Soutenez notre science : le besoin d'augmenter le nombre d'étudiants diplômés et de chercheurs postdoctoraux au Canada

Lorsque l'on parle d'attirer et de retenir les talents scientifiques au Canada, l'expression « exode des cerveaux » – la perte de personnes qualifiées du Canada vers d'autres pays – fait inévitablement son apparition. Cela évoque une image de professionnels établis faisant leurs bagages et déménageant, mais la perte est bien plus complexe que cela. Cela commence par un manque de soutien pour les chercheurs en début de carrière qui diminue la viabilité financière de l'exercice de ces professions en premier lieu. Les étudiants diplômés et les chercheurs postdoctoraux, qui mènent une grande partie de la recherche primaire dans ce pays et représentent l'avenir de notre économie novatrice, ne peuvent tout simplement pas se permettre de vivre avec les salaires que le Canada leur offre.
Depuis avril de cette année, le Comité permanent de la science et de la recherche (SRSR) de la Chambre des communes mène une étude sur « Les meilleurs talents, la recherche et l'innovation ». Grâce à des témoins et à des mémoires, le SRSR a entendu comment l'état actuel du financement des étudiants diplômés et postdoctoraux a atteint un point de basculement. Les étudiants diplômés ne peuvent pas se permettre de poursuivre leur carrière de chercheur en tant que chercheurs postdoctoraux, et encore moins de joindre les deux bouts aujourd'hui. Les boursiers postdoctoraux voient des années de formation spécialisée et d'études postsecondaires récompensées par des salaires comparables à ceux des emplois de premier échelon. Les investissements que le Canada a faits dans la prochaine génération de chercheurs grâce à des bourses d'études et de recherche administrées par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), collectivement appelés les trois organismes, a stagné.
Les chiffres sont si simples qu'on se demande comment c'est devenu si mauvais. Les trois agences offrent des bourses compétitives aux étudiants diplômés conçues pour offrir la liberté financière de «se concentrer pleinement sur leurs études»1 sans entreprendre de travail rémunéré supplémentaire. Un étudiant à la maîtrise inscrit à un programme de deux ans (ou plus, dans plusieurs domaines) peut se voir attribuer une bourse CGS-M : 17,500 7,472 $ pour un an, non renouvelable. Au moment où l'étudiant paiera le taux de scolarité moyen des études supérieures au Canada (10,000 21,000 $ par année), il disposera de 4 6 $ pour vivre, bien en deçà du seuil de pauvreté à travers le pays. Un doctorat compétitif. le candidat peut gagner une bourse PGS-D d'une valeur de 17,500 21,000 $ par année pendant trois ans. Étant donné que le doctorat moyen. programme dure de 2003 à 19 ans et que les étudiants continuent de payer les frais de scolarité annuels sur cette valeur de bourse, ce financement ne va pas loin. L'oubli le plus flagrant au fil des ans est peut-être que les bourses CGS-M (50 XNUMX $) et PGS-D (XNUMX XNUMX $) n'ont pas augmenté de valeur depuis XNUMX. Au cours de cette même période de XNUMX ans, l'inflation a augmenté de près de XNUMX %. Malgré leur intention déclarée, ces bourses ne soutiennent plus adéquatement les étudiants diplômés.
Figure 1. Le montant restant après avoir payé les frais de scolarité moyens des étudiants diplômés canadiens (7,472 1 $/an) et le loyer d'un appartement d'une chambre dans les villes où se trouve une université canadienne. Données disponibles dans Support Our Science Data Repository.1
Figure 2. Les montants des bourses d'études supérieures (CGS-M et PGS-D) et des bourses de recherche postdoctorale (PDF) n'ont pas suivi le rythme de l'inflation (lignes pointillées) au Canada. Données disponibles dans Support Our Science Data Repository.1
Les boursiers postdoctoraux ne s'en tirent pas mieux. Ces personnes sont hautement qualifiées, détiennent un doctorat et les bourses fédérales auxquelles elles sont admissibles sont « destinées à assurer une réserve de Canadiens hautement qualifiés possédant des compétences scientifiques et de recherche de pointe pour l'industrie, le gouvernement et les établissements universitaires canadiens. ”1 Aujourd'hui, cette bourse verse 45,000 2003 $ par année. En 40,000, le prix était légèrement inférieur à 60,000 XNUMX $ par année. Si sa valeur avait suivi l'inflation, elle vaudrait aujourd'hui près de XNUMX XNUMX $.
Figure 3. Les bourses compétitives des trois Conseils sont évaluées à 45,000 2 $ par année. Lorsque l'on considère le coût de la vie dans les grandes villes canadiennes, cela ne suffit pas pour couvrir les dépenses annuelles de base. Les dépenses comprennent le loyer d'un appartement de 3 chambres, les services publics (téléphone, Internet, électricité), l'épicerie pour un ménage de 42,252 personnes, le transport et l'école maternelle. Les dépenses variaient de 79,104 XNUMX $ à XNUMX XNUMX $/an. Données disponibles dans Support Our Science Data Repository.1
Ces bas salaires signifient que les étudiants diplômés et les chercheurs postdoctoraux sont en difficulté. Soutenez notre science,2 un mouvement alimenté par les très étudiants diplômés et les chercheurs postdoctoraux qui vivent cette réalité, a donné une voix à ces individus. La campagne Visages de chercheurs recueille des histoires à la première personne, dont beaucoup ont été soumises anonymement par honte ou par peur de représailles pour avoir exposé la réalité de leur situation de financement. Un étudiant anonyme a partagé : "J'ai été sans abri à plusieurs reprises dans le passé et j'ai peur que... je sois à nouveau obligé de choisir entre payer un loyer et me nourrir." Un doctorat financé par le CRSNG. L'étudiant décrit comment il est un expert dans sa discipline, un instructeur de cours et un mentor pour les étudiants de premier cycle, mais qu'il ne peut pas se permettre de vivre seul. Ils ajoutent: "J'ai des amis en France et en Australie qui paient 1/16e du montant des frais de scolarité et font un vie salaire pour terminer leur doctorat. Ils sont payés comme des experts – parce qu'ils sont des experts dans leur domaine. C'est absolument insultant que nous ne soyons pas payés pour notre expertise.
Ils soulignent qu'un salaire de 45,000 XNUMX $ n'est pas suffisant pour retenir les chercheurs postdoctoraux au Canada : « Je suis en Australie pour mon stage postdoctoral, notamment parce que le salaire est littéralement plus du double des montants actuels des trois conseils », a écrit un chercheur postdoctoral qui avait a reçu une bourse compétitive des IRSC au Canada, mais a refusé. Gagner ces bourses peu rémunérées est difficile : « Ce serait formidable d'être enfin financé en tant que chercheur postdoctoral en écologie et évolution. J'ai publié dans des revues prestigieuses et j'ai été compétitif sur le marché du travail nord-américain… mais j'ai eu de la difficulté à être financé par le CRSNG. Bien que ces bourses soient rares, leur prestige signifie qu'elles établissent la barre des salaires postdoctoraux à travers le pays.
Ce qui est troublant dans cette histoire, c'est aussi qui est absent. Les étudiants internationaux ont partagé leurs histoires de pauvreté, mais ne sont pas éligibles à bon nombre de ces prix et paient plus de deux fois plus en frais de scolarité que les étudiants diplômés nationaux (moyenne de 20,120 XNUMX $ par an). L'accès à ces prix prestigieux est inéquitable, limitant qui reçoit ce financement, et il y a du travail à faire pour supprimer les obstacles qui limitent l'accès pour les groupes historiquement exclus (par exemple, le travail des Comité consultatif du CRSH pour lutter contre le racisme envers les Noirs3). Fait important, de nombreuses personnes ne sont pas représentées parce que des obstacles financiers les empêchent de suivre une formation supérieure. Les étudiants diplômés et les boursiers postdoctoraux sont des adultes, ce qui signifie que beaucoup sont des parents ou ont d'autres tâches de soins, et d'autres peuvent vouloir revenir pour un diplôme supérieur après avoir été sur le marché du travail. Les bourses excessivement basses dans les universités canadiennes empêchent les gens de poursuivre cette formation et punissent ceux qui restent dans le système.
Support Our Science a pour objectif immédiat d'augmenter le nombre et la valeur des bourses d'études et des bourses des trois Conseils grâce à un financement fédéral accru. Grâce à une lettre ouverte, une pétition de la Chambre des communes, des rassemblements et des campagnes par e-mail, nous avons entendu des milliers de personnes soutenir ce mouvement. Mais nous reconnaissons que seule l'amélioration des attributions des trois Conseils ne suffira pas à atténuer le problème. N'importe qui devrait pouvoir suivre une formation supérieure au Canada et ne pas être lésé dans le processus. Si le Canada veut demeurer une puissance de recherche mondiale sérieuse dotée d'une solide économie axée sur l'innovation, nous devons investir dans la prochaine génération de chefs de file de la recherche. Vraiment, pouvons-nous nous permettre de ne pas le faire ?
- https://www.nserc-crsng.gc.ca/students-etudiants/pd-np/pdf-bp_eng.asp Soutenez notre science, https://www.supportourscience.ca/
- CRSH Comité consultatif du CRSH pour lutter contre le racisme anti-noir, https://www.sshrc-crsh.gc.ca/about-au_sujet/governance-gouvernance/committees-comites/racism-racisme-eng.aspx
- Soutenez notre référentiel de données scientifiques, https://cdrobich.github.io/SoS_funding/