Budget pour la classe moyenne qui suit la voie médiane – Le Canada a besoin d'une voie ambitieuse en matière de changement climatique

Publié le: mars 2019Catégories: Éditoriaux, Éditoriaux en vedette 2019Mots clés:

Auteurs):

Rajendra Shende

Centre de politique TERRE

Président

PNUE

Ancien directeur

Ancien élève de l'IIT

Rajendra Shende

Je suis un grand fan du premier ministre Justin Trudeau car il représente le nouveau et le jeune Canada. Son approche décalée laisse derrière elle la diplomatie archaïque du 20ème siècle et adopte une "diplomatie disruptive" pour les minorités, la migration et la classe moyenne. Le budget 2019 de son gouvernement, présenté par le ministre des Finances Bill Morneau le 19 mars 2019, s'intitule « Investissement dans la classe moyenne ».

Bien qu'il existe des problèmes habituels et uniques tels que l'abordabilité du logement, les soins de santé, la réconciliation avec la communauté autochtone et même l'accès à Internet haut débit ainsi que la formation professionnelle, je voudrais me concentrer de manière critique sur les problèmes liés à la science, au changement climatique.

En tant qu'auteur principal coordonnateur du rapport 2007 du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), je suis convaincu que le budget fédéral 2019 du Canada a fait preuve d'un sérieux engagement à respecter ses engagements dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat. Malheureusement, les engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris se sont révélés insuffisants selon le rapport de Gao des Nations Unies pour l'environnement. Le rapport spécial du GIEC sur 1.5 deg C indique que les émissions mondiales nettes de CO2 doivent chuter d'environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d'ici 2030 et atteindre « zéro net » d'ici 2050 environ si l'augmentation de la température doit être limitée à 1.5 deg C'. Cela nécessiterait une ambition fulgurante, des politiques audacieuses et une mise en œuvre audacieuse. Ce que nous voyons dans le budget est une voie médiane docile choisie par le gouvernement Trudeau en route pour atteindre les objectifs énoncés par le GIEC.

Le soutien ardent, sans équivoque et durable du Canada à l'accord mondial le plus réussi, le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, a été salué comme un élément essentiel du succès mondial dans la protection de la couche d'ozone stratosphérique. Le Canada a fermement soutenu le traité et a même accueilli le secrétariat du Fonds multilatéral pour aider les pays en développement à s'éloigner des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Fonds multilatéral au titre du Protocole de Montréal, auquel ont contribué tous les pays développés, continue à ce jour d'être un exemple unique de réussite de coopération financière et technologique entre pays en développement et pays développés.

Cet héritage environnemental du Canada a traversé une brèche continentale en 2011, lorsque le Canada est devenu le premier pays à se retirer du Protocole de Kyoto du Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, après 14 ans d'engagement.

La première ministre Justine Trudeau, fils d'un premier ministre libéral, déploie depuis 2015 des efforts courageux pour laver cette image ternie du Canada et pour sceller le manque de confiance créé par l'ancien premier ministre Stephen Harper, fils de l'exécutif pétrolier.

Ce que j'ai trouvé comme la tentative la plus honnête du budget fédéral est de mettre fin à l'ère du charbon. Les centrales au charbon produisent 9 % de l'électricité du Canada. La fermeture de toutes les centrales au charbon d'ici 2030 a été une décision audacieuse. Il existe actuellement des dispositions intelligentes pour les travailleurs des centrales au charbon afin de leur permettre de traverser une transition en douceur loin de l'industrie du charbon. Il y a aussi une allocation pour protéger leurs salaires. les retraites et le développement des compétences dans les secteurs autres que le charbon grâce à un fonds spécial. En effet, il y a une leçon pour le président Trump sur une telle stratégie de transition loin du charbon, plutôt que de gagner les élections en protégeant les centrales au charbon et les travailleurs.

Un autre point fort est que le budget proposait d'aborder la question de la réduction des subventions aux combustibles fossiles, bien que de manière très passive. Premièrement, il a proposé d'ajouter de la transparence dans la notification des subventions et également de nommer le groupe international chargé d'examiner le rapport d'auto-examen. C'est la leçon de transparence pour tous les autres pays du G7.

Le Canada, sur la base de la taille de son économie, demeure toutefois le plus important fournisseur de soutien fiscal à la production pétrolière et gazière parmi les pays du G7. Le gouvernement soutient clairement l'industrie des combustibles fossiles grâce à d'énormes subventions, s'élevant à 2.5 milliards de dollars. Juste pour comprendre à quel point ce montant est important, ce montant fournirait une éducation gratuite à 260,000 XNUMX étudiants canadiens. Un pas vers la transparence est bon mais une réduction accélérée des subventions comme promis aurait été meilleure pour le monde neutre en carbone que recommande le GIEC.

Dans un an, c'est la "date limite de 2020" pour que les pays développés comme le Canada tiennent leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars américains par an de financement climatique international à l'appui de l'Accord de Paris de 2015.

Malheureusement, le budget fédéral de 2019 n'indique pas comment le Canada contribue sa juste part à ce Fonds vert pour le climat (FVC) pour permettre la transition des pays en développement loin des combustibles fossiles.

Des véhicules à zéro émission à 100 % d'ici 2040, un investissement de 1.01 milliard de dollars en 2018-19 pour accroître l'efficacité énergétique des immeubles résidentiels, commerciaux et à logements multiples et une aide financière aux initiatives climatiques dirigées par la communauté sont quelques-unes des mesures utiles, mais pas audacieuses, comme l'exigent Rapport spécial du GIEC.

À Mumbai, j'ai demandé au premier ministre Justin Trudeau pourquoi ses actions en matière de changement climatique ne sont pas aussi audacieuses que ce que le Canada a pris à l'époque du Protocole de Montréal ? Il a dit que le Canada est maintenant plus audacieux. C'est peut-être vrai, mais le budget montre que le rapport spécial du GIEC exige non seulement des mesures audacieuses, mais aussi des mesures agressives et accélérées pour faire face au changement climatique brutal. Budget fédéral 2019, ne saisit pas cette occasion.