La nouvelle Société canadienne de l'innovation : une chance d'accélérer une économie axée sur l'innovation?

Auteurs):

Jean Hepburn

Mitacs

Directeur Général

Un portrait d'un homme blanc aux cheveux gris et une chemise bleue devant un fond blanc
Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.

Une nouvelle institution est en train d'être établie pour remédier au retard du Canada en matière d'investissement des entreprises dans la RD. Annoncée en février 2023 et soutenue par un budget de 2.6 milliards de dollars sur quatre ans, la Société canadienne de l'innovation (CIC) a un énorme potentiel pour aider à bâtir l'économie axée sur l'innovation dont le Canada a besoin. Mais pour réaliser ce potentiel, il faudra que toutes les parties de l'écosystème de la recherche au Canada se joignent à nous et fassent leur part. Et dans la plupart des cas, cela signifie faire les choses différemment - et collaborer davantage. 

Le CIC est conçu pour résoudre un problème bien réel : les entreprises canadiennes n'investissent pas dans la R&D au même niveau que leurs homologues mondiales. Nos entreprises excellent cependant dans la génération de nouvelles idées et inventions. Malheureusement, le manque d'investissements en R&D limite leur capacité à commercialiser ces idées et inventions prometteuses - cette phase rentable se déroulant souvent au-delà de nos frontières. Il s'agit d'un problème de longue date qui freine l'économie canadienne tout en stimulant la croissance ailleurs. 

Le Canada compte déjà des acteurs performants dans l'écosystème de l'innovation, et ils auront un rôle majeur à jouer pour que CIC atteigne ses objectifs. Cela signifiera toutefois qu'il faudra repenser la façon dont nous abordons l'innovation au Canada.

Nous avons de nombreuses organisations d'innovation qui font un très bon travail pour remplir des mandats spécifiques, qui ont tendance à être ciblés et bien justifiés. Ils sont responsables de la prestation de services et de soutiens spécifiques, souvent pour des groupes ou des secteurs particuliers. Mais il n'y a pas d'incitations fortes à opérer en dehors de ces mandats - par exemple diriger les clients vers d'autres services, aider les partenaires à former leurs propres réseaux et, surtout, identifier les opportunités de renforcer l'innovation dans des domaines en dehors de nos voies traditionnelles - aller au-delà des arènes STEM et technologiques pour découvrir et soutenir l'innovation de différents domaines d'études, de recherche et d'origines inattendues. 

Trop souvent, le statu quo est synonyme de confusion pour les entreprises. Il n'est pas toujours clair à quelle agence ils doivent s'adresser pour obtenir de l'aide. Cela doit changer, et avec l'arrivée du CIC, c'est maintenant le bon moment pour que cela se produise. 

Le mandat de CIC comprend des dispositions précises concernant la coordination. La société est chargée d'aider les clients à accéder à d'autres services et sources de financement, reflétant le type de service de conciergerie actuellement offert par Innovation Canada. 

Nous sommes heureux que le gouvernement fédéral adopte une approche audacieuse pour résoudre le problème en créant le CIC. Leur mandat, leur conception et leurs ressources sont ciblés. Fait important, le CIC sera dirigé par des experts du secteur privé. Il offrira des services de financement et de conseil pour encourager les entreprises canadiennes à lancer et à développer des activités de R&D, ce qui les positionnera mieux pour produire des produits et des services compétitifs à l'échelle mondiale. 

De manière générale, les objectifs du CIC s'alignent sur les objectifs de Mitacs. La société est conçue pour être une organisation axée sur les résultats avec un mandat clair pour aider les entreprises canadiennes à devenir plus innovatrices et productives. Il aidera les entreprises à développer et à protéger la propriété intellectuelle. Et il soutiendra la croissance économique et la création d'emplois.

D'autres institutions et réseaux de l'écosystème de l'innovation doivent être à bord pour que ces efforts de coordination fonctionnent. Par exemple, nous pourrions de plus en plus relever des défis sociétaux ou environnementaux spécifiques grâce à des collaborations formelles, impliquant des rôles et des responsabilités clairs et des ressources dédiées - le tout coordonné dans l'écosystème de soutien à l'innovation. 

Chaque organisation peut se concentrer là où se trouvent ses points forts tout en pénétrant de nouveaux territoires pour établir des collaborations fructueuses. Mitacs, par exemple, pourrait jouer un rôle de chef de file au sein du secteur dans son ensemble sur des questions liées à son activité principale : le développement des talents et la collaboration entre les universités et l'industrie. Sur d'autres questions, nous pourrions jouer un rôle de soutien. Par exemple, nous pourrions être chargés de travailler sur le vivier de talents pour une stratégie régionale d'innovation, peut-être sous la direction d'une agence régionale de développement économique. Attirer et retenir les meilleurs talents du Canada et de l'étranger – et créer des voies vers l'innovation plus inclusives – est un pilier central de notre travail.

L'évolution dans cette direction collaborative s'aligne sur notre plan stratégique, qui comprend un engagement à optimiser notre intelligence d'affaires, notre analyse de données et notre capacité de prévision des tendances afin d'élargir notre rôle de conseiller de confiance auprès des clients et des parties prenantes de l'écosystème de l'innovation.

Notre connaissance approfondie du lien entre les relations, l'expertise, la connaissance du marché et la saisie de données nous place en bonne position pour soutenir des collaborations de plus en plus sophistiquées au Canada et à l'étranger. Un engagement inébranlable à couvrir tout le spectre de l'innovation, du soutien à la recherche fondamentale à l'aide aux start-ups pour croître et commercialiser, est essentiel et d'autres institutions et réseaux au sein de l'écosystème de l'innovation, y compris CIC, jouent un rôle crucial pour assurer le succès de ces efforts de coordination. 

Les responsabilités partagées font partie de la solution. Plus les organisations sont redevables aux seules responsabilités individuelles, moins elles seront incitées à travailler ensemble. Nous devrions expérimenter des responsabilités partagées à l'échelle du secteur basées principalement sur les impacts que nous obtenons. Cela signifie que les joueurs doivent se familiariser intimement avec les spécialisations de leurs pairs et s'efforcer d'orienter les clients vers la partie du système de soutien qui peut le mieux répondre à leurs besoins. 

En fin de compte, la création du CIC est l'occasion de commencer à expérimenter la structure de nos systèmes de soutien à la recherche et à l'innovation. Il semble y avoir un fort consensus au sein de la communauté sur le fait que nous devons nous engager à agir pour atteindre cet objectif. 

Saisissons cette occasion pour libérer le potentiel du Canada pour une économie alimentée par l'innovation.