Un pas dans la bonne direction pour les grandes installations de recherche

Publié le: mai 2019Catégories: Éditoriaux, Avis récents de financement scientifique

Auteurs):

Daniel Banques

TVB Associés Inc.

Président

Daniel Banques

Avec la récente annonce de 160 millions de dollars pour augmenter le financement des installations scientifiques «d'importance nationale», Trudeau a continué de se positionner comme plus sensible aux besoins de la communauté scientifique que ne l'était Harper.

Harper a fermé le Bureau du conseiller scientifique national.

Trudeau a commencé par nommer Kirsty Duncan au poste de ministre des Sciences à part entière et l'a mandatée pour rétablir un rôle de conseillère scientifique nationale.

Harper a investi dans la recherche motivée par l'industrie, mais les scientifiques d'autres domaines se sont sentis sous-estimés, ce qui a conduit à des protestations contre les réductions et les restrictions sur la communication de leurs recherches.

Le ministre Duncan a commandé l'examen des sciences fondamentales pour aider le gouvernement à tenir ses promesses d'adopter une approche différente de la science.

Depuis le rapport de l'examen en 2017, Duncan a travaillé à la mise en œuvre de ses nombreuses recommandations de changements de politique et pour plus d'un milliard de dollars par an en augmentations de financement.

L'annonce de Duncan la semaine dernière était la dernière mise en œuvre, augmentant la part de financement de la Fondation canadienne pour l'innovation dans les opérations de sept grandes installations de recherche de 40 % à 60 %.

Des installations de recherche majeures, telles que le brise-glace de recherche illustré à l'arrière du billet de cinquante dollars, fournissent des fonctionnalités uniques qui font partie d'une boîte à outils scientifique du 21e siècle.

Étant donné que ces installations sont trop coûteuses pour être utilisées par quelques établissements de recherche seulement, elles sont partagées par des centaines de chercheurs à travers le Canada, l'une des raisons pour lesquelles elles sont considérées comme « d'importance nationale ».

Mais le Canada manque d'un système cohérent pour superviser les principales décisions de financement nécessaires à leur création et à leur fonctionnement.

En conséquence, les scientifiques qui ont besoin de ces installations perdent beaucoup de temps et d'énergie en lobbying.

Les politiciens, à leur tour, ne sont pas qualifiés pour juger du mérite scientifique d'investir 100 millions de dollars dans un grand télescope par rapport à une grande expérience de physique des particules.

En fait, de nouvelles installations ont parfois été construites avant que les fonds de fonctionnement ne soient trouvés – une recette pour un embarras national.

Certaines grandes installations continuent de se heurter à des vides juridictionnels parce qu'aucune agence n'en est responsable.

Ces lacunes ont été l'un des facteurs qui ont mené à la perte des installations de faisceaux de neutrons du Canada, qui dépendaient du réacteur NRU de Chalk River.

Les installations de faisceaux de neutrons sont des outils nationaux partagés utilisés pour un large éventail de recherches sur les matériaux.

Par exemple, les chercheurs utilisent des faisceaux de neutrons pour répondre à des questions sur La maladie d'Alzheimer ainsi que le de la vitamine E, développer stockage d'énergie propre pour éliminer les émissions des véhicules ou améliorer la fiabilité de nos canalisations vieillissantes.

Tous les autres pays avancés disposent d'installations à faisceaux de neutrons car elles sont polyvalentes et ne peuvent être remplacées par d'autres outils.

Lorsque le Conseil national de recherches (CNRC) a été restructuré en 2012, l'exploitation d'une telle installation pour les scientifiques de partout au Canada n'était pas alignée sur sa nouvelle mission.

Ainsi, le CNRC a cédé son installation de faisceaux de neutrons à Énergie atomique du Canada ltée, qui l'a gardée ouverte pendant plusieurs années, mais il n'avait aucun mandat dans ce domaine de recherche au-delà de la fermeture du réacteur NRU en 2018.

Aucune agence n'a eu la responsabilité d'obtenir des installations de remplacement.

En réponse, un groupe de travail soutenu par 15 organismes de recherche a été formé pour faire pression sur le gouvernement afin d'établir un nouveau cadre pour cette capacité scientifique.

La nécessité de faire du lobbying, alors que les scientifiques préfèrent de loin se faire concurrence sur le mérite, est un symptôme du problème plus large qui pourrait être résolu en rassemblant les principales installations sous un processus de surveillance complet, comme l'a recommandé l'examen scientifique fondamental.

La recommandation de l'Examen est parallèle au nouveau Fonds stratégique pour la science dans le budget de 2019, qui est destiné à un deuxième ensemble d'organisations scientifiques qui ont fonctionné en dehors des canaux de financement normaux : Génome Canada et Brain Canada, par exemple.

Le Fonds scientifique stratégique rassemble toutes ces organisations dans le cadre d'un programme de financement compétitif dans lequel elles seront évaluées par des experts indépendants selon des critères fixes - plus besoin de lobbying.

L'augmentation du financement annoncée la semaine dernière indique que le gouvernement fédéral accepte sa responsabilité de leadership pour les grandes installations et pourrait être un pas vers la recommandation de l'Examen sur leur surveillance.