L'histoire de la princesse au petit pois : le régime fédéral obscur mais percutant de fixation des prix des médicaments
Auteurs):
Louise Binder
Réseau canadien des survivants du cancer
Consultante en politiques de santé
Les commentateurs ont secoué, remué, chamboulé le budget fédéral pour les dernières miettes. Il me reste à commenter ce pois embêtant, difficile à trouver mais très important pour la bonne princesse. J'espère pouvoir vous convaincre que l'annonce du budget visant à réduire les prix des médicaments au Canada pourrait être l'une des pistes à suivre en matière de recherche et d'innovation en santé.
Indéniablement, le secteur pharmaceutique est un élément important des écosystèmes de fabrication et d'innovation du Canada. L'ampleur de son impact dépend du groupe de parties prenantes auquel vous demandez. Sa structure est une énigme pour le Canada, un pays qui soutient un filet de sécurité sociale pour les soins de santé de base, mais qui a un domaine clé de prestation de services fourni par le secteur privé à but lucratif - la collision de la santé publique contre l'entreprise privée, l'industrie que les gens aiment détester.
Les budgets équilibrent les incitations, la fiscalité, la réglementation, le suivi de la politique intérieure et les accords commerciaux internationaux pour apaiser les amis et les ennemis. Les complexités de la santé et de l'innovation abondent et, à mon avis, seront exacerbées par la recherche en génétique et en génomique, l'essor de la médecine personnalisée, l'avènement de traitements compagnons axés sur le diagnostic, la promesse de la recherche et de la découverte sur les maladies rares.
Quelqu'un paie pour les traitements approuvés avec succès (et indirectement ceux qui ne le sont pas). Au Canada, les options sont les payeurs publics, les assureurs privés ou les particuliers. Cela suppose que les médicaments sont capables de franchir la myriade et croissante d'obstacles au remboursement du gouvernement et, plus récemment, de l'assurance privée.
Les rembourseurs ont du mal à maintenir l'abordabilité des Status Quo, sans parler de la gestion de nouveaux traitements coûteux, dont bon nombre sont les fruits de l'innovation canadienne. Le budget signale de manière appropriée les modifications par rapport au cadre actuel des années 1980 pour la tarification des médicaments, modifiant éventuellement le Loi sur les brevets, Par ailleurs, la compétence du ministre de l'Innovation, à l'exception des sections sur la tarification des médicaments. Plus explicitement, l'augmentation du financement du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) sous la section « MÉDICAMENTS SUR ORDONNANCE ET INNOVATION EN SANTÉ » signale l'intention du ministre d'agir.
C'est aussi, à mon avis, une gifle à l'industrie pour avoir promis un investissement d'au moins 10 % dans RxD en vertu des changements apportés aux brevets dans les années 1980, qui ont chuté à 5 %. Que la réglementation des médicaments au Canada ait affecté ou non cette baisse dépend du spectateur. L'industrie prétend que certains des 10 % non comptabilisés excluent les partenariats de recherche entre les universités et l'industrie.
Je prédis amende honorable au Règlements sous le Loi sur les brevets décrivant les sept pays pris en compte par le Canada pour déterminer si le prix d'un médicament est « excessif » pour le Canada. Les États-Unis ont longtemps été considérés comme les plus chers. Les pays européens, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, l'Italie, la France et l'Allemagne le sont moins, bien que l'Allemagne soit potentiellement exclue également. ( NB Il est dangereux de traduire la structure des prix d'un autre pays hors du contexte de son système entier.)
Si elle est mise en œuvre, la suppression du prix américain de notre « panier » peut réduire le prix initial de certains produits pour le Canada. Espérons que pour les patients, cela signifie des prix plus bas et plus de place pour ajouter de nouveaux médicaments coûteux, car le budget s'engage, en particulier dans des domaines comme l'oncologie, où tant de pression existe. La Nouvelle-Zélande pourrait remplacer les États-Unis, ce qui, à mon avis, n'est pas pertinent, car les prix des médicaments couverts y sont bas mais peu de médicaments sont couverts, en particulier les médicaments innovants qui posent des problèmes de durabilité. Ainsi, sur la base de ce que j'ai entendu jusqu'à présent, il est impossible de déterminer si le ciel tombe ou non et tout optimisme repose sur la création de solutions adaptées au problème, en évitant les conséquences néfastes involontaires. Le Diable est dans les détails qui manquent pour le moment.
Il s'agit après tout du budget de l'innovation, donc les gourous de l'innovation commentent ces aspects. Quel est le lien avec l'innovation dans ce numéro ? De nombreux innovateurs et fabricants affirment que les régimes coûteux de tarification des médicaments sans contrebalancer les incitations à la recherche et à l'innovation diminueront les deux au Canada. D'autres disent que c'est historiquement inexact. Certains craignent que la tendance des subventions des IRSC à demander un partenariat avec l'industrie privée ne soit problématique si les fonds de contrepartie de l'industrie diminuent. Les experts doivent démêler cela. Le financement du Réseau de cellules souches a été renouvelé, bonne nouvelle. Santé Canada et l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé ont reçu du financement. Ces initiatives et les autres annoncées pour la santé et l'innovation sont-elles suffisantes pour assurer le leadership dans un environnement mondial de recherche et d'innovation de plus en plus compétitif ? Ou y at-il d'autres pois cachés sous le matelas que d'autres ont trouvés.