Éditorial d'opinion pour le CSPC, novembre 2018

Publié le: octobre 2018Catégories: Conférence sur les politiques scientifiques Canadiennes 2018, ÉditoriauxMots clés:

Auteurs):

Eva Greyyeux

Boursier SHAD

Eva Greyyeux

L'inclusivité, « aller au-delà des slogans » est une action, pas des promesses vides. L'inclusivité signifie un accès accru, ce qui signifie une augmentation des dépenses dans le cas des jeunes Autochtones du Canada. Afin de voir une véritable inclusivité, il doit y avoir un changement vers une culture de la diversité, où tout le monde a un accès égal aux carrières dans les STEM. Je pense que rendre les STIM accessibles à tous à travers le Canada est une priorité. Pour ce faire, il doit y avoir une solution aux obstacles systématiques auxquels sont confrontés les peuples autochtones qui souhaitent une meilleure éducation. Je le dis sans ambages, mais je ne croirai pas que le gouvernement canadien est réellement prêt à se réconcilier avec les peuples autochtones tant que les dépenses consacrées à l'éducation autochtone ne seront pas équivalentes à celles de tous les autres enfants au Canada. Cela m'attriste de penser que tant de futurs dirigeants, scientifiques, créateurs et penseurs n'auront peut-être jamais la chance de devenir ces personnes, simplement parce que «l'inclusivité» ne s'étend tout simplement pas assez loin pour les inclure. Par conséquent, je crois que l'inclusion commence par changer le système et s'efforcer d'inspirer la prochaine génération d'enfants autochtones, qui peuvent grandir pour devenir des leaders dans les STEM. En tant qu'adolescente autochtone, je suis éternellement reconnaissante des possibilités d'éducation que ma famille m'a offertes. Les autres étudiants autochtones de mon âge, en particulier ceux qui vivent dans des communautés éloignées, n'ont pas autant de chance. L'éducation des enfants autochtones a toujours été sous-financée et continue de l'être aujourd'hui. De nombreuses écoles dans les réserves ne sont pas équipées de gymnases, de bibliothèques ou de laboratoires qui sont normaux dans d'autres écoles. Les étudiants des communautés éloignées parcourent des centaines de kilomètres pour se rendre dans des villes où ils peuvent fréquenter l'école secondaire. Les pressions économiques empêchent de nombreux étudiants autochtones d'accéder à des opportunités d'enrichissement qui rendent les universitaires plus intéressants. Ils n'ont pas la possibilité de suivre des cours de préparation au SAT, d'assister à des conférences, des concours et des voyages d'études à l'étranger, auxquels participent de nombreux adolescents. Ce que les étudiants méritent, c'est un accès égal aux camps et programmes scientifiques d'été qui peuvent inspirer l'intérêt et l'amour pour les STEM. Ils méritent ces opportunités d'enrichissement et d'apprentissage, par opposition au strict minimum de l'enseignement secondaire. J'ai récemment eu la chance d'assister à SHAD cet été, ce qui a été l'une des expériences les plus enrichissantes que j'ai jamais eues. J'ai passé mon mois de juillet sur un campus universitaire, à acquérir des compétences en leadership et en travail d'équipe, dans le cadre de l'apprentissage STEAM. C'était inspirant de rencontrer d'autres adolescents motivés qui étaient tous si passionnés, de grandir et d'apprendre à leurs côtés. Il n'y avait pas beaucoup d'étudiants autochtones à SHAD cette année, mais j'espère que cela commencera à changer bientôt. Les programmes canadiens comme SHAD qui offrent des bourses et d'autres qui offrent un soutien financier aux enfants autochtones sont extrêmement importants. Il y a aussi des organisations qui travaillent fort pour amener l'éducation dans ces communautés éloignées et pour s'engager auprès des jeunes autochtones. Citons par exemple InSTEM, qui adopte une approche communautaire pour impliquer les jeunes autochtones dans des programmes d'éducation STEM culturellement pertinents, et l'Université de Waterloo, qui a récemment lancé un camp d'été STEM appelé Impact, en particulier pour les filles autochtones. Quand je vois ces programmes, je suis ravi de voir qu'il y a des gens et des organisations qui soutiennent l'éducation de ma communauté en STEM d'une manière si positive. En fin de compte, le Canada a besoin de plus de bourses, de plus de programmes de sensibilisation et de plus de financement pour l'éducation autochtone. Offrir des chances et des encouragements est le début d'une inclusion plus profonde et plus significative.