déchets n'ont pas été statiques tout au long de la pandémie et peuvent avoir fluctué d'un mois à l'autre.

La consommation massive de produits jetables entraîne généralement une mauvaise gestion des déchets et des détritus. Parmi les masques utilisés en 2020, on pense que 1.56 milliard de masques pénètrent dans les océans (6), tandis que les scientifiques communautaires du monde entier ont retiré 107,219 7 pièces d'EPI des plages (8). Dans l'ensemble, des EPI jetés ont été trouvés dans des environnements du monde entier allant des villes aux forêts en passant par les côtes ; et divers animaux ont été blessés par cette litière (2019). Bien que les quantités de déchets de SUP n'aient pas été bien étudiées, le Grand nettoyage des rivages canadiens a révélé que les déchets de SUP d'aliments et de boissons ont augmenté de 2020 à 9, ce qui indique que la culture des plats à emporter des restaurants a eu un impact sur les profils de déchets (2). Les interdictions temporaires pour les clients d'utiliser des produits réutilisables ont entraîné une dépendance sociale accrue à l'égard des SUP (XNUMX). Cela aurait potentiellement déplacé la préférence sociale vers les produits jetables pour leur stérilité perçue par rapport aux produits réutilisables.

Lignes directrices canadiennes sur l'élimination des EPI

Au Canada, les déchets d'EPI ont été collectés et traités conformément aux directives municipales. Pendant la pandémie, de nombreuses municipalités ont demandé aux citoyens de placer les déchets d'EPI contaminés dans deux sacs en plastique et de jeter le contenu dans les poubelles municipales ordinaires10. De même, au sein du système de santé canadien, la majorité des EPI usagés ne sont pas considérés comme des matières non dangereuses et sont enfouis (11). Les déchets dangereux, considérés comme présentant un risque biologique (c'est-à-dire contaminés par des fluides corporels), sont soit désinfectés et mis en décharge, soit simplement incinérés (11).

Des efforts pour traiter séparément les déchets d'EPI ont été entrepris par des organisations privées au Canada; où les services de collecte utilisent des boîtes désignées pour collecter les déchets d'EPI, qui sont ensuite transportés aux États-Unis pour être recyclés (12). Généralement, ces services sont disponibles sur une base de paiement par boîte. En réponse au besoin croissant de gérer durablement les déchets d'EPI, le Conseil national de recherches du Canada et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) ont lancé un programme de financement pour encourager le développement de technologies de recyclage des déchets d'EPI (5).

Aller de l'avant : redéfinir notre relation avec les plastiques jetables ?

Malgré l'importance des plastiques jetables pendant la pandémie, le volume consommé et mal géré dans l'environnement a été stupéfiant. La crise de santé publique a également entravé l'action fédérale de réduction des SUP en reportant la mise en œuvre de l'interdiction nationale des SUP (13). Cependant, il a été annoncé fin 2021 que l'interdiction serait mise en œuvre fin 2022 (13,14). Le Règlement sur l'interdiction des plastiques à usage unique interdirait la production, l'importation et la vente commerciale de six SUP, y compris des sacs en plastique, des couverts, des contenants de service alimentaire, des porte-anneaux alimentaires, des bâtonnets à mélanger et des pailles (14). Le premier traité international sur le plastique a été signé pour créer un traité juridiquement contraignant, qui devrait être publié en 2024 (15).

Il semble qu'il y ait un élan politique et une pression sociale pour prendre des mesures énergiques pour réduire la production de plastique et améliorer la durabilité de la gestion des déchets. Cependant, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence des lacunes dans notre incapacité à calibrer les actions pour la santé humaine et environnementale. Les défis liés à la consommation d'EPI et à la gestion des déchets n'ont pas été pleinement résolus par les politiques, ce qui est particulièrement préoccupant étant donné que ces articles pourraient être là pour rester, après la fin de la pandémie.

Bibliographie

  1. Radio-Canada. « Les craintes de contamination par le coronavirus poussent les chaînes de café à interdire temporairement les mugs réutilisables » (2020).
  2. JC Prata Silva et al., Environ. Sci. Technol. 54 (13), 7760e7765. (2020).
  3. AL Allison et al., UCL Open Environment, 3. (2021).
  4. HL Wu et al., EClinicalMedicine, 21, 100329. (2020).
  5. Gouvernement du Canada. « COVID-19 : Technologies de recyclage des équipements de protection individuelle (EPI) jetables (à usage unique) utilisés dans le secteur de la santé » (2020).
  6. OcéansAsie. "Masques COVID-19 et pollution plastique marine" (2020).
  7. Conservatoire de l'océan. « Pollution pandémique et marée montante des EPI » (2021).
  8. AF Hiemstra et al., Anim. Biol. 71(2), 215-231. (2021).
  9. Fonds mondial pour la nature. "Le pourcentage de déchets d'emballages alimentaires à usage unique a presque doublé lors des découvertes du rapport COVID-19" (2021).
  10. Ville de Toronto. « COVID-19 : Modifications des services de la ville » (2020).
  11. Ministère de la Santé et des Services Sociaux. Guide de gestion des retraits du réseau de la santé et des services sociaux (2017).
  12. Terracycle. « Recyclage des équipements de protection individuelle » (2022)
  13. Radio-Canada. "Le gouvernement fédéral s'apprête à interdire les pailles et les sacs en plastique d'ici la fin de 2022 : Guilbeault" (2021).
  14. Gouvernement du Canada. « Gazette du Canada, Partie I, Volume 155, Numéro 52 : Règlement interdisant les plastiques à usage unique » (2021).
  15. Radio-Canada. "L'ONU accepte de créer un traité mondial sur la pollution plastique" (2022).