Trouver un foyer et un cœur pour les jeunes familles et les personnes âgées

Bannière avec le titre "trouver une maison et chauffer(h)" avec le portrait d'une femme indienne souriante

Auteurs):

Shaarika Sarasija

Société humanitaire internationale/Canada

Stratège senior - Recherche et sciences réglementaires

Centre canadien de la politique scientifique

Gestionnaire de programmes

J'ai grandi dans une famille commune comprenant mes grands-parents maternels, mes parents, mon frère et moi, dans l'État du Kerala, dans le sud de l'Inde. J'ai énormément profité du rôle d'aidant actif joué par mes grands-parents, aux côtés de mes parents. Cet été, j'ai perdu mes deux grands-parents à cinq mois d'intervalle, et cela m'a fait réfléchir plus intensément à la façon dont ma vie a été façonnée par la présence de tuteurs multigénérationnels. Ce n'est malheureusement pas un luxe offert à la plupart des enfants de nos jours, alors que nous nous éloignons de plus en plus de chez nous, à la recherche d'une vie meilleure. L'une des pierres angulaires de cette amélioration de la qualité de vie recherchée par beaucoup est de trouver un chez-soi. Cependant, le rêve de devenir propriétaire devient de plus en plus insaisissable d'année en année, alors que les jeunes acheteurs sont aux prises avec le prix d'un marché du logement en surchauffe. 

Réfléchir à cette perte de conditions de vie intergénérationnelles et à la crise du logement au Canada m'a amené à formuler l'idée de politique décrite ci-dessous. Ici, je discute de l'état actuel du marché du logement au Canada, des mesures gouvernementales actuellement prévues pour atténuer la crise du logement et d'une proposition visant à permettre aux personnes âgées de vieillir sur place tout en offrant aux jeunes familles la possibilité de trouver un logement dans un cadre intergénérationnel. 

Crise du logement : situation actuelle

Le logement est l'un de nos besoins fondamentaux en tant qu'êtres humains. Avoir une maison abordable dans laquelle vous vous sentez en sécurité était un objectif réalisable pour les générations précédentes. Cependant, cela s'avère être un défi, surtout pour les jeunes Canadiens. Cette situation est exacerbée par les augmentations des loyers dans les grandes villes du Canada, ce qui entrave la capacité du Canada à attirer et à retenir les talents dans ces pôles économiques. Selon le questionnaire de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le logement abordable et social (2021), le Canada compte un nombre inférieur de maisons par personne par rapport à d'autres pays membres de l'OCDE comme la France, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni.1. Le ratio prix de l'immobilier/revenu est une mesure fondamentale de l'abordabilité du logement qui désigne le prix du marché d'une propriété résidentielle standard en tant que part du revenu moyen des ménages. Une augmentation de ce ratio signifie que les prix des maisons dépassent les revenus des ménages, ce qui entraîne une baisse de l'abordabilité des logements. Selon l'OCDE, au quatrième trimestre de 4, le Canada affichait le troisième rapport prix-revenu le plus élevé parmi ses membres et le plus élevé parmi les pays du G2021.1 De plus, son indice prix-revenu de 142 signifie que les prix de l'immobilier au Canada ont augmenté de 42 % plus rapidement que les revenus des ménages. Bien que cette faible croissance du revenu joue un rôle important dans la faible abordabilité du logement, un autre facteur clé est un déficit majeur de l'offre1. Bien que le Canada construise plus de 200,000 XNUMX nouvelles maisons par an, l'acquisition par des investisseurs et des spéculateurs étrangers, le renversement immobilier et les grandes entreprises qui les achètent pour les utiliser comme immeubles de placement les empêchent tous d'être pleinement accessibles au grand public canadien.2 

Mesures d'atténuation prévues

Dans le budget de 2022, le gouvernement canadien a proposé diverses mesures pour atténuer la crise du logement en améliorant l'abordabilité des logements pour les jeunes Canadiens en introduisant un compte d'épargne première habitation libre d'impôt, en doublant le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation et en prolongeant l'Incitatif à l'achat d'une première propriété.2 Ce budget vise également à augmenter directement l'offre de logements abordables offerts aux Canadiens par le biais d'un examen fédéral du logement en tant que catégorie d'actifs pour évaluer l'acquisition de logements résidentiels par de grands investisseurs, une interdiction de deux ans pour les entités commerciales étrangères et les particuliers qui ne sont pas canadiens les citoyens ou les résidents permanents d'acquérir des propriétés résidentielles non récréatives au Canada et d'appliquer une imposition complète et équitable sur les bénéfices tirés du transfert de propriété.2 Bien que ces mesures puissent apporter un certain soulagement au marché canadien de l'habitation en surchauffe, cela pourrait ne pas être suffisant. Je propose ici un programme inédit pour compléter ces initiatives gouvernementales. 

Au Canada, il y avait environ 14.1 millions de ménages privés en 2016. Parmi ceux-ci, environ 25 % (3.5 millions) sont dirigés par des personnes de 65 ans ou plus et 75 % d'entre eux sont propriétaires (2.7 millions).3 En 2020, un rapport Vieillir chez soi a sondé 1,764 54 propriétaires âgés de 86 ans ou plus dans les quatre plus grandes régions métropolitaines de recensement au Canada : le Grand Vancouver, le Grand Calgary, le Grand Toronto et le Grand Montréal. Ils ont découvert que XNUMX % des baby-boomers/personnes âgées propriétaires interrogés souhaitaient vivre dans leur maison actuelle le plus longtemps possible.4 Étant donné le grand nombre de personnes âgées propriétaires et leur désir de vieillir gracieusement chez elles, et la nécessité de trouver un logement abordable, en particulier pour les jeunes familles, je propose le programme suivant. Les jeunes familles (un couple — avec ou sans enfants, marié ou en union de fait — ou un parent seul avec au moins un enfant dans la même maison, dont le plus jeune est âgé de moins de 45 ans) pourraient être jumelées à des aînés propriétaires. D'un commun accord, l'aîné pourrait alors vendre la majorité de sa maison à la jeune famille à une valeur marchande réduite. L'aîné pourrait alors continuer à vivre dans une suite indépendante au sein de cette maison aux côtés de la jeune famille, pouvant ainsi vieillir gracieusement sur place. 

Plan proposé : Vieillir chez soi dans un ménage multigénérationnel synthétisé

Il y a maintenant plus de Canadiens âgés de plus de 55 ans que d'enfants au Canada pour la première fois dans l'histoire du pays.3 Compte tenu de l'allongement de l'espérance de vie, on estime que les Canadiens âgés (environ 16 millions) représenteront le quart de la population du Canada d'ici 2041.3 Bien qu'un plus grand nombre de Canadiens âgés demeurent actifs sur le marché du travail, ils ne le font pas par choix.3 Le programme que je propose ici permettra aux Canadiens plus âgés, en particulier ceux qui n'ont pas de nid ou qui n'ont pas d'enfant, de vieillir chez eux tout en recevant un revenu mensuel. Voici quelques-unes des fonctionnalités essentielles de ce programme :

  1. Un programme centralisé devra être mis en place par le gouvernement fédéral, en collaboration avec ses homologues provinciaux et municipaux pour offrir des services de jumelage aux personnes âgées et aux jeunes familles.
  2. Des campagnes dans les médias sociaux et traditionnels devront être conçues pour informer le public de cette initiative. Des assemblées publiques ou des séances de questions-réponses similaires devront être organisées pour répondre aux questions et aux préoccupations du public.
  3. Les personnes âgées qui cherchent à vendre la majorité de leur maison tout en vieillissant sur place devront être identifiées.
  4. Les jeunes familles qui cherchent à acheter leur première maison avec un rabais important mais qui sont disposées à partager la propriété et l'espace physique de leur nouvelle maison avec son ancien propriétaire devront être identifiées.
  5. Tous les membres d'une jeune famille, âgés de plus de 18 ans, devront se soumettre volontairement et réussir une vérification policière pour personnes vulnérables pour pouvoir s'inscrire à ce programme.
  6. Le domicile de la personne âgée sera évalué et le prix demandé pour l'inscription à ce programme devrait être fixé de manière à refléter au moins une réduction de 15 % en échange du fait de permettre à la personne âgée de vieillir sur place. 
  7. Des médiateurs, des experts juridiques et des travailleurs sociaux devront être engagés pour aider à la médiation et à la négociation d'un transfert de propriété partielle du propriétaire âgé à la jeune famille.
  8. Le pourcentage de propriété du logement conservé par la personne âgée, la mise de fonds et la période d'amortissement peuvent être décidés lors de la négociation. 
  9. Des plans d'urgence pour les événements indésirables de la vie ou de la santé devront être mis en place. 
  10. La jeune famille peut effectuer des paiements mensuels directement à l'aîné au lieu de versements hypothécaires, réduisant ainsi les coûts impliqués. 
  11. Des mesures pour remédier aux défauts de paiement de la jeune famille doivent être mises en place, en fonction de la fréquence et/ou du moment de l'incidence pendant la période de l'accord.
  12. En cas de décès ou d'incapacité de la personne âgée, sa part restante de la propriété du logement passera à sa succession. La jeune famille poursuivra alors les versements aux ayants droit de la succession jusqu'à ce qu'ils en deviennent la pleine propriété ; ces versements peuvent être échelonnés ou forfaitaires.
  13. Des visites surprises fréquentes (mensuelles ou bimensuelles) seront effectuées par des travailleurs sociaux affectés à chaque match pour assurer le bien-être physique, émotionnel et financier de toutes les parties concernées. 
  14. Tout différend découlant d'un tel arrangement sera arbitré par un ombudsman nommé au niveau municipal, appuyé par le travailleur social affecté à ce dossier.
  15. Bien que le programme devrait permettre au propriétaire âgé de choisir et de concevoir de manière indépendante un accord qui correspond le mieux à son style de vie et à ses objectifs, il devrait être encouragé à informer tout bénéficiaire potentiel de sa succession de son intention de participer à ce programme, afin d'éviter toute contestation judiciaire future. . 
  16. Les interactions sociales entre le propriétaire âgé et la jeune famille seront laissées à leur consentement mutuel et à leur discrétion, bien que le programme en fasse activement la promotion.

Ce programme a la capacité unique de fournir à un propriétaire âgé un revenu stable et la possibilité de vieillir chez lui tout en permettant à une jeune famille de posséder une maison à un prix réduit sans avoir besoin d'un prêt hypothécaire à taux d'intérêt élevé. Il y a aussi l'avantage social supplémentaire de vivre dans un ménage multigénérationnel de son propre choix. 

Références:

  1. Base de données de l'OCDE sur le logement abordable (AHD), Questionnaire de l'OCDE sur le logement abordable et social. 2021.
  2. Ministère des Finances, Canada. 2022. Le rapport budgétaire. https://budget.gc.ca/2022/report-rapport/chap1-fr.html
  3. Société canadienne d'hypothèques et de logement. 2020. Logement pour les Canadiens âgés : Le guide définitif du marché des plus de 55 ans – Comprendre le marché. https://publications.gc.ca/collections/collection_2020/schl-cmhc/NH15-295-1-2020-fra.pdf
  4. Sotheby's International Realty Canada : https://www.globenewswire.com/news-release/2020/03/04/1994809/0/en/Aging-in-Place-Report-Reveals-86-of-Urban-Canadian-Baby -Boomers-Older-Adult-Homeowners-Want-to-Live-in-their-Homes-for-as-Long-as-Possible.html