De la vision à l’action : le parcours du Comité de coordination de la recherche au Canada
Author(s):
Ted Hewitt
président du Comité de coordination de la recherche au Canada et président du Conseil de recherches en sciences humaines
Disclaimer: The French version of this editorial has been auto-translated and has not been approved by the author.
Il y a cinq ans, mes collègues du Comité de coordination de la recherche au Canada (CCRC) et moi-même avons adopté une vision commune claire : coordonner le soutien fédéral à un milieu de la recherche de plus en plus diversifié et inclusif, outillé pour résoudre des enjeux mondiaux complexes, repousser les limites de la connaissance et se mobiliser rapidement lors d’une crise. Ensemble, nous avons consulté des chercheures et chercheurs, des établissements et des communautés de tout le pays pour définir nos priorités et passer rapidement de la vision à l’action.
Lorsque la COVID-19 a frappé à la fin de 2019, la réponse du Canada en matière de recherche est immédiatement devenue l’une de nos priorités et a eu un impact sur toutes les autres initiatives. Deux ans plus tard, nous avons ajouté comme nouvelle priorité l’élaboration d’une stratégie de formation en recherche avec des niveaux de financement adéquats. À l’avenir, nous visons aussi à renforcer notre présence internationale, à coordonner une approche canadienne pour la publication en accès libre et à conseiller le gouvernement fédéral sur la sécurité de la recherche.
En quelques années, souvent tumultueuses, le CCRC est devenu un forum stratégique où nous pouvons dégager des consensus et offrir des conseils, des orientations et de la surveillance relatifs à des initiatives tournées vers l’avenir qui consolident le milieu de la recherche au Canada. Aujourd’hui, nos organisations collaborent activement sur des initiatives coordonnées dans sept domaines prioritaires :
Recherche interdisciplinaire, internationale, à haut risque et à haut rendement
En 2018, le CCRC a créé un programme transformateur– le fonds Nouvelles frontières en recherche (FNFR) – aujourd’hui reconnu comme le moteur d’une recherche interdisciplinaire, internationale, à haut risque, à haut rendement et à intervention rapide. À ce jour, le programme a financé plus de 800 projets de recherche dirigés par des chercheures et chercheurs affiliés à des établissements admissibles canadiens. Ce fonds a fait preuve de leadership dans le financement de la recherche internationale sur le redressement postpandémique et a mobilisé d’organismes de financement internationaux dans une initiative conjointe sur l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets. De plus, le programme a permis d’expérimenter de nouvelles approches pour promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) dans la recherche. Ainsi, le succès des chercheures et chercheurs issus des groupes visés par l’équité en matière d’emploi (femmes, personnes handicapées, Autochtones, personnes de minorités visibles) dans les concours du FNFR est proportionnel à leur taux de candidature, tandis que les chercheures et chercheurs en début de carrière dirigent près de la moitié de tous les projets financés.
Équité, diversité et inclusion
Le CCRC reconnaît que la recherche est plus solide lorsque des perspectives diversifiées sont mobilisées pour définir et traiter les problématiques de recherche ; c’est pourquoi des mesures ont été prises pour renforcer l’EDI dans le milieu de la recherche, notamment par la mise en œuvre du plan d’action des trois organismes fédéraux de financement de la recherche pour l’EDI. Ce plan d’action comporte des initiatives visant à favoriser l’accès équitable aux occasions de financement et à promouvoir une participation équitable dans le milieu de la recherche. Pour que ces initiatives soient fondées sur les conseils de spécialistes et sur des données probantes, les trois organismes ont créé des organes consultatifs externes et se sont dotés d’un formulaire de déclaration volontaire harmonisé pour mieux repérer et réduire les obstacles systémiques dans leurs programmes de recherche.
En outre, les organismes ont conçu des lignes directrices pour l’intégration des éléments d’EDI dans la recherche et ont établi des formations obligatoires en la matière pour le personnel et les membres des comités d’évaluation par les pairs. Par ailleurs, ils ont travaillé avec les établissements postsecondaires afin de promouvoir des cultures de recherche équitables, inclusives et diverses par l’intermédiaire de la charte Dimensions, adoptée par 147 établissements, et le programme pilote Dimensions. Les organismes ont également proposé des subventions de renforcement de la capacité pour aider les petits établissements postsecondaires à mettre en œuvre des initiatives en matière d’EDI, et ils ont intégré des éléments et exigences en la matière dans les principaux programmes à l’intention des établissements.
Recherche autochtone et réconciliation
Dans le cadre de l’engagement pris par le gouvernement fédéral de répondre aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, le CCRC a appuyé les échanges et la collaboration entre les trois organismes et les communautés des Premières Nations, inuites et métisses en 2018-2019, ce qui a rendu possible l’élaboration conjointe d’un plan stratégique interorganismes visant à faire progresser des modèles culturellement pertinents et respectueux de soutien à la recherche menée par et avec les peuples autochtones.
Pour que la mise en œuvre du plan demeure enracinée dans les perspectives autochtones, les trois organismes et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) ont travaillé en étroite collaboration avec des partenaires autochtones pour bâtir une communauté qui reflète diverses expériences et connaissances. Dans cet esprit, deux organes de consultation externes, composés de personnes de communautés des Premières Nations, inuites et métisses, ont été mis sur pied : 1) le Groupe de référence sur les bonnes pratiques d’évaluation par les pairs pour la recherche autochtone, chargé d’étudier les modèles d’évaluation par les pairs , et 2) le Cercle de leadership autochtone en recherche qui oriente et supervise la mise en œuvre du plan stratégique. Cette collaboration avec des partenaires autochtones a permis de continuer un travail précieux même durant la pandémie de COVID-19, et elle demeurera au cœur de la mise en œuvre du plan stratégique.
Chercheures et chercheurs en début de carrière
Reconnaissant le rôle essentiel des chercheures et chercheurs en début de carrière dans la diversification et le renforcement de l’entreprise de recherche, le CCRC a demandé aux organismes fédéraux de financement de la recherche de leur offrir un soutien ciblé. En 2018-2019, les trois organismes ont octroyé 250 nouvelles chaires de recherche du Canada de niveau 2 à des chercheures et chercheurs émergents et une allocation de recherche supplémentaire de 20 000 dollars par année aux titulaires de chaire à leur premier mandat. De plus, les organismes ont adopté une définition pratique commune d’une chercheure ou d’un chercheur en début de carrière et leur ont réservé des fonds dans le cadre de leurs programmes principaux proportionnellement à leur représentation dans chaque bassin de candidatures, tout en leur donnant l’occasion de participer aux comités d’évaluation par les pairs pour leur permettre d’acquérir de l’expérience dans ce processus.
Formation en recherche
Sous la direction du CCRC, les trois organismes élaborent actuellement une stratégie de formation en recherche avec des niveaux de financement adéquats pour aider les établissements à attirer et à former une population diversifiée d’étudiantes et d’étudiants ainsi que de chercheures et chercheurs postdoctoraux en vue d’une carrière au sein du milieu académique ou ailleurs. L’élaboration de la stratégie est guidée par un comité consultatif externe et se centre sur cinq thèmes : l’EDI, les parcours professionnels changeants, la recherche et la formation en recherche autochtones, la mobilité internationale et l’harmonisation et la simplification des politiques et des programmes.
Les trois organismes ont à ce jour lancé deux initiatives qui s’alignent sur cette priorité. En 2022, le CRSH et le CRSNG ont offert un soutien financier aux étudiantes et étudiants autochtones dans le cadre du Programme de bourses d’études supérieures du Canada au niveau de la maîtrise. En 2023-2024, les trois organismes comptent augmenter le nombre et la proportion d’étudiantes et étudiants noirs et de chercheures et chercheurs postdoctoraux noirs financés directement par leurs programmes de bourses.
COVID-19
Pour soutenir le milieu de la recherche au Canada durant la pandémie de COVID-19, le CCRC a supervisé l’octroi du Fonds d’urgence pour la continuité de la recherche au Canada, qui a donné un soutien salarial temporaire à 32 000 membres du personnel de recherche pour assurer la continuité de 22 000 projets. Le CCRC est aussi devenu un forum d’échange d’information et de conseils entre les organisations membres du Comité, d’autres organismes fédéraux et des partenaires internationaux, et a favorisé une communication accélérée entre le gouvernement et la communauté de recherche académique par l’entremise de la plateforme CanCOVID.
Collaboration internationale
Conscient de l’importance de la collaboration internationale pour relever les défis mondiaux, le CCRC a contribué à élargir les réseaux canadiens à l’international au moyen d’échanges et de dialogues avec la haute direction d’organismes de recherche de l’Afrique du Sud, l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, jetant ainsi les bases de collaborations futures dans le cadre du fonds Nouvelles frontières en recherche et d’autres initiatives. Les organisations membres du CCRC ont également adopté un cadre international conjoint qui met en lumière leurs objectifs et principes communs pour positionner le Canada comme un partenaire de choix dans les milieux de la recherche et de l’innovation mondiales.
Tournés vers l’avenir
Le chemin parcouru depuis 2018 témoigne bien de l’engagement des collègues de toutes les organisations membres du CCRC et de la communauté de la recherche canadienne, en croissance constante. Bien qu’il reste beaucoup de travail à faire, nos efforts collectifs inspirent et soutiennent déjà un milieu de la recherche plus équitable, connecté et novateur. Je suis très optimiste quant à l’avenir de la recherche au Canada à la lumière du chemin que nous avons parcouru ensemble de la vision à l’action.
Pour en savoir plus sur notre travail, consultez notre tout nouveau rapport : De la vision à l’action : 2018-2023.