Publication savante en libre accès : un appel à l'action

Publié le: novembre 2019Catégories: Panels et conférenciers du CSPC 2019, ÉditoriauxMots clés:

Auteurs):

Suzanne Kettley

Éditions scientifiques canadiennes

Directrice exécutive

Plusieurs auteurs

Éditions scientifiques canadiennes

Rédacteurs en chef

Suzanne Kettley

 

À l'échelle internationale, la volonté de rendre la recherche scientifique accessible à tous (Open Access - OA) prend de l'ampleur, stimulée en grande partie par les récents développements internationaux tels que Des plans. Le Canada ne doit pas être laissé pour compte dans la transformation du système vers le libre accès, mais nous devons le faire correctement. Le Plan S demande que la recherche scientifique financée par certaines agences de financement européennes soit publiée immédiatement en libre accès. Cependant, si l'agence de financement ne paie pas le coût de la publication en libre accès, la charge du coût est, dans la plupart des cas, renvoyée aux chercheurs eux-mêmes qui doivent trouver des fonds pour payer des frais de traitement d'article (APC) pour que leur travail publié dans une revue OA. Il ne s'agit tout simplement pas d'une approche viable ou durable pour assurer le libre accès et concrétiser la vision de Canadian Science Publishing (CSP) :

"Un monde où chacun est doté de connaissances scientifiques"

Pendant des siècles, les éditeurs ont joué un rôle essentiel dans la diffusion des ouvrages savants. Le rôle de l'éditeur a radicalement changé depuis les premières incarnations des revues savantes, et avec les nouvelles technologies, les éditeurs ajoutent de plus en plus de valeur à la communauté de recherche de plusieurs façons, notamment :

  1. Coordonner les processus d'examen par les pairs et de rédaction 
  2. Fournir une révision et une mise en page professionnelles et expertes
  3. Protéger le contenu en garantissant l'utilisation d'identifiants persistants et uniques, en fournissant un balisage de métadonnées XML standard et en facilitant la préservation des articles
  4. Veiller au respect des normes professionnelles en matière d'éthique et de publication des meilleures pratiques
  5. Amplifier la recherche en facilitant la découverte, l'utilisation et le partage
  6. Diffuser la recherche à un large public par le biais de sites Web de revues, de marketing et d'activités de communication
  7. Fournir des services et des outils pour améliorer les articles de recherche (par exemple, Publons, Altmetric)

De plus, les éditeurs à but non lucratif (OBNL) comme CSP réinvestissent dans leurs revues et leurs communautés en soutenant les chercheurs, les sociétés savantes et d'autres partenaires par le biais de collaborations, de parrainages et de récompenses.

Grâce à ces actions, les éditeurs ajoutent de la pertinence, de l'intégrité, de la qualité, de la permanence, de la confiance et de la portée aux œuvres publiées. Cependant, il y a des coûts associés à la fourniture de ces services, qui ont traditionnellement été couverts par des modèles d'abonnement financés par des instituts de recherche et des bibliothèques.

La transition vers l'OA a marqué un changement fondamental dans la façon dont les coûts de publication sont couverts, où les auteurs eux-mêmes paient généralement des APC pour couvrir les coûts de publication. Il y a aussi un coût pour les éditeurs pour traiter les articles soumis qui sont finalement rejetés ; ce qui signifie que les APC payés par les chercheurs dont les articles sont acceptés couvrent également le coût des articles rejetés qui ont été soumis par d'autres. Nous soutenons que le modèle auteur-payeur est une pratique inefficace et non durable. Les APC imposent une charge supplémentaire sur les budgets de recherche qui restent relativement statiques ou diminuent. Les auteurs devraient payer des milliers ou des dizaines de milliers de dollars de leurs subventions de recherche pour publier tous leurs travaux en libre accès. De tels coûts sont clairement prohibitifs pour les chercheurs, en particulier ceux des pays en développement, et ils diminuent l'investissement global dans les coûts directs de la recherche. Nous devons identifier des alternatives efficaces et durables.

Les éditeurs NFP sont axés sur la mission plutôt que sur le profit. CSP est le plus grand éditeur indépendant et NFP du Canada avec un engagement envers la santé de l'écosystème de la recherche, et non la maximisation des profits. À ce titre, ils sont bien placés pour diriger une initiative canadienne visant à développer des modèles durables et évolutifs pour financer la publication en libre accès sans avoir à compter sur des APC payés par l'auteur.

En tant que rédacteurs en chef des revues CSP et en tant que chercheurs nous-mêmes, nous soutenons le désir de CSP d'identifier des alternatives à l'APC. Pour que cela fonctionne au mieux, les chercheurs, les administrateurs de la recherche, les bibliothécaires, les bailleurs de fonds et les éditeurs doivent se réunir pour s'assurer que leurs besoins sont satisfaits. 

Ceci est un appel à l'action à tous les intervenants de la communauté savante de s'unir sur cette question importante pour la recherche savante. Au nom de CSP, nous vous invitons à nous rejoindre dans ce voyage et à recevoir vos commentaires, idées et opportunités de partenariat (pubs@cdnsciencepub.com).

Ensemble, nous pouvons trouver une solution efficace et durable au financement du libre accès, qui est essentiel pour garantir que la recherche puisse être librement accessible à toute personne dans le monde qui souhaite y accéder.

 

Signataires:

Ian Townend (Côtes anthropocènes); Terry Graham (physiologie appliquée, nutrition et métabolisme); Wendy Ward (physiologie appliquée, nutrition et métabolisme); Greg Henry (sciences arctiques); Chris Nelson (biochimie et biologie cellulaire); Jim Davie (biochimie et biologie cellulaire); Christian Lacroix (Botanique) ; Craig Lake (Revue canadienne de géotechnique); Daichao Sheng (Revue canadienne de géotechnique); Stacey Wetmore (Revue canadienne de chimie); Ali Polat (Revue canadienne des sciences de la Terre); Keith Tierney (Revue canadienne des sciences halieutiques et aquatiques); Yong Chen (Revue canadienne des sciences halieutiques et aquatiques); Ellen Macdonald (Revue canadienne de la recherche forestière); Phil Burton (Revue canadienne de la recherche forestière); Chris Yost (Revue canadienne de microbiologie); Michael Steinitz (Revue canadienne de physique); Shohini Ghose (Revue canadienne de physique); Ghassan Bkaily (Revue canadienne de physiologie et pharmacologie); Brian Beres (Revue canadienne des sciences végétales); Helga Guderley (Revue canadienne de zoologie); Mark Brigham (Revue canadienne de zoologie); Nihar Biswas (Revue canadienne de génie civil); Jules Blais (FACETTES); Lewis Lukens (Génome); Melania Cristescu (Génome); David Bird (Journal des systèmes de véhicules sans pilote); Dominique Chabot (Journal of Unmanned Vehicle Systems); Marius Paraschivoiu (Transactions de la Société canadienne de génie mécanique); Brock Fenton (rédacteur en chef adjoint, Canadian Science Publishing); Jim Germida (rédacteur en chef exécutif, Canadian Science Publishing).