Le programme national d'alimentation scolaire, une opportunité à court terme pour la création d'emplois et la croissance économique

Publié le: mars 2019Catégories: Éditoriaux, Éditoriaux en vedette 2019Mots clés:

Auteurs):

Amberley T. Ruetz

Université de Guelph

doctorat Candidat en géographie et Arrell Food Scholar

Evan DG Fraser

Université de Guelph

Directeur de l'Arrell Food Institute

Ruetz et Fraser

Dans le récent budget fédéral, le Canada a signalé qu'il était prêt à se joindre au reste du G7 pour se diriger vers un programme national d'alimentation scolaire. C'est une nouvelle passionnante. La dernière fois que le gouvernement fédéral canadien a sérieusement discuté de la mise en œuvre d'une telle initiative - alors principalement un programme de déjeuners - remonte à la Seconde Guerre mondiale, lorsque le gouvernement a fini par rejeter la mesure en faveur de l'octroi d'une allocation familiale conçue pour garantir aux familles un revenu suffisant pour acheter de la nourriture.

Selon La députée Julie Dabrusin, le programme de nutrition scolaire proposé aurait « … une apparence différente selon les endroits. L'idée est de travailler avec différentes provinces et territoires avec les programmes qu'ils veulent mettre en place : [petit-déjeuner, collation ou dîner] ».

Malgré le signal prometteur qu'implique l'annonce du budget, il n'y a pas de fonds destinés à cette initiative (certains financements ont aidé d'autres initiatives liées à l'alimentation, comme un financement de 50 millions de dollars pour convaincre les consommateurs d'acheter canadien, mais il n'y avait rien pour ce programme de nutrition scolaire. ).

C'est une opportunité manquée. À l'échelle internationale, les programmes d'alimentation scolaire ont un retour sur investissement impressionnant : chaque dollar investi a permis d'acheter un 3 $ à 10 $ de rendement économique de l'amélioration de la santé et de l'éducation des enfants et de l'augmentation de la productivité à l'âge adulte. De plus, si les programmes de nutrition scolaire achètent des ingrédients aux agriculteurs locaux, ils aident également le secteur agricole.

Il existe également des recherches canadiennes sur ce sujet. À l'aide d'un modèle d'entrées-sorties développé par une équipe d'économistes du Département de l'agriculture des États-Unis, Amberley Ruetz (l'auteur principal de cet éditorial) a effectué une évaluation préliminaire de l'impact potentiel d'un tel « de la ferme à l'école » programmes alimentaires. Bien que cet exercice de modélisation soit approximatif et ne fournisse qu'une estimation de premier ordre de l'impact, les résultats suggèrent que si 1.6 milliard de dollars par an étaient dépensés en nourriture, et si le Canada suivait une approche similaire à celle du Brésil, où 30 % de ces fonds sont dépensés sur l'agriculture locale soutenant les fermes familiales, le programme pourrait alors contribuer 4.8 milliards de dollars en achats alimentaires nationaux d'ici 2029.

Ces dépenses stimuleront également la création d'emplois. Par exemple, aux États-Unis, le National School Lunch Program emploie en moyenne 4.3 travailleurs de la restauration par école. Selon les données de Statistique Canada, il y a environ 15,500 4 écoles élémentaires et secondaires au Canada. Si chaque école emploie 62,000 employés de service alimentaire, cela équivaudrait à 0.67 2.35 emplois (car la grande majorité des programmes existants aujourd'hui sont gérés par des bénévoles). En outre, les données des États-Unis suggèrent également que chaque emploi créé par un district scolaire pour soutenir un programme de la ferme à l'école crée entre 62,000 et 207,700 emplois supplémentaires (selon l'État). En supposant que la situation soit similaire au Canada, les quelque XNUMX XNUMX emplois qui seraient nécessaires pour exécuter directement le programme pourraient stimuler le développement de XNUMX XNUMX nouveaux emplois au total. En plus de ces travailleurs des services alimentaires, un certain nombre d'autres postes devraient être pourvus, notamment du personnel gouvernemental pour l'administration du programme, des coordonnateurs communautaires/régionaux pour la surveillance du programme local ainsi que des diététistes pour aider à la création de menus, au suivi et à l'évaluation nutritionnels.

Les chiffres présentés ici sont extrêmement préliminaires. Mais ils sont basés sur des études qui ont montré l'impact économique et sur l'emploi de tels programmes aux États-Unis et nous donnent donc une certaine confiance pour affirmer que les programmes de nutrition scolaire aident non seulement à nourrir l'avenir mais offrent des avantages tangibles aujourd'hui.

Il y a un autre avantage des programmes de nutrition scolaire qui est probablement le plus important. L'omniprésence des maladies liées à l'alimentation chez les enfants peut faire des jeunes d'aujourd'hui la première génération dans son ensemble à avoir des vies plus malades et plus courtes que leurs parents comme l'a constaté un comité permanent de la santé de la Chambre des communes en 2007. Étant donné que les enfants passent beaucoup de temps à l'école pendant plus d'une décennie de leur vie, les écoles sont le moyen idéal pour inculquer des habitudes alimentaires saines qui ont le potentiel d'inverser cette tendance. crise sanitaire actuelle qui traverse les clivages socio-économiques. Aujourd'hui, le fardeau économique et le coût évitable des maladies liées à la nutrition au Canada sont estimés à 13.8 milliards de dollars par an. Cette énorme dépense pourrait être considérablement réduite si nous apprenions à nos jeunes à développer des régimes alimentaires conformes aux recommandations diététiques. Assurer une alimentation plus saine est, après tout, une étape cruciale pour avoir une main-d'œuvre en bonne santé.

Pour conclure, même si les signaux du récent budget sont positifs, il est temps que le Canada se joigne à la majorité des pays développés du monde pour créer un programme national universel d'alimentation scolaire. Un programme national de nutrition scolaire entièrement financé devrait être au cœur de ce programme politique dans la mesure où il s'agit précisément du type de politique qui offre des avantages à long terme à la société ainsi que des opportunités à court terme d'emplois et de croissance économique.