Quelques commentaires adressés au gouvernement sur ses nouvelles initiatives en matière de financement de la recherche

Auteur:

Professeur Arthur B. McDonald

Université Queen

Chaire Gray émérite

Prix ​​Nobel de physique 2015

Avertissement : La version française de ce texte a été traduite automatiquement et n'a pas été approuvée par l'auteur.

Il est très positif de constater que les mesures du budget d’avril 2024 prévoient un meilleur soutien et une meilleure organisation de la recherche universitaire au Canada. Ces mesures font suite aux recommandations des comités Naylor et Bouchard et sont bien accueillies par le milieu universitaire pour leur impact potentiel. Des déclarations telles que « les mains expertes et les esprits brillants du Canada sont notre plus grande ressource » et « ils forment et embauchent également de jeunes Canadiens qui deviendront la prochaine génération d’innovateurs » indiquent que le gouvernement a compris les messages qui ont été communiqués régulièrement par le milieu universitaire et résumés dans les examens spécialisés.

Plusieurs initiatives spécifiques proposées seront utiles à cet égard. La création d’un « Conseil consultatif sur la science et l’innovation, composé de dirigeants des secteurs universitaire, industriel et à but non lucratif, et chargé d’élaborer une stratégie nationale en matière de science et d’innovation », a été recommandée par les deux comités d’examen. Ce conseil fournira des conseils transparents sur les priorités et définira une stratégie nationale qui fait défaut depuis plusieurs années. Une telle stratégie facilitera grandement l’examen des propositions futures de recherche et d’infrastructures de recherche. Il est donc particulièrement important que cette stratégie comprenne un équilibre entre la recherche fondamentale et la recherche « axée sur les missions », toutes deux essentielles à un progrès sain et innovant.

L’octroi d’un financement accru aux conseils de recherche sera très important pour la réussite future du Canada, tout comme l’augmentation des salaires des étudiants diplômés et des boursiers postdoctoraux financés directement par le gouvernement fédéral.

La reconnaissance de la nécessité d’une meilleure coordination entre les conseils est également la bienvenue. Cette nécessité a été soulignée pour la première fois dans les recommandations du Comité Naylor, mais la création du Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) n’a pas été assez loin pour créer le degré de coordination nécessaire. La proposition de créer un organisme de référence pour « maximiser l’impact du soutien fédéral à la recherche dans l’ensemble de l’écosystème de recherche du Canada » est la bienvenue, de même qu’un financement spécifique pour simplifier le processus de demande de subvention, en particulier les demandes multi-conseils.

Toutefois, une exception notable à la coordination souhaitée est l’omission de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) dans les discussions à ce jour. De toute évidence, son existence en tant que fondation rend plus difficile son inclusion dans l’organisation de base des conseils du gouvernement. Cependant, son rôle de principal fournisseur de capitaux et de financement opérationnel direct pour l’équipement de recherche exige qu’elle soit étroitement intégrée aux travaux de recherche connexes soutenus par les conseils. La FCI doit être étroitement liée à la nouvelle organisation de base qui soutient les étudiants et les boursiers postdoctoraux. Sinon, le financement en capital fourni par la FCI ne sera pas utilisé à son plein potentiel pour la recherche et l’éducation. Il existe d’autres sources de financement fédéral qui devraient également être coordonnées, mais cela est particulièrement évident pour la FCI. La communauté canadienne a vu cette coordination par l’intermédiaire du Fonds pour la recherche biomédicale du Canada et du Fonds pour l’infrastructure de recherche en biosciences, ce qui n’est donc pas sans précédent.

Un autre élément de la recommandation initiale du comité Naylor n’a pas été suivi lors de la création du CRCC, mais il devrait être inclus dans le travail de coordination de l’organisation de fin d’études. Il avait été recommandé que plusieurs membres actifs de la communauté de recherche soient inclus dans le CRCC. Cette recommandation devrait être mise en œuvre pour des discussions régulières sur la coordination au sein de la nouvelle organisation de fin d’études. Des personnes, comme les vice-présidents universitaires chargés de la recherche, sont confrontées quotidiennement au manque de coordination dans leurs établissements et peuvent fournir des informations pertinentes alors que la nouvelle organisation tente de résoudre cet important problème. Les comités consultatifs des conseils fournissent des rapports réguliers sur les progrès réalisés sur toutes les questions, mais l’inclusion directe de personnes actives qui sont confrontées quotidiennement aux problèmes peut aider la direction des conseils à élaborer des solutions pour la coordination.

Le gouvernement étudie également activement un cadre de financement des installations de recherche majeures (MRF). Il s’agira d’un élément très précieux pour améliorer l’organisation et l’attention du gouvernement dans un domaine où il est grandement nécessaire. Les deux comités d’examen ont recommandé au gouvernement d’adopter une approche axée sur le cycle de vie et le portefeuille pour les installations majeures (définies vaguement comme des immobilisations supérieures à 100 millions de dollars) en tant qu’actifs nationaux. La FCI a annoncé dans une mise à jour de juin qu’elle avait été invitée à soumettre un plan de mise en œuvre au gouvernement avant avril 2025. « Le cadre MRF sera déployé par étapes au cours des prochaines années et est soumis à la disponibilité des ressources. Il vise à améliorer la prise de décision fédérale sur les MRF en introduisant un financement coordonné des immobilisations et de l’exploitation et de la maintenance (O&M) et en intégrant des approches basées sur le cycle de vie et le portefeuille dans les décisions d’investissement. Le cadre désigne un groupe d’installations de recherche actuellement soutenues par le Fonds des initiatives scientifiques majeures (MSIF) comme MRF. Il s’agit de la Canadian Light Source (CLS), du brise-glace de recherche CCGS Amundsen, d’Ocean Networks Canada (ONC), de l’Ocean Tracking Network (OTN), du Sudbury Neutrino Observatory Laboratory (SNOLAB) et de la Vaccine and Infectious Disease Organization (VIDO). »

Il est certainement bienvenu de voir un tel cadre de travail être mis en place. Il fait l’objet de discussions depuis 2006, année où il a été proposé par Art Carty, alors conseiller scientifique national, à la suite de vastes consultations auprès du milieu de la recherche universitaire et des responsables fédéraux et provinciaux. Il sera utile d’inclure les organismes de recherche provinciaux dans l’élaboration de ce cadre, en particulier dans la définition de toute contrepartie pour les immobilisations et le fonctionnement, qui devrait être fortement pondérée en fonction de la contribution fédérale à ces actifs nationaux.

Le cycle de vie est un cadre de travail qui permet d’examiner et de recommander de nouvelles propositions, des fonds de démarrage potentiels pour élaborer une proposition technique et chiffrée crédible, la supervision de la construction, de la mise en service, de l’exploitation, des mises à niveau possibles et des dispositions pour déterminer la fin et le déclassement définitifs. Un secrétariat dédié à ce domaine sous l’égide du ministère concerné, un comité d’examen stratégique, un flux de financement approprié avec une perspective à long terme et des mécanismes de collaboration internationale pour ces actifs nationaux canadiens sont des éléments essentiels d’un cadre de travail réussi.

Cette approche est également nécessaire pour la participation canadienne aux expériences internationales majeures, qu'elles soient menées dans ces installations canadiennes ou à l'étranger. De telles expériences, dans lesquelles les chercheurs canadiens jouent un rôle important, constituent un autre élément important d'un paysage de recherche compétitif à l'échelle internationale. Le processus décisionnel du cycle de vie pour la participation canadienne à des expériences internationales majeures situées au Canada ou à l’étranger (là encore au-delà d’un critère tel qu’un coût en capital de 100 millions de dollars) est si semblable au processus pour les MRF situées au Canada que de telles expériences internationales majeures devraient être incluses dans le cadre en cours d’élaboration.

À l’heure actuelle, la participation canadienne à de telles expériences est difficile, soit parce qu’elle implique des subventions de la FCI plus petites et plus nombreuses qui limitent la capacité des Canadiens à jouer un rôle majeur, soit parce qu’elles font l’objet de décisions gouvernementales ponctuelles en dehors des processus habituels des organismes de financement. Les quotas individuels des universités pour des dépenses aussi importantes limitent souvent la participation canadienne.

Un dernier aspect important d’une approche coordonnée réussie pour financer des installations ou des expériences de plus grande envergure est le soutien à la recherche universitaire liée à ce domaine, pour laquelle des investissements en capital substantiels ont été réalisés. Il est essentiel de renforcer la communauté afin que les scientifiques canadiens puissent mener des travaux de percée dans les installations de recherche multidisciplinaire. Le soutien de l'organisation de synthèse aux étudiants, aux post-doctorants et aux groupes universitaires locaux étroitement impliqués dans les expériences au MRF doit être coordonné avec le CFI pour un succès maximal.

Le budget d’avril contient de nombreuses bonnes nouvelles pour les chercheurs canadiens de toutes les disciplines. Le gouvernement cherche maintenant à recueillir les commentaires de la communauté sur l’organisation du projet de fin d’études et sur un cadre pour les grandes installations de recherche. Cette note se concentre sur les domaines dans lesquels je suis actif. J’encourage les autres à proposer des suggestions aussi détaillées pour leurs propres domaines afin que nous puissions tirer profit de cette année importante pour la recherche canadienne.