Politique bancaire de précision : comment les nouvelles données aident les économistes à comprendre le facteur humain

Publié le: novembre 2019Catégories: Panels et conférenciers du CSPC 2019, Éditoriaux

Auteur:

Luba Peterson

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La série Banque du Canada la communication est essentielle en période d'incertitude économique et joue un rôle déterminant dans le comportement des consommateurs. Ces communications sont généralement conçues pour inciter à un comportement spécifique. Par exemple, la communication de la décision de la Banque d'abaisser les taux d'intérêt vise à encourager les gens à profiter de cette opportunité relative et à emprunter de l'argent. 

Souvent, ces communications n'entraînent pas la réaction prévue. En effet, la plupart des macroéconomistes - comme moi - sont habitués à travailler avec des modèles simplifiés de comportements humains, ce qui limite la précision de nos résultats projetés.

Ces modèles supposent un comportement rationnel et une littératie financière complète, ce qui n'est pas exact et peut conduire à des prévisions irréalistes. La réalité est que les réactions des gens aux communications des banques centrales sont aussi complexes et variées que leurs connaissances financières et économiques.

Mes recherches portent sur les attentes et la prise de décision dans les environnements macroéconomiques. J'ai créé une économie de laboratoire où nous pouvons tester la politique et les communications de la banque centrale.

Nous disposons désormais de nouvelles données pour explorer comment le comportement humain pourrait influencer et être influencé par la politique monétaire. Des preuves préliminaires démontrent qu'une communication simple et accessible peut être un outil efficace en période de difficultés économiques. 

Travaillant en partenariat avec la Banque du Canada, mes recherches combinent la théorie économique, la visualisation de données, la linguistique informatique et l'expérimentation en laboratoire pour étudier la capacité de la politique monétaire et de la communication de la banque centrale à stabiliser et orienter les attentes et les marchés. 

Dans une série d'expériences contrôlées en laboratoire, Oleksiy Kryvtsov, agent de recherche principal à la Banque du Canada, et moi avons testé les effets causals des communications des banques centrales sur les attentes économiques et leurs mécanismes sous-jacents. Dans une expérience où les sujets apprennent à prévoir les variables économiques, nous avons constaté que la communication de la banque centrale a un effet stabilisateur sur les résultats individuels et agrégés. L'ampleur de l'effet varie selon le type de communication.

Nous avons constaté que la mise en évidence des variations passées des taux d'intérêt est le moyen le plus efficace de communiquer avec le grand public. Il a montré qu'il réduisait considérablement la volatilité ou les réactions imprévisibles aux communications bancaires. 

Cette expérience remet effectivement l'humain dans l'équation et fait évoluer les hypothèses du modèle traditionnel sur le comportement humain. Nous apprenons que la communication est efficace grâce à des annonces rétrospectives simples et pertinentes qui exercent une forte influence sur les prévisionnistes moins précis. Nous savons maintenant que l'augmentation de l'accessibilité des informations des banques centrales au grand public est une voie prometteuse pour améliorer leur communication.

Ces nouvelles connaissances peuvent changer la donne en ces temps économiques difficiles, où une politique centrale forte combinée à une meilleure compréhension des réactions de nos populations pourrait aider à minimiser la gravité des ralentissements économiques.