Soutenir la ceinture bleue : Suggestions pour une politique avant-gardiste visant à protéger les pêches alimentaires dans les Grands Lacs
Auteurs):
Hannah L. Harrison
Université de Guelph
Chercheur postdoctoral
Routes côtières
Directeur scientifique
Centre canadien de la politique scientifique
Prix d'excellence en politique scientifique - Catégorie jeunesse 2020
Comparativement à l'agriculture ontarienne, l'industrie ontarienne des produits de la mer bénéficie de relativement peu de protections. Alors que la célèbre ceinture verte de l'Ontario protège les terres agricoles et écosensibles de l'étalement et du développement urbains, aucune protection de ce type n'existe pour les nombreux ports et habitats sensibles qui soutiennent les pêches des Grands Lacs et leur contribution à l'alimentation des Canadiens. Il s'agit d'une grave lacune dans la politique alimentaire canadienne et souligne le manque de sensibilisation culturelle de la société canadienne au rôle de la « ceinture bleue » des Grands Lacs et des nombreuses pêcheries qu'elle soutient.
La Commission des pêcheries des Grands Lacs rapporte que les pêches commerciales, récréatives et tribales sur les Grands Lacs sont collectivement évaluées à plus de 7 milliards de dollars par an et soutiennent plus de 75,000 XNUMX emplois. Bien que de nombreuses personnes aiment manger du poisson de pêche récréative ou traditionnelle, seuls les poissons pêchés commercialement peuvent être légalement achetés et vendus dans les restaurants ou les épiceries. La perchaude, le brochet jaune (doré jaune), l'éperlan arc-en-ciel et le corégone constituent l'essentiel des prises commerciales, dont la grande majorité est consommée dans la région des Grands Lacs (principalement aux États-Unis) ou dans les grandes villes des États-Unis et Canada. La consommation relativement « locale » de poisson des Grands Lacs est remarquable, car de nombreuses espèces de fruits de mer sont consommées à de grandes distances de l'endroit où elles sont pêchées, créant des empreintes carbone substantielles et devenant indisponibles pour les habitants des localités où elles sont récoltées.
Les politiques provinciales et fédérales, ainsi qu'un virage vers la reconnaissance sociétale du poisson comme aliment local, sont essentiels pour soutenir la ceinture bleue et ses pêcheries. Ici, je propose plusieurs orientations politiques qui pourraient mieux protéger les infrastructures et l'accès à la pêche, allant du provincial au local.
Une loi sur le droit de pêcher
Au niveau provincial, les décideurs pourraient renforcer la législation existante sur le droit à l'agriculture, comme la Farm and Food Production Protection Act [1] de l'Ontario ou la Farm Practices Protection Act de la Colombie-Britannique. en incluant la pêche sauvage. En Ontario, cette loi stipule que «Il est souhaitable de conserver, de protéger et d'encourager le développement et l'amélioration des terres agricoles pour la production d'aliments, de fibres et d'autres produits agricoles ou horticoles. La pêche sauvage est un moyen de production alimentaire important et régional, mais elle n'est pas explicitement mentionnée dans la loi (bien que, notamment, la pêche d'élevage le soit).
La loi reconnaît ensuite que les exploitations agricoles peuvent causer « des inconforts et des inconvénients » aux habitants des propriétés adjacentes, mais que l'agriculture souffre également de pressions sociétales croissantes qui compliquent leurs efforts pour produire des produits agricoles importants. La loi soutient que les zones agricoles, les utilisations et les pratiques agricoles normales doivent être encouragées et protégées d'une manière qui équilibre les besoins des agriculteurs avec la santé publique, la sécurité et les préoccupations environnementales. Les pêches ont également besoin de ces protections, car les pressions mêmes contre lesquelles cette loi protège l'industrie agricole de l'Ontario ont donc un impact sur les pêches sauvages, les flottilles de pêche et leurs lieux de travail (p.
Compte tenu de l'intention exprimée dans la loi de conserver, de protéger et d'encourager le développement et l'amélioration de la production agricole, la modification de cette loi pour inclure les pêches sauvages et leurs pratiques normales est une étape politique essentielle pour mieux intégrer tous les aspects de la production alimentaire de l'Ontario sous ses protections.
Doctrines de la confiance du public
Alternativement, un mouvement localisé pourrait concentrer les mesures de protection au profit d'une communauté plus large de métiers maritimes en utilisant des lois de zonage pour protéger l'accès au front de mer et les infrastructures pour les entreprises qui dépendent de l'eau. Les ordonnances locales qui établissent un système à plusieurs niveaux de zonage du front de mer, comme celles utilisées au Michigan et ailleurs, peuvent fournir aux urbanistes municipaux ou municipaux des outils pour donner la priorité à l'accès public et commercial aux fronts de mer. [3]Cette approche des zones empêche d'autres types de développement, comme les résidences, d'empiéter sur l'espace riverain.
Une autre option pourrait être de placer l'espace public de pêche commerciale qui borde l'eau sous doctrines de la confiance du public. Au Canada, les doctrines de la confiance publique [4] disent que le gouvernement canadien détient certaines ressources (par exemple, les eaux navigables, le littoral, les eaux souterraines) en fiducie ou à titre fiduciaire pour le public. [5] Cette approche pourrait être étendue à préserver l'accès public et l'utilisation de l'espace riverain par rapport aux intérêts privés, ce qui protégerait efficacement l'utilisation de ces espaces pour les pêcheurs et les autres personnes qui ont besoin d'un accès constant et fiable à l'eau.
Districts de conservation du patrimoine
Enfin, une autre option pour les communautés de pêcheurs des Grands Lacs pourrait consister à rechercher le statut de patrimoine pour les zones de pêche de longue date, telles que les fronts de mer, les ports et autres infrastructures. Districts de conservation du patrimoine [6] sont des zones désignées en vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario [7] et sont destinées à « contribuer à la compréhension et à l'appréciation de l'identité culturelle de la communauté locale, de la région, de la province ou de la nation (Ontario & Ministère de la culture, 2006, p. 5). L'un des avantages de cette approche pourrait être que la désignation des zones de pêche rehausserait leur profil en tant que centres importants du patrimoine culturel pour les collectivités côtières des Grands Lacs. Étant donné que la sensibilisation du public à ces pêches dans la province est limitée et que la taille des flottes diminue, ce type de reconnaissance visible peut accroître les connaissances du public sur les pêches de subsistance et leur rôle dans la société canadienne. Cependant, cette approche ne serait pas sans limites possibles. Le développement à l'intérieur et autour des sites désignés patrimoniaux doit passer par des niveaux supplémentaires d'examen et d'approbation, ce que certaines communautés peuvent trouver trop ardu.
En résumé, les pêcheries des Grands Lacs sont la ceinture bleue des systèmes alimentaires de l'Ontario et ont besoin des mêmes protections que celles accordées à l'agriculture terrestre. Les moyens de subsistance de la pêche contribuent aux économies, à la culture et aux systèmes alimentaires locaux, et une approche politique à plusieurs volets pour protéger leur accès et leur infrastructure peut garantir que les Ontariens profitent des fruits de mer locaux pour les générations à venir.
Références
1- https://www.ontario.ca/laws/statute/98f01
2- https://www.bclaws.ca/civix/document/id/complete/statreg/96131_01
5-Smallwood, KP (1993). Sortir de l'hibernation : la doctrine canadienne de la confiance du public [Université de la Colombie-Britannique]. https://doi.org/10.14288/1.0086301
6- http://www.mtc.gov.on.ca/en/publications/Heritage_Tool_Kit_HCD_English.pdf
7- http://www.mtc.gov.on.ca/en/heritage/heritage_act.shtml
8-Ontario & Ministère de la culture. (2006). Les districts de conservation du patrimoine : Guide de désignation des districts aux termes de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario. Ministère de la culture.