Un nouveau départ pour l'espace au Canada

Publié le: mars 2019Catégories: Éditoriaux, Éditoriaux en vedette 2019Mots clés:

Auteurs):

Dre Sarah Gallagher

Agence spatiale canadienne

Conseiller scientifique du président

Sarah Gallagher

Les dernières semaines ont été transformatrices pour l'Agence spatiale canadienne. Avec l'annonce par le premier ministre d'un nouveau financement pour rejoindre la passerelle lunaire et la publication de la stratégie spatiale, le gouvernement a montré qu'il reconnaissait l'importance de l'espace. Le Canada est le premier partenaire de la NASA dans le Lunar Gateway, un laboratoire et une plate-forme internationale pour la science dans une grande variété de disciplines. Pour le Canada, le Lunar Gateway fait partie d'une nouvelle initiative qui comprend le Lunar Exploration Accelerator Program (LEAP). LEAP permettra non seulement la recherche et le développement technologiques par les universités et les petites et moyennes entreprises, mais il soutiendra également les missions scientifiques en orbite lunaire, à la surface de la Lune et pour les futures missions dans l'espace lointain.

Le nouveau financement, étalé sur 24 ans (pour Lunar Gateway) et 5 ans (pour LEAP) augmente significativement les ressources disponibles pour l'exploration spatiale. Le budget publié le 19 mars comprenait des fonds destinés à la recherche spatiale sur les sciences de la vie avec des applications à la médecine sur Terre. Dans l'ensemble, je considère ces allocations budgétaires très prometteuses pour toutes les communautés qui dépendent des infrastructures spatiales et qui les développent.

Comme la plupart des scientifiques que je rencontre, mes efforts de recherche sont motivés par une intense curiosité pour comprendre comment le monde fonctionne, mais les objectifs scientifiques jouent également un rôle clé dans le développement de nouvelles technologies. Les scientifiques sont ambitieux et exigeants, et les opportunités de mission sont rares. En conséquence, les objectifs scientifiques poussent généralement les exigences d'ingénierie bien au-delà de l'état de l'art. Comme je l'entends à maintes reprises de l'industrie, le travail passionnant et stimulant de la science spatiale attire des talents exceptionnels et les retient au Canada.

L'un des principes clés du mandat de l'Agence spatiale canadienne est de « faire progresser la connaissance de l'espace grâce à la science », et les programmes lunaires ciblés sont une fenêtre sur un vaste paysage. L'ASC continue de s'engager à permettre un large éventail d'activités scientifiques spatiales, et la stratégie spatiale annoncée le 6 mars est plus large que ces deux initiatives lunaires. Comme pour toute communauté industrielle, une communauté scientifique saine est diversifiée, agile et créative. Nous avons un formidable héritage d'excellence scientifique dans le domaine spatial dans de nombreux domaines. Le Canada est sur Mars avec l'instrument APSX sur le rover Curiosity, et nous avons fourni deux instruments clés au prochain télescope spatial James Webb, une mise à niveau majeure de Hubble. La mission SCISAT (lancée en 2003) continue de surveiller les gaz importants dans notre atmosphère, et les instruments canadiens des satellites CASSIOPE et Swarm suivent l'impact des tempêtes solaires. Nos communautés scientifiques et leurs partenaires industriels sont recherchés par des partenaires internationaux en raison de cette expertise, et les missions potentielles de nouvelle génération en cours de développement sont activement poursuivies par nos scientifiques pour permettre leurs recherches futures.

La stratégie spatiale reconnaît également l'importance de l'éducation et de la sensibilisation, tout comme le budget du 19 mars, par exemple en soutenant l'organisation STEM « Parlons sciences ». Ce pilier de l'investissement est essentiel. Ce mois-ci, j'ai visité une école primaire à Londres pour parler à 160 élèves de la 3e à la 8e année de notre programme d'astronautes et de la mission de David St-Jacques sur la Station spatiale internationale. Quelques minutes après le démarrage, j'étais submergé de questions. Ils étaient si impressionnants et reflétaient les vastes centres d'intérêt des élèves : que se passe-t-il si un astronaute tombe malade ? Y a-t-il des animaux dans l'espace ? Quelles lois s'appliquent sur la station spatiale ? Ensuite, une fille de 8e année est venue me demander de devenir astronome. J'ai appris plus tard des enseignants et des parents que les élèves continuaient à poser des questions bien après mon départ. Ce genre de réponse se produit tout le temps lorsque nous parlons d'espace aux élèves. Nous n'investissons pas dans l'exploration spatiale uniquement pour les entreprises et les scientifiques d'aujourd'hui, mais pour les élèves maintenant à l'école primaire qui ont hâte d'être les personnes qui verront et réaliseront l'exploration spatiale dans 20 ans. Leur génération bénéficiera également de l'innovation qui se produit en cours de route, tout comme la nôtre des développements technologiques qui découlent de la science spatiale.

Ces nouveaux fonds sont un excellent premier pas vers la revitalisation d'un programme spatial diversifié, inspiré par la curiosité scientifique et étroitement lié à la communauté scientifique canadienne, qui pousse la technologie et inspire la prochaine génération. J'ai hâte de commencer pour contribuer à sa réalisation.