
Composer avec les bouleversement géopolitiques : la stratégie d’innovation du Canada pour le secteur des sciences de la vie
Sept.11 à 12h00 - 1 h GMT
Préface
Ce panel virtuel a réuni des experts du secteur afin d'identifier les obstacles et de proposer des solutions concrètes aux politiques et à l'industrie. Les intervenants ont mis en avant trois défis majeurs : la volatilité des flux de capitaux mondiaux et l'intensification de la concurrence internationale, qui réduisent la prévisibilité des investissements ; une pénurie persistante de capitaux institutionnels et de capital de développement durable, souvent à l'origine de valeur à l'étranger ; et les contraintes réglementaires et infrastructurelles : lenteur des approbations, capacité réglementaire limitée, fragmentation des systèmes d'essais cliniques, et pénurie de laboratoires et de talents expérimentés en développement.
Les réponses recommandées étaient axées sur une action publique-privée coordonnée et à long terme. Les panélistes ont préconisé l'élaboration d'une stratégie industrielle nationale durable harmonisant les politiques de R-D, d'approvisionnement, de commerce et de talents ; un financement public catalytique et des mécanismes structurés pour mobiliser les fonds de pension et les investisseurs institutionnels ; et un financement translationnel non dilutif accru pour franchir la « vallée de la mort ». Ils ont également recommandé de protéger et de moderniser la capacité d'examen réglementaire grâce à des procédures d'examen plus rapides et des incitatifs réglementaires, de réformer les outils fiscaux comme la RS-DE et les crédits d'impôt pour essais cliniques, et d'éliminer les frictions interprovinciales en matière d'essais cliniques et de données sur la santé.
Les mesures prises par l'industrie comprennent l'investissement dans des plateformes différenciées, l'adoption de l'IA à la découverte et au développement, et l'accélération des essais cliniques. Les panélistes ont souligné les avantages comparatifs du Canada : une recherche en IA de calibre mondial et une réputation éthique en la matière, des données de santé peu connectées, mais précieuses, des atouts dans les domaines des produits biologiques et des technologies médicales, et une neutralité géopolitique susceptible d'attirer les entreprises.
La discussion s'est conclue par un appel aux prochaines étapes : créer un groupe de travail intergouvernemental, piloter des fonds de co-investissement catalytiques et fixer des objectifs mesurables pour ancrer l'innovation, la propriété intellectuelle et les retombées économiques au Canada. Échéancier prioritaire : projets pilotes d'ici 12 mois et stratégie officielle d'ici 24 mois, assortie d'indicateurs clairs.
Résumés du panel (4 à 6 puces par question — anonymisées, classées par ordre d'importance)
Q — Quels sont les trois principaux défis qui entravent actuellement l’innovation dans votre secteur ?
- Un coup de fouet mondial en matière d'investissement et une concurrence internationale intense : les panélistes ont décrit à maintes reprises les rapides bouleversements géopolitiques qui ont rendu les flux de capitaux incertains et provoqué une ruée entre les juridictions pour attirer les investissements dans les sciences de la vie. Cette situation réduit la prévisibilité pour les entreprises canadiennes.
- Accès insuffisant et inégal au capital (surtout en phase avancée) : Les intervenants ont souligné un déficit de capital-risque et de capital de croissance durable au Canada. Les transactions d'envergure et la valeur de sortie sont souvent le fait d'investisseurs internationaux, de sorte qu'une grande partie du rendement économique quitte le pays. Les fonds de pension et les investisseurs institutionnels ont été signalés comme sous-affectant le secteur canadien des sciences de la vie.
- Performance réglementaire et lenteur des approbations : les retards et les contraintes de capacité dans l’examen réglementaire ont été cités comme un obstacle persistant au lancement d’innovations et à l’attraction d’investissements ; les panélistes ont exhorté à protéger/augmenter la capacité réglementaire pour réduire les retards de 3 ans à un mois lorsque l’approbation a déjà été accordée dans l’un des pays de l’ICH.
- Goulots d'étranglement en matière de talents et d'infrastructures (espace de laboratoire, cadres expérimentés) : les entreprises en phase de démarrage ont souvent du mal à trouver des espaces de laboratoire prêts à emménager et des cadres expérimentés pour faire évoluer les entreprises.
- Absence d'une stratégie industrielle cohérente à long terme / faible intensité de R&D : plusieurs panélistes ont souligné la faible intensité de R&D du Canada en pourcentage du PIB et l'absence d'une stratégie industrielle sur plusieurs décennies, ce qui nuit à la cohérence des signaux envoyés aux investisseurs et aux talents.
Q — Comment le gouvernement et l’industrie devraient-ils réagir pour permettre l’innovation et la compétitivité à long terme ?
- Un signal rapide et décisif : défendre les sciences de la vie comme priorité nationale : Les panélistes ont exhorté les gouvernements à envoyer des signaux clairs (stratégie et budget) afin que le Canada soit perçu comme un pays ouvert aux investissements dans les sciences de la vie. Les gestes à court terme ne suffiront pas : ils veulent un engagement durable.
- Créer et financer une stratégie industrielle cohérente associant R&D, commerce, talents et achats : les recommandations comprenaient un plan sur 10 à 20 ans, des objectifs sectoriels clairs et l’alignement des achats sur les objectifs industriels afin que le gouvernement devienne un précurseur et un acteur de marché. Des exemples d’autres petits pays ayant adopté ce modèle ont été cités.
- Mobiliser le capital patient (fonds de pension / co-investissement) et élargir les outils non dilutifs : les panélistes ont proposé des mécanismes pour intégrer les fonds de pension et les investisseurs institutionnels canadiens (co-syndication, fonds dédiés, carve-outs) et renforcer les programmes non dilutifs (PARI, subventions) pour améliorer le financement à toutes les étapes.
- Rationaliser et protéger la capacité réglementaire; utiliser des incitatifs réglementaires : protéger la capacité d'examen de Santé Canada, introduire ou moderniser des régimes d'incitation (p. ex., des incitatifs de type médicaments orphelins, des dispenses de frais, des voies d'examen plus rapides) pour faire du Canada un marché de lancement plus rapide.
- L’industrie devrait créer des plateformes, adopter l’IA et accélérer les essais : les actions du secteur privé comprennent l’investissement dans des plateformes différenciées (modèles de cellules humaines/organoïdes, plateformes de génération de données), l’adoption de l’IA pour la découverte de médicaments et l’accélération des opérations d’essais cliniques (en citant des exemples de délais d’essais locaux rapides).
Q — Principales recommandations et prochaines étapes pour accroître l’investissement en R-D du secteur privé au Canada
- Attirer et retenir les capitaux en phase avancée (créer des instruments et des mesures incitatives canadiens pour les fonds de pension) : proposer des fonds canadiens dédiés à la science et à l’innovation ou un engagement en pourcentage des grands fonds de pension, afin de maintenir les rendements et les réinvestissements au pays. Des mesures incitatives pour le capital de risque seront nécessaires pour soutenir cette exigence d’augmentation du rendement du capital investi (RCI) des fonds de pension. Les panélistes ont insisté sur l’effet de levier : les capitaux publics catalytiques attirent des co-investissements privés plus importants.
- Moderniser les outils fiscaux — RS&DE, crédits pour essais cliniques, incitatifs aux brevets : mettre à jour la RS&DE, introduire des crédits d’impôt ciblés (essais cliniques) et envisager des régimes fiscaux à base de brevets ou d’autres incitatifs à la propriété intellectuelle afin que les leviers de financement récompensent mieux la R&D et les mises à l’échelle.
- Développer le financement translationnel non dilutif et les exclusions : augmenter et adapter les subventions/programmes pour la « vallée de la mort » translationnelle (laboratoire → clinique), et envisager des exclusions spécifiques dans les programmes de capital-risque pour amorcer la croissance des sciences de la vie.
- Faire du Canada un endroit plus facile pour mener des études cliniques complexes et commercialiser : réduire les frictions administratives entre les provinces (portabilité des données/barrières interprovinciales), accélérer les délais de démarrage des essais et promouvoir les essais cliniques nationaux liés à la propriété intellectuelle canadienne (les panélistes ont noté que seule une petite part des essais proviennent de l’innovation canadienne).
- Investissements ciblés dans les infrastructures et les plateformes : investir dans des infrastructures de laboratoire/plateformes de nouvelle génération (organoïdes, organes sur puce, modèles dérivés de l’humain, plateformes de données, nouveaux équipements générant de nouveaux types de données) qui génèrent de nouvelles données comme différenciateur concurrentiel.
Q — Quelles nouvelles possibilités ou quels avantages comparatifs le Canada peut-il exploiter?
- Leadership en matière d'IA éthique et découverte de médicaments accélérée par l'IA : la solide base de recherche en IA du Canada et sa réputation en matière d'IA éthique peuvent être mises à profit pour accélérer la découverte de médicaments et l'analyse de données. Les panélistes ont appelé à une adoption plus rapide du secteur privé et à des investissements rapides pour profiter des avantages des premiers entrants.
- Données sur le système de santé et environnement national coordonné d’études cliniques : les panélistes ont souligné que les données sur la santé riches (mais cloisonnées) du Canada constituent un atout concurrentiel potentiel si les provinces réduisent les obstacles et si le Canada crée un environnement facile et unifié pour les essais complexes.
- Biodéfense et technologies à double usage : justification du financement pour la sécurité nationale : inscrire les investissements dans les sciences de la vie dans le cadre de la santé et de la sécurité nationale (biodéfense, préparation aux pandémies) ouvre des voies de financement et d'action politique supplémentaires. Des exemples d'entreprises ayant réorienté leurs efforts vers la réponse à la pandémie grâce à des partenariats gouvernementaux existants ont été cités.
- Leadership en matière de plateformes de niche (produits biologiques de précision, technologies médicales, implants intelligents) : le Canada peut redoubler d'efforts dans ses domaines de prédilection — produits biologiques, médecine de précision, certaines technologies médicales — et agir en tant qu'adopteur précoce (approvisionnement) pour étendre ces gains (exemple : cas cité d'implant intelligent riche en données).
Une fenêtre d'opportunité pour attirer les entreprises et les talents dans un contexte de changements mondiaux : avec l'incertitude géopolitique qui règne ailleurs, la réputation neutre du Canada et son bassin de talents hautement qualifiés créent une occasion opportune d'attirer les entreprises et les entrepreneurs canadiens expatriés pour qu'ils implantent ou dirigent leur (prochaine) entreprise au Canada et créent des emplois d'ancrage - mais la rapidité et des signaux politiques clairs sont essentiels.
Ce résumé a été généré avec l’aide d’outils d’IA.









