Le budget fédéral favorise la bonne lecture - La recherche exploratoire est de retour à l'ordre du jour

Auteurs):

Kristin Baetz, Ph.D.

tir à la tête de Baetz

Président de la Société canadienne des biosciences moléculaires
Directeur de l'Institut de biologie des systèmes d'Ottawa
Chaire de recherche du Canada en génomique chimique et fonctionnelle
Professeur agrégé, Département de biochimie, microbiologie et immunologie
Université d'Ottawa

Je n'aurais jamais pensé dire cela, mais le budget de 2016 a été une lecture passionnante. Après des années à s'inquiéter de l'avenir de la recherche fondamentale sur la découverte au Canada, le résultat était là, une augmentation substantielle du soutien à la recherche sur la découverte. J'ai réalisé que le budget de 2016 décrivait une nouvelle vision importante du rôle de la science au Canada; et au cœur du programme d'innovation se trouvait la recherche axée sur la découverte. 

Il semble que le nouveau gouvernement libéral ait entendu les scientifiques s'inquiéter de la stagnation du financement de la recherche exploratoire au Canada. Je pouvais le voir en mots : « le rôle fondamental de la recherche axée sur la découverte dirigée par des chercheurs dans une société innovante », mais aussi en action – des augmentations annuelles de 30 millions de dollars pour les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et les sciences naturelles et le génie Conseil de recherche (CRSNG). 

En période économique difficile, 60 millions de dollars sont certainement les bienvenus. Cependant, la dernière décennie a vu la réduction des effectifs et la fermeture de laboratoires à travers le pays. Plus important encore, nous avons vu le rétrécissement des intérêts de recherche pour s'adapter à une enveloppe de financement éclairée par la commercialisation plutôt que par une véritable innovation. Les résultats sont éloquents : techniciens et attachés de recherche, les piliers des laboratoires ont été licenciés ; les programmes d'études supérieures signalent que moins d'étudiants recherchent des carrières scientifiques; les taux de réussite des subventions sont à des niveaux historiquement bas. Il faut dire que 60 millions de dollars ne suffisent pas, cependant, si ces nouvelles injections dans le budget de la science sont dirigées vers la recherche la plus compétitive et la plus novatrice financée par les concours ouverts de subventions de fonctionnement (subventions à la découverte du CRSNG et subventions Fondation et Projet des IRSC). cela aidera certainement. 

Il est important de noter que les augmentations représentaient « le montant le plus élevé de nouveaux financements annuels pour la recherche exploratoire depuis une décennie ». C'est un message clair que le gouvernement libéral connaît l'importance de la recherche fondamentale pour la réussite de son ambitieux programme d'innovation. C'est un bon début qui me donne l'espoir qu'il y aura des augmentations plus substantielles dans un proche avenir.

Encore plus inspirante que l'argent, a été l'annonce que la ministre des Sciences Kirsty Duncan "entreprendra un examen complet de tous les éléments du soutien fédéral à la science fondamentale". C'est là que la lecture est devenue vraiment juteuse! 

Les scientifiques canadiens comprennent qu'ils sont redevables au contribuable de dépenser chaque dollar de manière efficace et de s'assurer que le soutien fédéral à la recherche exploratoire est stratégique et efficace. Je félicite le gouvernement libéral et le ministre des Sciences d'avoir entrepris cette tâche ardue, qui révélera sans aucun doute un réseau complexe d'intérêts concurrents. Mais si le Canada veut réussir avec son programme d'innovation, il doit le faire et il doit être bien fait. 

Cela va bien au-delà du bourbier des réformes des IRSC qui ont aggravé une mauvaise situation en modifiant tous les paramètres des concours ouverts en même temps. Nous savons tous qu'il existe quelques solutions simples, mais il est urgent de remédier à cette situation pour s'assurer que le Canada investit dans la recherche en santé de classe mondiale en utilisant un processus d'examen par les pairs solide auquel la communauté de la recherche fait confiance.

Le budget de 2016 énonce de façon concise quatre grands enjeux qui seront abordés dans le cadre de l'examen approfondi du Dr Duncan. Le plus important pour la recherche axée sur la découverte a été la prolifération des programmes de financement de la recherche ciblée ou spécialisée qui s'est produite ces dernières années. 

« Recherche ciblée » est un terme un peu trompeur car non seulement le gouvernement, mais de nombreux scientifiques ciblent leurs recherches pour répondre aux défis sociétaux émergents. L'une des raisons les plus convaincantes d'avoir des concours de subventions ouvertes bien financés est de permettre aux chercheurs individuels de réorienter rapidement leurs programmes de recherche. Lorsque de nouveaux défis surgissent, par exemple le virus Zika, les concours de subventions ouvertes permettent à la communauté scientifique canadienne de réagir rapidement. Cependant, lorsque le gouvernement cherche à contrôler le discours scientifique public en créant de nouveaux programmes de financement ciblés, si cela se fait au détriment des concours de subventions ouvertes, cela érode l'excellence en recherche et le potentiel d'innovation du Canada.  

La prolifération des programmes de jumelage a imposé un fardeau supplémentaire à la science de la découverte. Nous avons tous vu nos collègues à la recherche de fonds de contrepartie ou en nature, se souciant beaucoup plus de modèles budgétaires de plus en plus complexes que de la science réelle. Une grande partie de cela semble mal conçue et je pense que les scientifiques devraient avant tout se soucier de ce pour quoi ils sont formés et de ce qui rapportera le mieux aux Canadiens, en faisant de l'excellente science.

Tout cela peut-il être fait ? Les résultats de l'examen mèneront-ils à de véritables améliorations pour l'écosystème de la recherche au Canada? Avec une large consultation des parties prenantes combinée à un examen international indépendant et indépendant et un gouvernement qui s'est engagé à assurer le succès du programme d'innovation, il peut réussir. Et il le faut.

La vision du budget de 2016 de bâtir un pays plus innovateur a été une lecture inspirante. La ministre des Sciences, Kirsty Duncan, travaillons ensemble pour en faire une réalité.