LA SCIENCE ET L'INNOVATION CANADIENNES SONT DANS UN PEU... et au mieux, elles sont sous-performantes

Publié le: mars 2019Catégories: Éditoriaux, Éditoriaux en vedette 2019Mots clés:

Auteurs):

Marc Poznanski

Génomique de l'Ontario

Ancien PDG

SpindleStrategy.com

Conseillère principale

Marc Poznanski

Il ne s'agit pas tant de savoir si nous avons développé une « culture de l'innovation », si nos enfants s'intéressent à la science, si nos scientifiques universitaires et industriels ont le « bon matériel », si nos institutions à forte intensité de recherche sont suffisamment engagées ou même si nos gouvernements fournissent assez d'argent pour la recherche. Ils le font, mais ce n'est pas le facteur limitant.

La science canadienne est tout simplement trop conservatrice. Nos institutions, nos scientifiques et nos gouvernements sont trop réactifs et le plus souvent trop averses au risque.

Et même lorsque nous avons une position de leader dans une entreprise donnée, nous échouons souvent à la maintenir. Nous pouvons remonter à la découverte de l'insuline (commercialisée aux États-Unis), plus récemment à la découverte des cellules souches et encore plus récemment au développement du téléphone intelligent où nos premiers « sièges avant » sont maintenant bien en retard sur le monde. dirigeants. Trop souvent, les riches scientifiques du Canada s'enrichissent, les pauvres s'embrouillent en attendant de tomber du wagon (comme ils le devraient) et bon nombre de jeunes scientifiques avec de nouvelles idées fraîches se débattent. Ils mettent trop de temps à établir leur carrière, ils cheminent souvent sous la coupe de « tsars de la recherche », se découragent et quittent trop souvent le Canada pour de plus verts pâturages. Ils ne sont PAS encouragés à prendre des risques, ce qui est une norme fréquente dans les sciences de pointe.

Une autre preuve de notre incapacité à soutenir l'excellence réelle est l'absence de « notre part » de récompenses internationales majeures ; Nobels, Laskers, GM et FRS. Dans le même ordre d'idées, nous pouvons constater une grave sous-représentation des Canadiens dans les revues internationales (p. ex. SCIENCE et NATURE) ou dans les conférences internationales. Et je ne crois pas que ce soit simplement une question de dollars. Depuis l'époque de Chrétien et de Martin et après l'époque de Harper, le soutien à la science a été substantiel. Et de nombreuses provinces (notamment la Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario et le Québec) ont fait d'importants investissements similaires motivés en grande partie par les espoirs de développement économique qui ont été suivis par d'importants investissements du secteur privé. Et même ainsi, l'entreprise de recherche ne prospère pas particulièrement au-delà des couloirs du milieu universitaire.

Quelles sont mes solutions

Le Canada devrait mettre de côté au moins 500 millions de dollars (par année) de son budget de recherche actuel de plusieurs milliards pour financer de nouveaux projets qui feront progresser l'économie canadienne. L'accent mis sur des projets discrets et limités dans le temps, par opposition à la multitude de programmes de recherche en cours, souvent exécutés de manière assez traditionnelle par les centres de recherche universitaires du Canada, est essentiel. Cela pourrait impliquer l'annonce du Fonds stratégique pour la science, mais il ne faut pas que les affaires se poursuivent comme d'habitude lorsque les fonds vont à des initiatives de recherche établies et souvent traditionnelles dans les secteurs public ou privé. Il existe un programme prototype exécuté aux États-Unis appelé DARPA (Defense
Agence de Projets de Recherche Avancée). Leur mission est de faire des investissements cruciaux dans les technologies de pointe pour la sécurité nationale. Au Canada, nous pourrions tout simplement remplacer le mot sécurité par économie.

Le Canada doit tirer une leçon d'autres plans audacieux et audacieux qui ont produit des connaissances et un développement économique incroyables. Le plan de Kennedy de 1961 pour faire atterrir un homme sur la lune avant la fin des années 60 ou les plans des secteurs public et privé au début des années 80 pour cartographier l'ensemble du génome humain étaient de telles initiatives. Lorsqu'ils ont été conçus, de nombreuses technologies permettant d'accomplir les tâches n'avaient pas été développées et il n'était même pas clair que les propositions étaient réalisables. Mais les dirigeants intelligents et efficaces ont eu l'opportunité et le reste, comme on dit, appartient à l'histoire.

Le Canada n'est peut-être pas en mesure d'aborder des initiatives aussi vastes et coûteuses que le projet Man on the Moon, mais nous pouvons sûrement choisir des approches vraiment novatrices pour résoudre des problèmes qui sont uniques et, pour utiliser un cliché usé, aller… « Là où personne n'est allé Avant". C'est la véritable essence de l'innovation et c'est ce qui rapportera au Canada et à son économie.