Le budget soutient fortement l'innovation canadienne
Auteurs):
Andrew Casey
Président et chef de la direction, BIOTE Canada
Sans surprise, le budget du 22 mars présenté par le ministre des Finances Morneau était un ensemble complet de mesures et d'initiatives stratégiques conçues à la fois pour respecter les engagements de la plateforme électorale et pour relever les défis économiques qui sont apparus au cours des derniers mois. Du point de vue du secteur canadien de la biotechnologie, le budget contient des investissements et des engagements très appréciés, ainsi qu'une non-mesure, qui amélioreront grandement la compétitivité mondiale du Canada.
Au début de 2016, alors que le dollar canadien était en difficulté et que le prix du pétrole atteignait des creux historiques, le premier ministre Trudeau a été interrogé sur les perspectives économiques du Canada. Le premier ministre a fait remarquer à juste titre que le Canada est plus qu'un poney économique à tour de rôle dont la force et la compétitivité résident dans son économie diversifiée et sa capacité d'innover. Les commentaires du premier ministre ont ensuite été soulignés dans un article d'opinion rédigé par le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, qui a parlé de l'importance économique pour le Canada de devenir une « nation d'innovation ».
Fait important, dans la réalisation de l'objectif du gouvernement de faire du Canada une plaque tournante de l'innovation, le ministre Bains a souligné le rôle stratégique que le gouvernement doit jouer pour « cultiver l'innovation et l'entrepreneuriat » en « fournissant les conditions nécessaires pour permettre un écosystème d'innovation florissant à travers le Canada ». Il s'agit d'une reconnaissance importante du fait que le Canada est en concurrence avec d'autres pays qui sont tout aussi conscients de l'importance de l'innovation pour leur compétitivité économique et qui s'emploient rapidement à élaborer des cadres stratégiques nationaux favorables à l'innovation et attrayants pour les investissements. En fin de compte, une innovation commercialement réussie, y compris la biotechnologie, est fondée sur une idée transformatrice, sa science à l'appui et la capacité d'attirer des investissements. Contrairement à de nombreuses autres industries dotées de grandes installations de fabrication ou d'actifs de base immobiliers tels que des forêts ou des mines, «l'idée» au cœur de l'innovation est extraordinairement mobile. Si le Canada n'est pas considéré comme une juridiction favorable à l'investissement et à la commercialisation, les entrepreneurs n'auront d'autre choix que de commercialiser dans les juridictions qui le sont. En laissant l'innovation se déplacer ailleurs pour la commercialiser, le Canada perdra les avantages économiques associés à la commercialisation.
Il ne fait aucun doute que cela a en grande partie façonné la pensée du gouvernement lorsqu'il a élaboré les objectifs et les mesures liés à la section « Économie innovante et propre » du budget visant à « remettre le Canada sur la bonne voie, en soutenant la recherche de pointe et l'innovation et la création d'emplois ». - créer des entreprises ». Ce soutien a pris la forme de 800 millions de dollars pour les réseaux et les grappes d'innovation, y compris les initiatives réalisées dans le cadre du Programme d'aide à la recherche industrielle, ainsi que pour des organisations sectorielles clés telles que le Centre de recherche et de développement sur les médicaments (CDRD) et Génome Canada.
Et même si l'accent mis par le budget sur le soutien à l'innovation était certainement bienvenu, pour une grande partie du secteur de la biotechnologie, son importance a été grandement renforcée par ce qu'il n'a pas fait. Lors des élections d'automne, la plate-forme de campagne libérale contenait une proposition visant à modifier le taux d'imposition des options d'achat d'actions ; une mesure qui aurait des implications négatives importantes pour la compétitivité de nombreuses entreprises innovantes en phase de démarrage. Pour les petites entreprises en démarrage, la possibilité d'offrir des options d'achat d'actions avec des taux d'imposition compétitifs est un outil de rémunération important utilisé pour attirer et retenir les meilleurs talents. Modifier le traitement fiscal des options aurait fait des options d'achat d'actions une mesure de rémunération beaucoup moins utile. Dans ce contexte, le gouvernement doit être félicité pour avoir consulté et écouté les parties prenantes au cours de la période pré-budgétaire. La décision finale de ne pas appliquer la mesure était la bonne décision politique.
Au total, les objectifs, les engagements et les investissements du budget représentent une étape fondamentale importante alors que le gouvernement entame l'élaboration de son programme d'innovation en 2016. Plus généralement, le budget de 2016 envoie un signal très clair indiquant que le gouvernement se considère non seulement comme un décideur et un régulateur, mais aussi comme catalyseur clé de l'innovation.