La Chambre des communes vote la création d'un comité permanent des sciences et de la recherche
Auteur:
Daniel Banques

La science attirera l'attention des députés fédéraux avec un nouveau comité sur la science et la recherche qui débutera au cours de la prochaine législature.
La motion de l'ancienne ministre des Sciences Kirsty Duncan visant à créer le comité a été adoptée par la Chambre fin mai. Duncan, actuellement leader adjoint du gouvernement à la Chambre, a parlé à la Chambre de la nécessité de ce comité :
La science et la recherche devraient avoir un lieu permanent où les questions qui sont importantes pour le milieu de la recherche, les Canadiens et l'avenir du pays peuvent être étudiées; où scientifiques, chercheurs et parlementaires peuvent apprendre à se connaître ; où les parlementaires peuvent mieux comprendre la science et la recherche; où les parlementaires peuvent se renseigner sur les atouts du Canada en matière de recherche dans des domaines tels que les applications informatiques, les piles à combustible, la neurodégénérescence, la médecine personnalisée, la bioinformatique et la médecine régénérative; et où les parlementaires peuvent apprendre ce qui est nécessaire pour apporter des améliorations et profiter aux Canadiens.
Les représentants élus doivent pouvoir obtenir des réponses éclairées et à jour sur les questions scientifiques pour prendre des décisions éclairées. Il n'est donc pas surprenant que Le Canada a déjà essayé des comités similaires ou qu'ils existent dans d'autres pays.
Le Royaume-Uni a un comité des sciences et de la technologie pour sa Chambre des communes et sa Chambre des lords. Le Comité des sciences et de la technologie de la Chambre des communes définit son objectif comme étant de « veiller à ce que les politiques et la prise de décision du gouvernement soient fondées sur des preuves et des avis scientifiques solides », et note que les questions scientifiques et technologiques touchent de nombreux ministères.
Au Canada, la création d'un Comité permanent de la science et de la recherche reflète des changements similaires dans la branche exécutive du gouvernement canadien. Dans la fonction publique fédérale, la politique scientifique relève traditionnellement du portefeuille de l'industrie, plus récemment appelé Innovation, Sciences et Développement économique Canada, un ministère gigantesque qui supervise un vaste portefeuille d'organismes fédéraux. Un département aussi énorme pourrait ne pas être en mesure de donner à la science l'attention qu'elle mérite. Et même si c'était le cas, les questions scientifiques touchent la plupart sinon tous les autres ministères et activités du gouvernement bien au-delà de l'innovation, de la science et du développement économique.
En conséquence, d'autres changements au sein du gouvernement fédéral ont été apportés pour mettre les questions scientifiques au premier plan. Par exemple, le poste de ministre des Sciences a existé au Canada de 2015 à 2019 et a attiré l'attention sur les questions scientifiques au sein de l'exécutif. En 2017, le ministre des Sciences a créé le poste de conseiller scientifique en chef du Canada, qui aide désormais à coordonner les questions scientifiques entre les ministères et peut fournir des conseils à tout membre du Cabinet, le cas échéant.
De plus, au Parlement, la politique scientifique peut se perdre au sein du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie (souvent simplement appelé le comité de l'industrie). Dans le débats autour de la motion visant à créer le nouveau Comité permanent des sciences et de la recherche, la députée Marilyn Gladu a souligné que les questions scientifiques ont tendance à être traitées comme moins prioritaires au sein du comité de l'industrie - un comité qui est «l'un des plus larges de tous les comités. Le mandat du Comité de l'industrie couvre 17 ministères et organismes et 36 lois », comme l'a souligné le député Mario Simard en faveur de la motion.
Par contre, un comité entièrement voué à la science permettrait, selon les mots du député Simon-Pierre Savard-Tremblay, « de s'assurer que la science et la recherche reçoivent toute l'attention qu'elles méritent… et que les décisions politiques doivent être fondées sur des preuves et une analyse critique. ”
De plus, le nouveau comité s'alignera sur le rôle relativement nouveau du conseiller scientifique en chef du Canada et pourrait contribuer à enraciner ce poste de façon permanente. Ce comité examinera tous les rapports du conseiller scientifique en chef, par conséquent, il donnera au conseiller scientifique en chef un forum parlementaire et l'occasion d'interagir directement avec des députés en dehors du Cabinet.
L'enracinement est important car de tels postes peuvent facilement disparaître. Un poste similaire, l'ancien Bureau du conseiller scientifique national, n'a duré qu'un seul mandat (de 2004 à 2008). De même, le poste de ministre des Sciences au Cabinet n'a duré qu'un seul mandat.
L'enracinement de la science et de la recherche dans le tissu permanent de la Chambre des communes était un autre thème de L'argument du député Duncan pour le nouveau comité :
La science et la recherche sont un bien public que nous devons tous protéger. L'un des meilleurs moyens de protéger la science est d'avoir un comité permanent dédié à la Chambre des communes. Mes amis et collègues, avec cette motion, nous avons l'occasion de faire quelque chose de vraiment important. Nous avons l'occasion d'intégrer la science et la recherche dans l'une de nos institutions démocratiques les plus importantes et de bâtir un avenir meilleur pour tous les Canadiens.
Bien que la communauté scientifique canadienne doive tirer des leçons du passé sur how pas dialoguer avec une telle commission parlementaire (par exemple, activité de lobbyiste unidirectionnelle, etc.), il devrait accueillir les opportunités que le nouveau comité apportera, y compris une attention accrue sur la science et l'engagement avec les députés sur des questions importantes qui affectent la qualité de vie de tous les Canadiens.