Vers une politique adaptée pour stimuler la capacité, l’activité et les résultats de l’innovation
Disclaimer: The French version of this editorial has been auto-translated and has not been approved by the author.
Myriam Ertz
Professeure titulaire de marketing
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Technologie, durabilité et société
Université du Québec à Chicoutimi
directrice
LaboNFC
Introduction
Le Canada accuse un retard grandissant en matière d’innovation par rapport à des pays qui lui sont comparables. Cet article propose de renforcer l’innovation chancelante du Canada par le biais de trois piliers : la capacité d’innovation, l’activité d’innovation et les résultats de l’innovation.
La capacité d’innovation
Sur le plan de la capacité d’innovation, il semblerait tout d’abord que les Canadiens aient une peur croissante de l’échec, particulièrement depuis 2021 (Global Entrepreneurship Monitor cité dans Le Conference Board du Canada, 2024, p. 9). Incidemment, c’est à partir de cette année que l’inflation mesurée par l’indice global des prix à la consommation (IPC) au Canada est passé d’une moyenne de 2,2% – habituelle en période pré-pandémique – à 8,1% en juin 2022 (Chen et Tombe, 2022, p. 6), faisant augmenter le coût des nécessités de base comme la nourriture, le logement, ou encore le transport. Pour endiguer ce problème, la Banque Centrale du Canada haussa les taux d’intérêts pour ramener l’inflation à la cible de 2% ce qui renchérit le coût des prêts hypothécaires et des prêts à la consommation (Macklem, 2022). En 2023, l’IPC annuel moyen est toujours de 3,9% soit loin de la cible (Statistique Canada, 2024). En somme, comme la perception des conséquences économiques d’un échec entrepreneurial s’est dégradée à la mesure du renchérissement du coût de la vie, et que cette perception influe sur la peur (Le Conference Board du Canada, 2024, p. 9), la culture de l’innovation canadienne est devenue de plus en plus réfractaire au risque.
Les perceptions sont importantes mais un facteur déterminant de la capacité d’innover demeure les dépenses en recherche et développement (R-D). Il y a plusieurs façons de considérer la R-D mais l’OCDE utilise les dépenses intérieures brutes qui désignent « les dépenses totales (courantes et en capital) consacrées aux activités de R-D dans un pays » (OCDE, n.d.). Or, si on se base sur ces dépenses intérieures brutes de R-D en pourcentage du produit intérieur brut et à parité de pouvoir d’achat (PPA), alors le Canada à 1,9% se situe bien en-deçà de la moyenne de l’OCDE à 2,7%. Les États-Unis, en comparaison, se situent à 3,5% et la Corée du Sud à 4,9% (OCDE, n.d.). Un examen plus approfondi suggère de subdiviser la R-D entre R-D publique et privée. La première est considérée comme renforçant la capacité d’innovation d’une nation tandis que la seconde est considérée comme une activité d’innovation (Conference Board du Canada, 2024).
Cela est dû au fait que la R-D publique examine des domaines de recherche réputés peu rentables ou commercialement exploitables pour les entreprises et se révèle donc vitale pour contrebalancer les angles morts de l’innovation corporative. Or, les dépenses allouées à ce type de R-D plus « fondamentale » n’ont cessé de décroître et ce, depuis les années 1980 (Conference Board du Canada, 2024, p. 10). Plus exactement, les investissements du secteur privé en R-D étant inférieurs aux niveaux souhaitables sur le plan social (Hall et Van Reenen, 2000 dans Nikzad et Demers, 2024), la R-D publique consiste en « des programmes incitatifs destinés aux entreprises privées afin de combler l’écart qui existe entre le rendement privé et le rendement social des dépenses en R-D, et d’alléger le fardeau financier des entreprises » (Nikzad et Demers, 2024). Ces instruments peuvent être de type direct ou indirect. Parmi les instruments de soutien direct se trouvent les subventions, les prêts, et les marchés, permettant aux entreprises de choisir leurs projets (Nikzad et Demers, 2024). Tandis que les instruments de soutien indirects regroupent les crédits d’impôt pour la R-D, les allocations pour la R-D et les réductions de l’impôt sur les traitements et salaires pour les travailleurs en R-D (Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation, 2011). Au Canada, les programmes de soutien à la croissance et à l’innovation en entreprise (SCIE) constituent la principale mesure directe, tandis que le programme d’encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS-DE) est le programme indirect phare dans le pays. Chaque approche a ses avantages et inconvénients, mais utilisés ensembles ils se complètent et créent des synergies. Au Canada, le soutien direct a été historiquement élevé mais ce soutien a du mal à se traduire en dépenses de R-D privées, soit par les entreprises elles-mêmes (Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation, 2011). Le soutien indirect demeure toutefois plus important. Il semblerait également que ces programmes de soutien directs ou indirects soient surtout utilisés par les plus petites organisations et moins par les grandes (Nikzad et Demers, 2024). Or, il est notable que les petites et moyennes entreprises ont généralement moins de ressources pour implémenter des idées et concepts d’innovation, fussent-ils intéressants. Il serait donc intéressant d’adapter les programmes de soutien direct et indirect existants pour les rendre plus attractifs auprès des grandes organisations. De plus, c’est surtout le secteur manufacturier qui investit en R&D (27%), très peu le secteur primaire, alors que le Canada demeure une économie basée sur les ressources naturelles (Gouvernement du Canada, n.d.). Le secteur tertiaire est aussi actif mais seulement dans quelques domaines dont les services professionnelles, scientifiques et techniques (34%) et les industries de l’information et de la culture (20%).
La création de nouvelles mesures de soutien de ce type pour les plus grandes organisations et/ou opérant dans le secteur manufacturier, ainsi que dans les services professionnels, scientifiques, et techniques, serait aussi de mise.
L’activité d’innovation
Les dépenses de R-D des entreprises ont suivi la même courbe descendante que celles du gouvernement avec une baisse particulièrement marquée depuis 2001, mais aussi à cause du manque de concurrence, du manque de capital d’investissement, de la composition de l’industrie, de la combinaison des programmes gouvernementaux mentionnés plus haut, et d’une aversion au risque (Conference Board du Canada, 2024). Il est toutefois notable que cette baisse fait suite à l’explosion de la bulle des dot com et de la crise économique qui en a suivi alors qu’auparavant les dépenses se poursuivaient depuis 1981 de façon cumulative. La chute semble également menée par les grandes entreprises canadiennes qui dépensent comparativement moins que leurs concurrentes étrangères (Conference Board du Canada, 2024). Cet aspect ramène à la discussion précédente sur l’inadéquation probable des programmes gouvernementaux actuels avec les besoins des grandes entreprises. Et comme elles n’y accèdent pas, elles ne sont pas encouragées à investir en R-D.
Plus largement, il y a un manque de grandes entreprises canadiennes de tout premier plan parmi les 2500 premières entreprises internationales ce qui nuit à l’écosystème d’innovation (Conference Board du Canada, 2024). La Canada a bien eu un Research in Motion, et son heure de gloire avec le Blackberry, mais outre peut-être quelques compagnies principalement actives dans le secteur primaire, le Canada ne peut hélas pas se targuer de grandes multinationales. Cela nuit à l’écosystème d’innovation car une multinationale procure de nombreux avantages à son pays d’origine dont le développement de technologies mondiales, le développement de la propriété intellectuelle (PI) canadienne, le renforcement des chaînes d’approvisionnements nationales (plus d’acteurs impliqués, plus d’investissements, plus d’emplois et des gains cumulatifs en productivité et en développement de capacités), ainsi que l’attraction de professionnels, chercheurs et innovateurs hautement qualifiés.
Mentionnons également un certain retard en fabrication de pointe puisque le Canada déploie moins de technologies avancées. Ces technologiques font partie de ce qu’on appelle plus largement l’industrie 4.0 et qui regroupe un ensemble épars de technologie en un tout cohérent, aligné sur les objectifs stratégiques de l’organisation (Ertz et al., 2022). Le Canada déploie ainsi moins de robotique, d’intelligence artificielle ou encore de fabrication additive (impression 3D) que des pays pairs (Conference Board du Canada, 2024). Cet élément peut s’expliquer par la part décroissante du secteur manufacturier dans la structure économique canadienne, passant de 24% en 1965 à 9% en 2020. Or, c’est principalement dans le secteur secondaire que se déploient les stratégies d’usine intelligente. En effet, l’usine 4.0 intègre non seulement l’analyse des mégadonnées descriptive, prédictive et prescriptive – comme en est friand le secteur tertiaire dont les banques et les assurances – mais fait également la part belle à la robotique et à l’automatisation. Cela explique d’ailleurs en partie l’érosion de la productivité du Canada, limitant le potentiel de croissance du pays (MEFI, 2024). L’OCDE suggère également qu’outre la faiblesse des dépenses en R-D (tel que mentionnée précédemment), cette baisse de la productivité est aussi due à un sous-investissement public et privé (notamment dans les transports), la faible intégration du marché intérieur (ex. barrières non-tarifaires sur le commerce intérieur d’aliments), et une structure de marché insuffisamment concurrentielle dans de nombreux secteurs (télécommunication, transports) (OCDE, 2023). Le manque de concurrence interne est un élément relevé par de nombreuses recherches (Deslauriers et Gagné, 2023). Une grande partie de ces éléments relèvent visiblement des politiques ainsi que des cadres législatif et règlementaire canadiens. Utiliser les leviers politiques et légaux pour favoriser la concurrence entre les entreprises canadiennes constituerait un incitatif majeur pour non seulement stimuler la R-D et renforcer la capacité d’innovation mais également stimuler la course à la productivité, notamment par l’automatisation et la robotisation, afin de renforcer l’activité d’innovation.
Les résultats de l’innovation
Les différents éléments mentionnés jusque-là on des résultats très concrets sur les extrants de l’innovation canadienne. L’un des plus notable est le déclin de la base manufacturière canadienne ce qui a entraîné l’effondrement de la compétitivité industrielle (Conference Board du Canada, 2024). On peut d’ailleurs retracer cette chute à 2001 avec l’explosion de la bulle des dot-coms, puis une aggravation en 2008 où le Canada passe officiellement sous la moyenne des pays de comparaison.
Le Canada demeure un pays essentiellement axé sur l’exploitation de ressources naturelles, et il accuse ainsi un certain retard dans le domaine des hautes technologies. Cela s’observe notamment par la stagnation des exportations de haute technologie par rapport au volume des exportations de produits manufacturés canadiens ainsi qu’un faible taux de développement d’applications mobiles (Conference Board du Canada, 2024). L’écosystème canadien doit créer plus de « licornes » dans les hautes technologies.
Un autre élément très important dans les résultats d’innovation a trait à la propriété intellectuelle (PI). La PI détermine la capacité à protéger les idées innovantes et d’en tirer des « rentes ». Selon l’Université Laval, la PI se compose de deux catégories de droits :
- Droit d’auteur (aussi appelé, « propriété littéraire ou artistique »):
- Œuvre littéraire : œuvres écrites, logiciel
- Œuvre dramatique : fim / théâtre
- Œuvre musicale
- Œuvre artistique : dessin / peinture / sculpture, photographie
- Propriété industrielle (aussi appelée, « créations utilitaires »)
- Brevet
- Obtention végétale
- Indication géographique protégée (IGP) / Appellation d’origine (AO)
- Marque
- Dessins / modèles : circuit intégré, dessin industriel
Les indices de l’innovation se fondent habituellement sur la composante des créations utilitaires, et plus particulièrement les brevets, les marques, et les dessins industriels. Or, combiné au faible taux de R-D des organisations, le nombre de dépôt de brevets par million d’habitants stagne, ou en tous les cas, augmente assez faiblement d’année en année (Conference Board du Canada, 2024). L’enregistrement de dessins et modèles industriels est également fortement lié à la R-D puisqu’il s’agit d’un indicateur de la capacité des organisations ou personnes à inventer et de protéger les résultats de leur R-D (Tellis et Golder, 1996). Or, au Canada, comme les dépenses et donc les activités en R-D baissent, l’enregistrement de dessins et modèles industriels demeure en dessous de la moyenne des pays pairs (Conference Board du Canada, 2024). On note toutefois une amélioration depuis 2019. De même, les enregistrements de marques sont en hausse mais demeurent faibles. On notera toutefois que bien que les bilans comparatifs tels que celui du Conference Board du Canada (2024) ne tiennent pas compte d’autres créations utilitaires comme les obtentions végétales ou l’IGP/AO, on notera que certaines provinces se démarquent d’ailleurs dans l’une ou l’autre catégorie. Par exemple, en 2006, le Québec a voté un Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants (LARTV) instituant par la même le conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) (St-Amand-Valente, 2019). L’organisme dénombre d’ailleurs plusieurs types d’instruments de protection dont les appellations relatives au lien avec un terroir, les appellations d’origine, les indications géographiques protégées, les appellations relatives à un spécificités, et les termes valorisants (St-Amand-Valente, 2019). Le « Maïs sucré de Neuville », l’ « Agneau de Charlevoix », le « Cide de glace du Québec », le « Fromage fermier » ou encore le « Fromage de vache de race Canadienne » sont autant d’exemples d’appellations réservées et de termes valorisants à l’échelle provinciale (CARTV, n.d.). La PI est également un outil parmi de nombreux autres pour protéger une innovation, bien qu’il s’agisse de la plus importante. Tidd et Bessant (2021) mentionnent toutefois pas moins de 8 stratégies supplémentaires pour renforcer le bénéfice commercial d’une technologie, dont :
- le secret (surtout pour les innovations de procédés, plutôt que de produit ou
positionnement);
- L’accumulation de connaissances tacites : non documentées, ces connaissances sont longues et difficile à imiter, surtout si elles sont étroitement intégrées dans des firmes ou des régions spécifiques (ex. les compétences en conception de produit de Zara dans le textile ou en conception de moteurs d’avion pour Rolls-Royce);
- Les délais (ex. les délais de développement de produit) et le service après-vente : sont une source majeure de protection contre les imitations surtout pour les innovations de produit;
- La courbe d’apprentissage : diminue les coûts et génère des connaissances tacites cumulatives fort utiles, mais ces courbes ne sont pas automatiques et nécessitent des investissements continus en formation et apprentissage;
- Les actifs complémentaires : la commercialisation efficace d’une innovation dépend soudent d’actifs (complémentaires) en production, en marketing, en service après-vente, etc. afin de compléter ceux en technologie (ex. Apple se distingue non pas juste par son design minimaliste et épuré mais aussi pas une branding puissant et de la rigueur en gestion des droits de contenu (digital rights management);
- La complexité du produit : la complexité d’une technologie, d’un procédé, d’un produit crée des barrières technologiques à l’imitation. Dans certaines industries (ex. aéronautique), les coûts et délais d’imitation demeurent tellement élevés, que le rattrapage technologique est très difficile;
- Les standards : L’acceptation élargie des standards d’une entreprise agrandit son propre marché et crée des barrières à l’entrée pour les concurrents (ex. le standard VHS qui l’a emporté sur Betamax);
- L’introduction de produits radicalement nouveaux : il s’agit des stratégies « Océan Bleu » ou « premier entrant »- suivant l’idée que le succès va plutôt aux « premiers arrivants » qui ont la vision, la patience, et la flexibilité d’établir un marché de consommation de masse (Tellis et Golder, 2002).
Certaines stratégies seront plus ou moins bien adaptées à un produit, service ou procédé, en plus de l’influence du secteur, mais elles permettant de fournir un éventail plus large des solutions d’une protection des innovations. Il est également à noter que ces stratégies s’appliquent prioritairement aux biens de haute technologie, mais elles sont aisément transposables aux autres types de biens et aux services.
Conclusion
La peur de l’échec lié au coût de la vie élevé vise à ramener l’inflation dans des proportions convenables. La faiblesse de la R-D canadienne demeure une entrave majeure à la capacité d’innovation du Canada. Il serait tentant de ne suggérer qu’un accroissement des dépenses consacrées aux activités de R-D (ex. de 1,9% à 2,7%, soit la moyenne de l’OCDE), mais cette hausse devrait d’abord être précédée par un changement d’ordre qualitatif. Il a été vu que la R-D publique est cruciale pour stimuler la R-D privée et que, présentement, cet effet de renversement ne s’effectue pas de manière optimale car il semble surtout attirer les plus petites organisations, au détriment des plus grandes lesquelles auraient toutefois des moyens bien plus conséquents pour effectuer de la R-D. Ainsi, il serait donc intéressant d’adapter les programmes de soutien direct et indirect existants pour les rendre plus attractifs auprès des grandes organisations. De plus, comme les organisations du secteur manufacturiers ont davantage recours à la R-D, de même pour les, il faut également veiller à ce que les programmes de R-D directe et indirecte soutiennent plus amplement les secteurs secondaires, mais aussi les organisations de services professionnels, scientifiques et techniques.
Sur le plan de l’activité d’innovation, il y a un manque notoire de grandes entreprises canadiennes de tout premier plan parmi les 2500 premières entreprises internationales ce qui nuit à l’écosystème d’innovation national. Ces organisations, si elles étaient canadiennes, seraient probablement aussi plus réceptives à des programmes de stimulation directs ou indirects de la R-D de la part de leur gouvernement d’origine, solutionnant ainsi partiellement la problématique du faible nombre de grandes organisations ayant recours aux programmes de R-D directs ou indirects. L’obtention de multinationales est un objectif assez hasardeux qui découle de nombreux facteurs assez complexes, mais des outils pourraient être mis en place pour favoriser l’envergure des organisations canadiennes afin de les rendre plus présentes et actives à l’international. La faiblesse du huard peut notamment aider les entreprises à surperformer dans les exportations pour accroître leurs parts de marché, au point de devoir se développer davantage à l’international, afin de les maintenir.
Les retards observés dans la fabrication de pointe (industrie 4.0) ainsi que dans la productivité se recoupent puisque le manque d’investissements dans les technologies avancées mine la productivité des organisations, et sont fortement liés à la faible concurrence interne au Canada. Ce retard peut aussi être dû à la diminution continue du secteur secondaire, et donc manufacturier, qui fait plus grand usage des équipements, dont les machines et les robots. Il est donc important de stimuler davantage la concurrence en interne pour amener les organisations à rechercher des voies pour demeurer concurrentielles. Cet impératif les conduirait nécessairement à investir davantage en R-D, en fabrication de pointe, de sorte à demeurer compétitives. Utiliser les leviers politiques et légaux pour favoriser la concurrence entre les entreprises canadiennes constituerait un incitatif majeur pour non seulement stimuler la R-D et renforcer la capacité d’innovation mais également stimuler la course à la productivité, notamment par l’automatisation et la robotisation, afin de renforcer l’activité d’innovation.
De même que pour favoriser l’activité d’innovation, l’amélioration des résultats d’innovation passe invariablement par une revigoration de la base manufacturière canadienne afin de stimuler la compétitivité industrielle, au-delà de l’exploitation des ressources naturelles. Dans le secteur tertiaire, il s’agit de favoriser le domaine des hautes technologies, en mettant en place des mécanismes pouvant créer plus de « licornes » (multinationales) dans le domaine. Enfin, si les bilans et indices d’innovation se concentrent sur certains indicateurs, il n’en demeure pas moins qu’il en existe foule d’autres notamment en ce qui a trait à la protection des idées et des savoirs-faires (ex. les appellations), des éléments sur lesquels le Canada se positionne assez bien. Il existe également différentes stratégies pour renforcer le bénéfice commercial d’une technologie, voire d’une innovation tout court et ces éléments sont tout aussi pertinents pour renforcer l’innovation des organisations canadiennes.
Pour conclure, une politique d’innovation nationale reprenant ces points serait une excellente base de départ et pourrait être précisée, par la suite, notamment via un cadre législatif et un cadre réglementaire plus rigoureux. C’est réellement d’une volonté politique qu’il est question ici, mais le jeu en vaut la chandelle car l’innovation d’aujourd’hui détermine notre développement et notre de niveau de vie de demain.
Références
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