L'impact de la COVID-19 sur la santé mentale des familles et des enfants

Publié le: août 2020Catégories: Réponse à la COVID-19, Éditoriaux, Impacts sociauxMots clés:

Auteurs):

Anne Gaderman

Human Early Learning Partnership, School of Population and Public Health, Université de la Colombie-Britannique et Centre for Health Evaluation and Outcome Sciences, Providence Health Care Research Institute

Maître assistant

Ruanne Vent-Schmidt

Groupe des exposomes sociaux, Université de la Colombie-Britannique

Spécialiste de l'application des connaissances

Kimberley Thomson

Human Early Learning Partnership, School of Population and Public Health, Université de la Colombie-Britannique et Centre for Health Evaluation and Outcome Sciences, Providence Health Care Research Institute

Boursier postdoctoral

Emilie Jenkins

École des sciences infirmières, Université de la Colombie-Britannique

Maître assistant

Anne Gadermann, Ruanne Vent-Schmidt, Kimberly Thomson, Emily Jenkins

La pandémie de COVID-19 a provoqué une anxiété et un stress intenses entraînant de profondes conséquences sur la santé mentale. Être décrit comme le "Quatrième Vague" de la pandémie, ces conséquences sur la santé mentale devraient entraîner des coûts sanitaires et sociaux importants. En tant que chercheurs en santé mentale et développement de l'enfant affiliés à Cluster de recherche sur l'exposition sociale (Université de la Colombie-Britannique), en collaboration avec le Association canadienne pour la santé mentale, nous avons mesuré les impacts de la COVID-19 sur la santé mentale, y compris les impacts sur les familles et les enfants.

Sur la base des résultats de notre enquête représentative à l'échelle nationale examinant les impacts de la pandémie sur la santé mentale au Canada, nous avons constaté que les parents vivant avec des enfants de moins de 18 ans étaient particulièrement touchés. Près d'un parent sur deux a signalé une moins bonne santé mentale, et beaucoup ont signalé une augmentation de la consommation d'alcool (28 %), des pensées suicidaires (8 %) et le stress d'être à l'abri de la violence domestique (12 %) en raison de la pandémie. Ces résultats étaient significativement pires pour les parents vivant avec des enfants de moins de 18 ans par rapport à ceux sans enfants de moins de 18 ans à la maison. Leurs enfants ont également été touchés. Un parent sur quatre a décrit une détérioration de la santé mentale de ses enfants. Les parents ont également signalé une augmentation des conflits avec leurs enfants, plus de cris/cris, des niveaux plus élevés de discipline et l'utilisation de mots durs avec leurs enfants en raison de la pandémie de COVID-19.

Dans un effort pour « aplanir la courbe », les provinces et les territoires du Canada ont mis en œuvre des politiques exigeant la fermeture de bureaux, d'entreprises, d'écoles et de garderies. Après environ trois mois de mesures de distanciation physique, nous sommes entrés dans la phase de réouverture.

Cependant, à la suite de "Rentrez chez vous et restez chez vous" directives, la pandémie a créé une véritable tempête de stress pour les enfants et leurs parents. Ses impacts ont aggravé les inégalités sanitaires et sociales existantes, affectant de manière disproportionnée les familles qui sont confrontées à des désavantages sociaux et structurels en raison du revenu, du racisme systémique, de la santé et/ou de l'état de santé mentale. En effet, à la suite de la COVID-19, de nombreuses familles canadiennes ont déclaré touchés par les préoccupations concernant les revenus, les pertes d'emplois et l'insécurité alimentaire. Ces types de facteurs de stress sont liés à des conséquences à long terme sur la santé mentale, y compris le suicide, que nos systèmes de santé mentale actuels n'ont pas la capacité suffisante pour traiter.

La pandémie offre l'occasion de réformer nos systèmes pour garantir que tout le monde au Canada a un accès équitable aux ressources en santé mentale ainsi qu'aux soutiens sociaux et économiques sous-jacents qui favorisent la santé mentale et le bien-être. Ces réformes doivent inclure l'accès à des services abordables, garde d'enfants inclusive et les programmes de garde après l'école. Les écoles et les garderies sont plus que des environnements d'apprentissage – elles peuvent être des sources de sécurité pour les enfants. Pour les parents, les écoles et les garderies offrent la possibilité de participer à l'économie et de gagner un revenu. Sans cela, les inégalités en matière de santé mentale entre les enfants et les familles augmenteront, tout comme les inégalités entre les sexes au sein de la population active. De plus, proposer Internet comme service de base peut commencer à répondre aux fracture numérique, qui met les femmes et les groupes marginalisés, en particulier, défavorisés. Programmes d'alimentation scolaire saine résoudre les problèmes d'inégalité en matière de santé et sont particulièrement bénéfiques pour les enfants de ménages à faible revenu.
Des réformes au sein de nos systèmes de santé mentale et de soutien social sont également nécessaires, y compris un meilleur accès aux services et aux soutiens pour tout l'éventail des besoins en santé mentale. Cela comprend l'accès aux services de santé mentale pour les personnes atteintes de maladies aiguës et psychothérapie financée par l'État. Nos systèmes sociaux doivent être propices à la santé mentale et réactifs aux causes sous-jacentes de la détérioration de la santé mentale. Dans le contexte de la pandémie, des solutions créatives sont nécessaires pour remédier à l'insécurité économique ainsi qu'à la perte de soutien et de ressources soutenant les enfants et les familles. Stratégies de réduction de la pauvreté telles que le revenu de base universel devrait être envisagée pour atténuer les conséquences des pertes d'emplois et de l'instabilité économique.

Alors que les décideurs planifient des stratégies de rétablissement pour faire face aux conséquences importantes et de grande envergure de la pandémie, nous exhortons les dirigeants à créer des opportunités pour inclure et répondre à une diversité des voix, y compris ceux qui sont souvent sous-représentés en raison de la discrimination. En mettant en œuvre des politiques qui protègent et prennent soin de la santé mentale de tous les enfants et de toutes les familles, le Canada sera bien placé pour guérir et se rétablir pendant la pandémie et au-delà.