Les partenariats public-privé en tant que moteurs de l'application de la recherche et des résultats de l'innovation dans la commercialisation des soins de santé
Auteur:
David O'Neill, PhD
Christine Williams, Ph.D.

Dans un climat où le financement public met l'accent sur l'optimisation des ressources, il est de plus en plus nécessaire de mieux capitaliser sur les investissements publics dans la recherche et les infrastructures existantes. Historiquement, les résultats des institutions de recherche financées par des fonds publics comprenaient des paramètres tels que le nombre de publications à fort impact, le niveau de financement par des subventions externes et la génération de propriété intellectuelle (PI). Malgré l'importance de ces extrants, les résultats de l'innovation évoluent pour inclure des mesures d'impact économique, telles que la formation et la mise à l'échelle de start-ups, la création d'emplois, l'attraction d'investissements privés et la commercialisation locale de la propriété intellectuelle. Il est frappant de constater que le financement futur de ces institutions peut maintenant aussi être directement lié à la réalisation de ces résultats d'innovation axés sur l'économie.
Pour que les institutions de recherche financées par des fonds publics réussissent dans ce climat en évolution, les modèles de partenariat public-privé (PPP) seront de plus en plus nécessaires à ces institutions et, en conséquence, favorisés par les agences de financement. En joignant leurs ressources et leur expertise par le biais d'un PPP, les acteurs publics et privés peuvent réduire les coûts/le fardeau de la R&D, partager les risques et s'entraider pour tirer une plus grande valeur des découvertes scientifiques. L'efficacité et le succès des PPP dépendent d'une gouvernance solide, de structures de gestion de projet des deux côtés et du rôle intégral d'un catalyseur neutre de l'innovation à l'interface entre les acteurs publics et privés .
Grâce à son capital d'amorçage et à sa spécialisation en oncologie, FACIT a joué avec succès ce rôle essentiel de catalyseur de l'innovation entre plusieurs partenaires industriels et son partenaire stratégique, l'Institut ontarien de recherche sur le cancer (IORC). Financé par le gouvernement de l'Ontario, l'IORC exploite la recherche à fort impact de la province et renforce la collaboration entre ses centres de recherche sur le cancer de classe mondiale pour générer un riche pipeline d'actifs révolutionnaires en oncologie. En tant que partenaire de l'IORC et des universités de l'Ontario, FACIT offre aux entrepreneurs une source unique de capital de démarrage Ontario First pour les innovations en matière de cancer, une direction expérimentée et des liens avec l'industrie et les investisseurs. FACIT a investi 40 millions de dollars dans les innovations ontariennes, qui ont été mis à profit dans un remarquable investissement privé de plus de 750 millions de dollars dans la province. La mission conjointe du FACIT et de l'IORC est de bâtir l'économie de l'innovation en oncologie de l'Ontario, en tirant parti de la valeur locale de la propriété intellectuelle et en faisant bénéficier les patients de thérapies et de diagnostics améliorés (Voir la figure 1).
Ensemble, le FACIT et l'IORC ont stratégiquement jeté les bases d'une voie de commercialisation qui ouvre la voie à des PPP réussis et, en fin de compte, à des résultats d'innovation à fort impact. Cela a été récemment présenté au début de 2019, lorsque FACIT et l'une de ses sociétés de portefeuille, Triphase Accelerator, annoncé un partenariat stratégique historique de 1 milliard de dollars américains avec la société américaine Celgene pour un médicament candidat premier de sa catégorie découvert par l'IORC pour les cancers du sang.
L'importance de cette réalisation est considérable et profite à l'IORC, au FACIT, à l'Ontario et à l'écosystème canadien des sciences de la vie. Le PPP est la plus importante transaction de licence en oncologie pour un actif préclinique de l'histoire du Canada, et la plus importante transaction d'actif biotechnologique au monde pour les universités et les instituts de recherche à but non lucratif. De plus, ce partenariat a solidifié une voie « découverte et développée en Ontario » pour la commercialisation des innovations en oncologie. La voie reflète les efforts collectifs de multiples intervenants et récepteurs locaux pour accélérer l'innovation et capitaliser sur les investissements de l'Ontario dans la recherche, la formation et les soins de santé.
Le PPP n'aurait pas pu voir le jour sans l'équipe de découverte de médicaments expérimentée dans l'industrie à l'IORC, dont la science de haut niveau et de haute qualité a attiré de multiples partenaires potentiels. FACIT, qui a dirigé la stratégie de développement commercial mondial, a stratégiquement investi 3 millions de dollars pour réduire davantage les risques de l'actif localement, créer plus de valeur et finalement négocier la transaction pour avoir un impact maximal en Ontario. Sans l'accès à ce capital d'Ontario First, la propriété intellectuelle aurait été sous-vendue à un prétendant international, emportant avec elle des emplois en R&D et un impact économique réel. Grâce à Triphase, les emplois en R&D, les essais cliniques et le développement industriel sont ancrés en Ontario, ce qui profite à la fois à l'économie et aux patients.
L'élan de ce partenariat doit être renforcé si le Canada veut renverser la tendance de voir ses nouvelles découvertes, technologies et entreprises en démarrage dans le domaine des soins de santé quitter le pays. Une réputation de renommée mondiale pour la grande science et les innovations est nécessaire mais pas suffisante pour stimuler la traduction des soins de santé, le développement économique et, en fin de compte, l'impact sur les patients. Un capital de démarrage dédié axé sur les soins de santé est nécessaire pour concurrencer le marché américain de la biotechnologie en place, permettant un développement local plus poussé, augmentant la valorisation de la propriété intellectuelle et ancrant les entreprises au Canada. Pour constituer ce bassin de capital d'amorçage, l'Ontario doit encourager les capitaux privés et les philanthropes qui cherchent à faire une différence pour les patients et l'économie future du Canada. La conduite de PPP à partage des risques qui donnent la priorité au développement local créera des emplois en R&D, développera les biotechnologies locales et attirera des investissements privés supplémentaires. Au-delà de l'impact économique passionnant, la croissance de l'économie de l'innovation en oncologie au Canada permettra en fin de compte d'offrir les meilleurs soins contre le cancer à ses patients.
Figure 1