Le prochain coup

Auteurs):

Ted Hsu

Ancien député de Kingston et les îles, ancien critique scientifique du Parti libéral du Canada, membre du conseil d'administration (Switch)

Ted Hsu

Le lendemain du jour du budget 2016, j'ai eu la merveilleuse opportunité d'assister au concours de thèse en trois minutes de l'Université Queen's, où des étudiants diplômés expliquent leurs recherches à un public général. Les professeurs de recherche étaient joyeux. Le budget a annoncé un nouveau soutien à la R&D, dont 2 milliards de dollars sur trois ans pour la mise à niveau des infrastructures de R&D et de commercialisation dans les établissements postsecondaires, une augmentation annuelle de 95 millions de dollars, la plus importante depuis plus d'une décennie, pour les conseils de recherche, ainsi que le renouvellement du financement pour grands programmes de soutien à la recherche.

Au-delà d'un financement solide, doit-il y avoir une approche plus stratégique pour financer la recherche et soutenir l'innovation et la commercialisation? On pourrait soutenir qu'une grande partie de la meilleure recherche fondamentale est motivée par la curiosité et non dirigée par le gouvernement. Dans le secteur privé, on pourrait faire valoir que, pour la croissance de la productivité, le gouvernement devrait simplement réduire les impôts, supprimer les incitations perverses, encourager la concurrence et le commerce, puis simplement se retirer.

Les propres priorités du gouvernement Trudeau suggèrent comment le financement de la recherche devrait être réexaminé. L'accent qu'il met à l'échelle du gouvernement sur l'élaboration de politiques éclairées par des données probantes est en soi un récepteur renouvelé pour les apports de la recherche. De plus, si la politique doit être fondée sur des preuves et fondée sur la science, comment les électeurs peuvent-ils être convaincus que les décisions sont motivées par des preuves solides ainsi que par des impératifs politiques ? Une stratégie de recherche peut-elle renforcer le potentiel de la science pour aider à obtenir l'approbation sociale nécessaire, par exemple, à la construction d'infrastructures économiques ?

Une deuxième priorité influençant une stratégie de recherche et d'innovation est la volonté pangouvernementale de M. Trudeau de soutenir une croissance durable et de lutter contre les changements climatiques. Nous pouvons en trouver des preuves tout au long du document budgétaire. C'est un autre domaine mûr pour l'innovation et où les nouveaux investissements dans la recherche trouveront des récepteurs prêts.

Les priorités du gouvernement lui-même vont de pair avec certaines grandes tendances à considérer dans toute stratégie de recherche et d'innovation. L'un d'entre eux est l'inégalité des revenus. La façon dont le Canada réagit à la révolution continue des technologies de l'information et des communications, en particulier l'automatisation et l'intelligence artificielle, et la façon dont le Canada aborde l'éducation, la formation et l'innovation au niveau individuel et de l'entreprise contribueront de manière significative non seulement à la force économique globale, mais aussi à la façon dont les revenus l'inégalité se jouera au Canada au cours des prochaines décennies.

Une autre tendance à grande échelle est le vieillissement démographique du Canada. Nous devons trouver des moyens de gérer les coûts des soins aux personnes âgées à l'échelle de l'économie et de soutenir une croissance soutenue de la productivité du travail. Toute approche à long terme doit commencer par une stratégie réfléchie de recherche et d'innovation.

Voici quelques questions particulières qui pourraient être envisagées :

Compte tenu des nouveaux défis et opportunités que le Canada est susceptible de rencontrer au cours des prochaines décennies, le ratio de financement actuel entre les trois conseils de recherche et les autres programmes de financement est-il optimal?

Les exigences de fonds de contrepartie entravent-elles certains domaines de recherche (affaires autochtones, santé publique, vie privée et éthique)?

La politique, des visas et des politiques de voyage aux règles de financement, permet-elle aux chercheurs canadiens de participer pleinement aux collaborations internationales de pointe, que ce soit pour les grandes installations scientifiques ou la recherche en laboratoire?

Les experts ont noté que le Canada a connu une défaillance du marché lorsqu'il s'agit d'investir suffisamment de liquidités pour prendre des risques et commercialiser des découvertes ou des innovations. Le problème est compliqué et s'aggrave lorsqu'il est nécessaire d'évoluer rapidement, lorsque l'innovation est perturbatrice ou lorsqu'il y a beaucoup de temps entre le laboratoire et le marché. Les économistes nous disent que cela ne devrait pas surprendre dans une petite économie ouverte, basée sur les ressources naturelles, qui s'est historiquement appuyée sur un seul marché d'exportation vers le sud. Et c'est pourquoi il est logique que notre gouvernement recherche les lacunes et aide à les combler.

Quelques questions à poser :

La RS&DE est-elle le meilleur moyen d'amener les entreprises à prendre un risque et à investir dans la R&D canadienne qu'elles n'auraient pas autrement? Sinon, que pourrions-nous copier d'autres juridictions ?

Les programmes de soutien à la commercialisation reconnaissent-ils les différentes exigences des différentes activités de commercialisation, par exemple, en fonction du temps typique nécessaire pour passer du laboratoire au marché ?

À son crédit, le budget de 2016 reconnaît la nécessité de repenser la stratégie du gouvernement fédéral pour soutenir la recherche, l'innovation et la commercialisation. Il décrit bon nombre de ses mesures comme «intérimaire", tout en précisant que le, "Le ministre des Sciences entreprendra un examen complet de tous les éléments du soutien fédéral à la science fondamentale" et cela, "jusqu'en 2016, le gouvernement restructurera et redéfinira la façon dont il soutient l'innovation et la croissance, en partenariat et en coordination avec le secteur privé, les provinces, les territoires et les municipalités, les universités et les collèges, et le secteur sans but lucratif. »

Il y a un vieux et sage adage dans le jeu d'échecs, "Quand vous voyez un bon coup, cherchez-en un meilleur". Puisse ce gouvernement continuer d'améliorer la façon dont nous soutenons la recherche et l'innovation afin que les talents canadiens, comme les étudiants du concours de thèse en trois minutes, puissent maximiser leur contribution à la société.