Mettre la biodiversité aux commandes : un élément essentiel du parcours vers la carboneutralité du Canada
Auteurs):
Anirban Kundu, Ph.D.
Anthesis Conseil Canada
Consultant senior en développement durable
Ashoke Mohanraj
Université de Dalhousie
Candidat au doctorat en droit
Clause de non-responsabilité : La version française de cet éditorial a été auto-traduite et n’a pas été approuvée par l’auteur.
Lorsque nous discutons de la « voie vers la carboneutralité », l’accent est généralement mis sur la réduction des émissions. Mais qu'en est-il du des oiseaux, les abeilles, et une biodiversité plus large ? Quel rôle jouent-ils dans la réalisation des objectifs de zéro émission nette ?
À première vue, le lien entre biodiversité et réduction des émissions n’est peut-être pas évident. Cependant, à mesure que nous reconnaissons de plus en plus les impacts interdisciplinaires du changement climatique et que nous formulons des stratégies d’atténuation et d’adaptation des émissions, le rôle de la biodiversité devient de plus en plus important. Cet article vise à défendre le rôle crucial de la biodiversité dans les stratégies de zéro émission nette, tout en soulignant la nature comme une partie prenante importante dans les feuilles de route d’action carboneutre et climatique. Nous explorons pourquoi la biodiversité a été mise de côté, la nécessité d’intégrer la biodiversité dans les stratégies climatiques et les avantages qu’elle offre aux parties prenantes.
Biodiversité et action climatique : (historiquement) un déséquilibre
Pendant des décennies, les efforts de lutte contre le changement climatique se sont principalement concentrés sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui a entraîné un déséquilibre qui marginalise la question tout aussi urgente de la perte de biodiversité. Malgré le lien intrinsèque entre les impacts du changement climatique, la réponse du système terrestre et la biodiversité, les politiques traitent souvent ces entités en silos, conduisant à des approches compartimentées qui négligent les interdépendances systémiques. . Cette surveillance est contre-productive et risque de faire double emploi avec des efforts qui s'appuient sur des ressources limitées, aggravant encore la perte des écosystèmes et des espèces. . Il est essentiel d’étudier et d’exploiter les synergies et les compromis entre la protection de la biodiversité et les stratégies climatiques, tout en intégrant les objectifs de l’Accord de Paris, le Cadre mondial pour la biodiversité et les Objectifs de développement durable. . En outre, la sous-évaluation systémique de la biodiversité est évidente dans la disparité de financement : en 2021, le financement basé sur la nature s'élevait à 133 milliards de dollars, mais pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de climat et de carboneutralité d'ici 2050, un déficit de financement de 4.1 XNUMX milliards de dollars doit être comblé. nécessitant des investissements importants de la part des secteurs public et privé [4]. Aborder ces questions avec une approche holistique est crucial pour soutenir les écosystèmes, les économies et le bien-être humain.
La biodiversité est impérative pour l’élaboration d’une stratégie holistique de zéro émission nette
La biodiversité soutient des services écosystémiques essentiels tels que l’approvisionnement en nourriture et en eau, le cycle biogéochimique des nutriments, la pollinisation, la fertilité des sols, etc. Ignorer la biodiversité risque de mettre en péril ces services, ce qui mine la résilience des écosystèmes et des communautés qui en dépendent. Se concentrer sur la biodiversité offre de nombreux avantages, conduisant à des solutions synergiques qui répondent simultanément aux défis climatiques et écologiques. L'intégration de la conservation de la biodiversité dans l'action climatique, grâce à des solutions fondées sur la nature telles que le reboisement, la restauration des habitats et l'adaptation basée sur les écosystèmes, fournit des stratégies rentables pour atténuer le changement climatique tout en préservant la biodiversité. Par exemple, on estime que des solutions fondées sur la nature bien conçues, dans leur portée maximale, entraîneraient une élimination potentielle d'environ 11 milliards de tonnes de CO.2-équivalent par an jusqu'en 2050 [1]. En outre, les actifs naturels tels que l'agriculture, la foresterie, les écosystèmes marins, les zones humides et la bioénergie pourraient contribuer à environ 30 % de l'atténuation mondiale nécessaire pour limiter le réchauffement à 1.5 °C d'ici 2050. La part du potentiel d'atténuation de ce secteur pourrait même être plus élevée dans le futur. à court terme, contribuant jusqu’à 37 % à l’atténuation des émissions nécessaire jusqu’en 2030 [5]. Les écosystèmes riches en biodiversité font preuve d’une plus grande résilience au changement climatique, offrant une protection contre les événements météorologiques extrêmes, les ravageurs et les maladies. Outre les avantages environnementaux, la conservation de la biodiversité offre des avantages socio-économiques importants, tels que le soutien à l'écotourisme et à l'agriculture durable, la stimulation des découvertes pharmaceutiques et la fourniture de ressources génétiques pour la sélection végétale. Il est important de noter que, étant donné que les terres des peuples autochtones contiennent 80 % du stock mondial restant de biodiversité, la conservation de la biodiversité génère également des co-bénéfices pour les communautés autochtones et favorise l'équité sociale, la résilience culturelle et l'autonomisation des communautés. [6].
Synthèse des options et des catalyseurs de la politique scientifique
La synthèse des politiques et des programmes explorant l'interface biodiversité et zéro émission nette indique des leviers favorables, tels que i) la transformation économique des chaînes d'approvisionnement et de valeur mondiales accompagnée de changements dans l'utilisation des ressources naturelles, l'économie circulaire et les mécanismes de l'économie de marché, ii) la poursuite de l'adaptation, des solutions d’atténuation et de développement tout en exploitant les synergies systémiques et en réduisant les compromis, iii) l’augmentation des véhicules de financement, tels que le financement privé et public et la collaboration intergouvernementale, iv) l’adoption de politiques de zéro émission nette alignées sur la conservation nationale de la biodiversité et la protection des terres. projets et qui envisagent une compréhension intégrée de la relation biodiversité-climat, v) un cadre bien défini pour guider la mise en œuvre de solutions climatiques basées sur la nature qui prend en compte les synergies avec l'atténuation et l'adaptation au climat, tout en garantissant la longévité, vi) des systèmes de données pour surveiller le zéro net progrès positifs pour la nature, vii) besoin de normes et d'orientations fondées sur la science pour éclairer les investissements positifs pour la nature [1,5, 7-9].
Mettre la biodiversité au centre de la scène
Alors que le Canada trace la voie vers la carboneutralité, il est crucial de reconnaître le rôle indispensable de la biodiversité. Adopter une approche holistique intégrant les considérations de biodiversité dans l’action climatique est impératif pour parvenir à une durabilité à long terme. Faire de la conservation de la biodiversité un pilier central du programme de carboneutralité du Canada garantit que nous reconnaissons sa valeur intrinsèque et investissons dans sa préservation, ouvrant ainsi la voie à un avenir plus vert, plus sain et plus résilient. Cette interconnectivité est au cœur de la Stratégie scientifique 2024-2029 d'Environnement et Changement climatique Canada. [10] et la Stratégie nationale pour la biodiversité du Canada à l'horizon 2030 [11] qui mettent l’accent sur les implications du changement climatique sur la biodiversité, font progresser l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et tirent parti des partenariats avec les communautés autochtones. En accordant la priorité à la biodiversité, le Canada peut générer des co-bénéfices pour la nature et soutenir des projets d’infrastructure qui améliorent à la fois la résilience au climat et à la biodiversité, garantissant ainsi un héritage durable pour les générations à venir.
Ouvrages cités
- Changement climatique et biodiversité : liens et options politiques, The Royal Society (Lien)
- Les politiques environnementales doivent gérer le changement climatique et la biodiversité comme un seul, Scientific American (Lien)
- Pörtner et coll. 2021. Rapport de l'atelier co-parrainé par l'IPBES et le GIEC sur la biodiversité et le changement climatique ; IPBES et GIEC. DOI:10.5281/zenodo.4782538 (Lien)
- État des Finances pour la Nature, PNUE, ELD et WEF (Lien)
- Vidal, A., Martinez, G., Drion, B., Gladstone, J., Andrade, A. et Vasseur, L. (2023) Solutions basées sur la nature pour les objectifs climatiques des entreprises. Opinions concernant l’utilisation par les entreprises de solutions basées sur la nature pour atteindre les objectifs de zéro émission nette. Gland, Suisse : UICN (Lien)
- Recio, E., Hestad, D. (2022) Peuples autochtones : Défendre un environnement pour tous, Note d'orientation n° 36, IISD (Lien)
- OCDE (2023), Net Zero+ : résilience climatique et économique dans un monde en évolution, Points marquants, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/da477dda-en (Lien)
- Programme intégré d'accélérateur Net-Zero Nature-Positive, Fonds pour l'environnement mondial (Lien)
- OCDE (2022), Climate Tipping Points: Insights for Effective Policy Action, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/abc5a69e-en (Lien)
- Stratégie scientifique d'Environnement et Changement climatique Canada 2024 à 2029. (Lien)
- Stratégie nationale du Canada pour la biodiversité 2030 (document d'étape). (Lien)