Un budget scientifique à célébrer

Auteurs):

Alan Bernstein et John Hepburn

CIFAR

Président et CEO

CIFAR

Vice-président recherche

Alain et Jean

Le budget de 2018 est une excellente nouvelle pour la science canadienne. Il représente une approche équilibrée et stratégique des besoins opérationnels, d'infrastructure et de personnel de la recherche et il reconnaît que le Canada a besoin de programmes de recherche à la fois absolus et stratégiques.

Le gouvernement du Canada devrait être félicité d'avoir écouté et d'avoir compris que la recherche est essentielle à d'autres objectifs stratégiques du gouvernement, notamment le développement d'une économie plus novatrice et diversifiée, un système de santé plus innovateur et plus rentable, le rôle des femmes dans la société et la place dans le monde. Le budget de 2018 contribue également grandement à la réalisation des recommandations de l'examen des sciences fondamentales (le rapport Naylor) commandé par Kirsty Duncan, ministre des Sciences du Canada. Fait important, non seulement le budget de 2018 augmente le financement global de la science, mais il amorce le processus attendu depuis longtemps pour apporter les changements structurels nécessaires à la façon dont la science est financée au Canada.

Ces augmentations historiques ne se sont pas produites par hasard. De nombreuses personnes et organisations, travaillant ensemble et parlant d'une seule voix, ont contribué à la réalisation de cet objectif. En commençant par le rapport stellaire rédigé par le Comité Naylor et les nombreuses représentations faites en réponse par le milieu de la recherche, les fondations, les Canadiens, les organismes de bienfaisance et l'industrie, une leçon du budget de 2018 est l'importance de s'exprimer, de manière constructive, d'une seule voix et d'un message clair.

Au cours des cinq prochaines années, le gouvernement investira 925 millions de dollars en financement accru pour la recherche fondamentale dirigée par des chercheurs par l'intermédiaire des conseils subventionnaires. Bien qu'il ne s'agisse pas de l'augmentation de 1.3 milliard de dollars recommandée par le rapport Naylor, elle contribue largement à compenser une décennie de sous-investissement dans la recherche fondamentale. Le budget comprend également plus de 1.3 milliard de dollars sur cinq ans pour l'équipement et l'infrastructure, un nouveau financement pour le CNRC et les laboratoires gouvernementaux, ainsi qu'un financement pour les femmes innovatrices.

Fournir un niveau international de soutien aux chercheurs exceptionnels pour qu'ils poursuivent leurs idées est le rôle propre du gouvernement. Seul le secteur public peut soutenir une recherche fondamentale incertaine et à long terme. Et seul le secteur privé peut prendre les idées issues de la recherche fondamentale et les transformer en nouveaux produits et entreprises. Le succès mondial du Canada dans le domaine de l'IA est un exemple classique des rôles complémentaires des secteurs public et privé.

Le financement de l'infrastructure de 763 millions de dollars au cours des cinq prochaines années par l'intermédiaire de la FCI lui donnera un horizon temporel plus long dont elle a bien besoin pour planifier stratégiquement. Le budget de 2018 s'engage également à ce que d'ici 2023-24, la FCI reçoive un financement stable, à un niveau de plus de 400 millions de dollars par an.

Le gouvernement a également créé un nouveau Fonds de 275 millions de dollars sur les cinq prochaines années pour la recherche internationale interdisciplinaire de rupture rapide et à risque élevé. (J'ai mentionné un tel fonds ailleurs sous le nom de Fonds d'encouragement du Canada). De nombreux détails importants concernant ce fonds restent à régler. Que soutiendra le fonds ? Comment sera-t-il administré ? Bien que le budget indique que le CRSH administrera le fonds, nous recommandons que le nouveau Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) administre ce nouveau fonds. Une telle décision donnerait de véritables jambes et un but à ce nouveau comité. Les investissements de notre pays dans la recherche fondamentale devraient soutenir la façon dont la recherche est effectuée aujourd'hui. Au CIFAR, nous croyons implicitement à l'importance et à la valeur de la science mondiale et interdisciplinaire. Et bon nombre des défis auxquels le Canada est confronté, des questions telles que l'avenir de l'Arctique, nécessitent des équipes interdisciplinaires de scientifiques qui couvrent les sciences sociales, de la santé et physiques et les sciences humaines.

Le budget regroupe et simplifie également ce qui était devenu un nombre déroutant de programmes du CRSNG destinés à l'industrie en un seul programme de subventions de recherche et développement coopérative. La simplification de cet ensemble de programmes devrait faciliter l'évaluation de l'optimisation des ressources.

Certains membres du milieu de la recherche ont fait valoir que le budget de 2018 ne va pas assez loin. Nous ne sommes pas d'accord. Le budget de 2018 est un réinvestissement historique dans la recherche fondamentale sans entraves et dans d'autres mesures non détaillées ici.

Le gouvernement a fait sa part. Il n'est pas temps pour les conseils subventionnaires, la FCI, le milieu de la recherche et nos universités de s'assurer que ces fonds sont utilisés pour assurer une valeur maximale. Il y a au moins trois domaines sur lesquels nous recommandons que le CCRC (composé des quatre présidents, des deux sous-ministres concernés et du conseiller scientifique en chef) concentre son attention :

Premièrement, les investissements du Canada dans l'infrastructure, les opérations et les gens devraient s'aligner et se soutenir mutuellement, en veillant à ce que les précieux dollars soient utilisés pour un impact maximal.

Deuxièmement, comme l'a souligné le rapport Naylor, les cultures distinctes des conseils subventionnaires, avec des taux de réussite et des montants moyens des subventions qui diffèrent de cinq à huit fois, font qu'il est difficile pour les organismes de travailler ensemble efficacement. Ces différences compromettent notre capacité à nous attaquer avec audace aux problèmes et aux défis scientifiques passionnants auxquels sont confrontés le Canada et le monde.

Et troisièmement, il est essentiel que les enquêteurs en début de carrière aient la possibilité de lancer leur carrière. L'avenir de l'entreprise de recherche dans ce pays dépend essentiellement des jeunes scientifiques et de l'énergie et de la plasticité qu'ils fournissent.

Les gouvernements soutiennent la recherche fondamentale parce qu'ils comprennent qu'elle est essentielle pour stimuler l'innovation, pour améliorer notre système de soins de santé, pour assurer un approvisionnement suffisant en personnes possédant des compétences scientifiques, techniques et essentielles, pour créer de nouveaux emplois et pour comprendre le monde complexe dans lequel nous vivons. . La communauté de la recherche a maintenant deux tâches : premièrement, remercier le gouvernement pour sa générosité et sa compréhension du rôle central que joue la recherche dans une économie du savoir mondialisée et deuxièmement, veiller à ce que le Canada profite pleinement de ces investissements historiques.