Une opportunité cruciale pour le leadership du savoir au Canada — Global Science Advice arrive à Montréal

Publié le: août 2021Catégories: Série éditoriale 2021, Éditoriaux

Auteurs):

Paul Dufour

Université d'Ottawa

Chercheur principal, ISSP

Paul Dufour

Du 30 août au 2 septembre 2021, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, accueillera la 4e Conférence internationale sur les conseils scientifiques aux gouvernements, INGSA2021 — Reconstruire plus sagement : connaissances, politiques et publics en dialogue.

La conférence, avec le soutien de la conseillère scientifique en chef du Canada, Mona Nemer, aura lieu à Montréal. Il réunira plus de 1,500 XNUMX représentants politiques, diplomates et conseillers scientifiques gouvernementaux pour promouvoir l'expertise scientifique et l'utilisation des connaissances scientifiques pour éclairer les décisions politiques dans un monde de plus en plus complexe. Compte tenu du travail de l'hôte dans les pays francophones, une partie spéciale du programme sera consacrée aux discussions politiques centrées sur le renforcement de la capacité de conseil scientifique en Francophonie.

Il s'agit de la quatrième conférence mondiale de ce type depuis 2014 après celles d'Auckland, Bruxelles et Tokyo. La mission de l'INGSA est de fournir un forum aux décideurs politiques, aux praticiens, aux académies nationales et aux universitaires pour partager leurs expériences, renforcer les capacités et développer des approches théoriques et pratiques de l'utilisation des preuves scientifiques pour éclairer les politiques à tous les niveaux de gouvernement.

La liste des conférenciers et des experts de la conférence de Montréal est stellaire, allant des conseillers scientifiques au gouvernement aux étudiants de la prochaine génération en conseil scientifique.

Les avis scientifiques ont un nouveau pivot. De toute évidence, les réponses aux crises de la pandémie et du changement climatique ont souligné la créativité et l'importance de disposer de preuves solides et de connaissances fiables communiquées efficacement au public du monde entier. Certes, il y a eu une expérimentation considérable dans l'appareil consultatif scientifique et sanitaire à l'échelle mondiale, comme nous l'avons vu au sein de l'évolution des membres de l'INGSA elle-même.

De nombreux experts et organisations se sont manifestés pour illustrer pourquoi et comment la science et ses conseils sont importants pour la prise de décision. Tout n'a pas été couronné de succès. Le dialogue entre les scientifiques, le public et les responsables politiques a connu des hauts et des bas. La communauté du savoir a appris que le simple fait d'énoncer des faits sur des preuves et de supposer qu'elles seront adoptées n'est pas toujours une route facile. Et la politique a commencé à comprendre que prêter attention à l'évolution de la recherche et de la science est essentiel, mais pas la seule contribution à un leadership fort. Une communication efficace et la confiance restent les pierres de touche pour que ces conseils aient un impact - et le resteront.

Le leadership à tous les niveaux comptera. Il est important de se rappeler ce que le premier ministre du Canada a déclaré lors de sa première campagne électorale : « Nous accorderons de la valeur à la science et traiterons les scientifiques avec respect. Espérons que, quel que soit le prochain leadership au niveau fédéral qui sera élu, il continuera d'adopter cela et de soutenir la communauté du savoir et de la recherche à travers le pays.

On a beaucoup parlé de nos conseils scientifiques et sanitaires et de leur communication efficace avec les citoyens. Mais, face aux nouveaux défis, il est clair que notre appareil de conseil scientifique devra être réorganisé et adopter une nouvelle approche. Il est certainement revigoré ailleurs. Alors pourquoi pas ici au Canada?

Pour commencer, nous devons rendre permanents le rôle et le statut du conseiller scientifique en chef et le lier plus étroitement à nos dirigeants élus à tous les niveaux politiques, y compris le nouveau Comité interpartisan des sciences et de la recherche de la Chambre .

Nous devons mettre en place un Conseil de la science, de la technologie et du savoir public, comme l'a suggéré le groupe d'experts Naylor sur la science fondamentale.

Nous devons élargir le cercle actuel des scientifiques en chef au sein du gouvernement fédéral et nous devrions encourager les premiers ministres du Canada à envisager de renforcer leur propre appareil consultatif. En effet, le scientifique en chef du Québec (supervisant également trois agences de financement), qui célèbre son 10e anniversaire en tant que conseiller auprès de plusieurs administrations, souligne comment un modèle de conseil bien construit peut fonctionner - avec le bon soutien et la chimie des acteurs clés.

Enfin, nous devons mettre cette capacité à l'avant-plan dans la conception d'une nouvelle stratégie pancanadienne des sciences, du savoir et de l'innovation qui répond aux attentes de nos citoyens, tout en investissant considérablement dans la découverte scientifique et la prochaine génération de chercheurs. Et nous devons nous assurer qu'il est inclusif à tous égards.

Ce n'est pas comme si nous n'avions pas réussi à mettre en place une capacité consultative scientifique efficace à l'échelle du pays dans le passé — elle existait sous diverses formes. Nous devons simplement nous y atteler avec une attention plus particulière alors que le rythme et l'échelle des interfaces entre la science, la société et la politique se multiplient.